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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

L'individu et l'institution

7 Septembre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

Un président patriote devant l'hymne de son pays. L'individu et l'institution qu'il incarne. Il la tire vers le haut ou vers le bas. Elle le tire vers le haut ou vers le bas. Le président Hollande après ses reniements et les attaques (plutôt basses) de son "ex" (voir le bon commentaire de la journaliste "Ariane Bozon") : "Je dois protéger l'institution que je représente". Trop abstrait pour les journalistes (qui incarnent le versant non institutionnel de la nomenklatura). Pas assez abstrait pour les juristes.

 

Quiconque participe au débat public se forge une petite image institutionnelle de lui-même qui légitime sa prise de parole (sans quoi il ne se sentirait pas autorisé à parler). Le citoyen dans la constitution est une institution.

 

Sujet de méditation...

 

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Les Kurdes et la question d'une politique "proactive" et prospective

5 Septembre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Débats chez les "résistants"

Avant l'été j'ai mis en contact le jeune docteur Assem Sayede, juriste kurde syrien, avec le rédacteur en chef de l'e-zine "Courrier du Maghreb et de l'Orient".

 

Puis, en ma qualité de responsable de la section française du site, j'ai procédé à la relecture et correction de son article. La question kurde est particulièrement délicate comme tant d'autres au Proche-Orient, mais on ne peut pas la glisser sous le tapis sous prétexte que les Israéliens ou les Américains seraient susceptibles de l'instrumentaliser contre des Etats-nations fragilisés.

 

On ne peut pas imposer aux Kurdes syriens de rester une nation marginalisée et opprimée par un Etat central se réclamant d'un panarabisme d'un autre âge. Les Kurdes sont une question sérieuse en Irak, en Turquie, en Syrie, en Iran, comme les Albanais et les Hongrois l'étaient en ex-Yougoslavie. On ne peut pas ériger un tabou de l'intangibilité des frontières sans regarder en face les problèmes humains que celle-ci pose. A la lecture de l'article d'Assem Sayede, même si on relativise son parti pris, on voit bien en quoi le statu quo n'est pas tenable, en quoi l'anti-impérialisme ne doit pas être un alibi à l'immobilisme, en quoi il faut être tourné vers l'avenir, prospectif, pro-actif, ce que la gauche de la gauche ne sait pas toujours faire hélas...

 

L'article est en ligne ici.

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Il y a 50 ans, Carlos Castaneda...

4 Septembre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik

penan.gifLa plupart des médiums en France (quelle que soit leur place dans la hiérarchie de l'inspiration) sont "secs" : ils obtiennent leurs révélations sans stupéfiant, sans substance. Tel n'était pas le cas dans le vieux monde chamanique amérindien. Jeune anthropologue d'origine latino, Castaneda explorait leur univers il y a 50 ans jour pour jour.

 

Dans "L'herbe du diable et la petite fumée", je lis en ce qui concerne 1964 : "Le samedi 5 septembre vers le soir, le vieillard a chanté la chanson du peyotl pour recommencer la cérémonie. Cette fois-là, je n'ai mâché qu'un seul bouton, et je n'ai pas écouté les chants (....) Pendant que les hommes chantaient, j'ai demandé au Mescalito, à voix haute, de m'apprendre une chanson. Ma demande se mêlait aux chants des autres. Immédiatement, j'ai entendu un chant à mes oreilles. Je me suis retourné e je me suis assis le dos tourné aux autres. J'ai écouté. J'ai entendu.(...) Le matin venu, j'avais chanté ces deux chansons un nombre énorme de fois. Je me sentais rajeuni et plus fort".

 

Cet épisode que je cite juste parce que nous en célébrons le cinquantenaire aujourd'hui (ce que je viens de découvrir) n'est pas le plus marquant du livre, qui décrit des découvertes absolument sidérantes sous l'empire des herbes des sorciers (sidérantes, mais aussi, souvent, horriblement pénibles). Il y a 25 ans (à mi-chemin entre 1964 et aujourd'hui), il y avait des livres de poche de Castaneda dans les supermarchés (ce qui n'est plus le cas - notez qu'il y avait aussi des que-sais-je dans les magasins Galeries Lafayette de province), et je m'en détournais avec mépris (signe que j'étais moins libre et ouvert d'esprit qu'aujourd'hui). Aujourd'hui, je trouve très forte et courageuse l'aventure de ce chercheur. Et en même temps la petite familiarité que j'ai acquise avec la pensée inspirée au printemps dernier me fait trouver assez logique ce qu'il a découvert. Au fond il a été récompensé à proportion de ses efforts (mais s'il a fait l'effort d'aller avaler des substances au milieu des Amérindiens c'est parce que quelque chose de profond en lui l'y poussait, il n'est donc pas absurde que ce "quelque chose" ait trouvé ce qu'il y avait à trouver). Il est sans doute cependant un peu dommage qu'il ait cherché ensuite à faire une analyse "structurale" de tout cela. Ce dont le milieu universitaire ne l'a d'ailleurs pas su gré, et qui l'a empêché d'aller au bout de son initiation. Mais il est probable aussi qu'une limite "en lui" devait nécessairement le conduire à ce repli vers les platitudes du structuralisme, qui, in fine, l'ont maintenu du côté de la raison didactique, qui demeurait sa vocation première.

 

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"L'Age d'Or" de Bunuel

4 Septembre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Cinéma

Avant de me plonger sérieusement dans l'oeuvre de Robert Bresson, je jette un oeil à "L'Age d'Or" de Bunuel, dont il est précisé dans la vidéo juste en dessous (autour de la 10 ème minute) quel sort lui fut réservé à Paris. Le film ne présente plus guère qu'un intérêt historique (pour les similitudes avec des films ultérieurs de Bunuel, voire avec des films plus lointains comme les Carabiniers de Godard - sur au moins trois ou quatre points), mais après tout puisque je vous avais proposé une interview de Soupault il y a un an, nous pouvions poursuivre avec un nouveau souvenir du surréalisme.

 

Lorsque j'aurai remisé les relations internationales dans mes tiroirs (c'est-à-dire lorsque j'aurai terminé ma contribution au livre sur la guerre du Donbass), le surréalisme gardera sans doute toute sa place dans mes exercices de focalisation intérieure.

 

Certes il ne fut qu'un divertissement juvénil de bourgeois parisiens. Mais il assume une parternité dans tout ce qui fut libertaire ultérieurement (par exemple dans la Nouvelle Vague des années 60). Les esprits libres ont donc une dette à son égard. Cela est difficile à comprendre aujourd'hui où le libertarisme est devenu un produit marketing de pacotille, un motto de gens branchés, dépourvu de toute profondeur. Moi qui ai connu les villages français des années 1970, qui suis même le produit de ces choses là, étranges, qu'on appelle les mondes ruraux du dernier tiers du XXe siècle, bien que modéré dans mon libertarisme (en apparence du moins...) je sais quel étroit et puissant canal de transmission ce courant de pensée fut pour nous, et la somme de bêtises qu'il nous aida à surpasser, même si aujourd'hui la bêtise, quoiqu'aussi redoutable, est désormais tout autre.

 

 
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Cheminons

4 Septembre 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

chreibenNous savons tous qu'il y a des gens violents, des gens qui rient quand ils en voient d'autres tomber par terre. Ce blog est un moyen de construire un monde ou des mondes loin de ces gens là (mon nouveau système de filtrage des commentaires, entre autres, devrait y contribuer). Il y a peut-être un paradoxe à vouloir encore parler de guerres et formuler des critiques politiques en prétendant se situer au delà de la violence. Je crois cela possible cependant, en se bornant à tenir le propos politique au dessus de la basse polémique, en ne le plaçant que sur un horizon positif, constructif. La radicalité ne doit pas se formuler "contre" mais "pour". Le "contre" est toujours faible.De toute façon, je crois que je parlerai aussi de moins en moins de politique et de relations internationales, beaucoup de choses étant déjà dans mes livres là dessus (je me bornerai à orienter les internautes vers leur lecture).

 

J'ai terminé ma contribution à l'ouvrage l'Ukraine cette semaine. Je n'ai plus de texte de commande en souffrance, ni de manuscrit à écrire (trois sont devant les comités de lecture des éditeurs), et puis donc plus librement désormais cultiver mon imaginaire, sans plus avoir aucune dette à l'égard de personne.

 

Avez vous vu ce documentaire hier sur Arte concernant ces bushmen namibiens mobilisés pour interpréter les traces de nos grottes préhistoriques ariégeoises ? La façon dont pour eux la nature est une bibliothèque a quelque chose de fascinant. Deleuze parlait du rapport à la trace et à l'animalité. Ils ont vécu dans un univers de signes paysagers, nous avons vécu dans un monde de signes linguistiques. Vers quel monde nous même nous dirigeons nous qui pourrait garder quelque chose de ces deux univers, tout en en produisant un autre, en faisant signe d'autre chose ?

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Ecrire à l'instinct

28 Août 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

saint jeromeJe retourne dans ma tête les raisons pour lesquelles mon article sur le stoïcisme a été refusé par le Monde Diplomatique. Elles sont sans doute voisines de celles pour lesquelles je n'ai pas fait "carrière" au Centre de sociologie européenne il y a dix ans. Quand j'étais passé dans les locaux de ce journal, il y a un an, j'avais bien vu qu'ils attendaient surtout de moi que j'écrive sur la sociologie des institutions - toujours cette obsession de vous enfermer dans la case étroite d'une "spécialité" qui n'inquiète surtout personne, donne l'impression à celui qui vous lit d'acquérir un savoir "positif" sur un sujet donné surtout sans remettre en cause ses catégories de pensée.

 

Oui, je sais, pour acquérir une légitimité pour écrire "au dessus" de la case "spécialiste", il aurait fallu que je compose un livre de philosophie sur ce fameux néo-stoïcisme (je veux dire un livre plus philosophique de "Eloge de la liberté sexuelle stoïcienne") et non pas seulement l'écrire, mais mener des stratégies compliquées pour le placer chez un grand éditeur, ce qui supposait (sans garantie de succès d'ailleurs), d'écrire un livre plus "fun" dans un premier temps, comme la nana qui prostitua son écriture dans un livre polémique contre la procréation ("No kids") ou que sais-je encore, bref, comme me l'avait écrit un éditeur en 2012 "faire sanglant".

 

Mais non désolé, je ne suis pas fait de ce bois là. Deux, trois ans à accepter de jouer les spécialistes ou les putes, sans d'ailleurs la moindre garantie d'être mieux compris ou mieux accepté in fine, ce n'est pas mon truc. Rien à faire, je ne suis pas une Pénélope. Il convient de se faire à l'idée que, dans le monde actuel, si l'on veut que sa pensée continue d'avancer et ne se corrompe pas dans l'attente d'une vaine reconnaissance, il faut vraiment n'écrire pour personne. Comment Nietzsche disait-il cela déjà ? "Un livre pour tout le monde et pour personne" ? Etait-ce lui qui disait cela d'ailleurs. Anyway. L'idée est bien celle-là.

 

J'envoie en ce moment deux livres de témoignages à des éditeurs, je gratte, comme on m'a demandé de le faire (pardon, on ne gratte pas sur un clavier, mais cette image héritée de l'époque du stylo me plait) 45 000 signes pour un ligne collectif sur l'Ukraine chez l'Harmattan. Renoncement dans l'action, je n'en attends rien. Mais j'avance. Je reste moi-même. Là je commence à écrire aussi une critique pour Parutions.com d'un livre sur la féminité, et comptez sur moi pour le descendre en flamme.

 

Les gens comprendront-ils ma vision d'ensemble des choses, moi qui n'aurai finalement jamais eu le temps de l'expliciter dans un ouvrage complet ? Je ne sais pas. Et, après tout, peu importe. Je suis au seuil de la vieillesse, et n'ai plus rien à gagner à tenter de saisir les raisons pour lesquelles je suis compris ou ne le suis pas. Il faut fonctionner "à l'instinct" comme dirait l'autre. Et mon instinct continue de me dire que j'ai eu raison de ne pas passer de compromis avec le Diplo...

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Obama contre la France

26 Août 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Barack Obama

Cela m'avait échappé, un article réaliste du Figaro, du 21 juin, intitulé "Quand Obama menace Hollande" qui commence ainsi : "L'Américain n'a pas ménagé le Français lors de la visioconférence préparatoire au G8 qui s'est tenu le 14 juin et à laquelle participaient Angela Merkel, David Cameron et Enrico Letta. À propos de l'exigence française d'exclure les biens culturels des négociations pour un traité de libre-échange transatlantique, Obama a menacé le président français de «représailles massives» si «l'exception culturelle» était étendue aux nouvelles technologies. Selon un participant à la vidéoconférence, le président américain a affirmé qu'il «ne plaisantait pas» et précisé qu'une liste de contre-mesures pouvait être transmise à Paris pour que François Hollande «se rende bien compte de ce que cela veut dire». L'échange a eu lieu peu avant que les vingt-sept ministres du Commerce trouvent un accord ménageant, au moins provisoirement, la position française."....

 

grille.JPGEt l'affaire des satellites du projet européen Galileo concurrent du GPS placés sur une mauvaise orbite. Un "sabotage américain" ou un "projet réalisé à bas coût par une PME allemande, décidé par des fonctionnaires de Bruxelles ne regardant que le prix"  comme le disent certains commentateurs ?

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Election présidentielle en Abkhazie

25 Août 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Abkhazie

Raoul Khadjimba, l'ancien vice-président de feu-Sergueï Bagapch qui avait démissionné en 2009 pour protester contre les accords douaniers avec la Russie, est donné vainqueur de l'élection présidentielle d'hier, dès le premier tour avec 50,57% contre le chef du Service de sécurité par intérim Aslan Bjania et le ministre de la Défense Mirab Kichmari ont recueilli respectivement 35,91% et 6,4% des suffrages.

 

Khadjimba était présenté comme le candidat de l'opposition. Il succède donc à Alexandre Ankvab démissionnaire. Les Abkhazes semblent avoir pris l'habitude d'élire leur président dès le premier tour pour éviter les déchirements de seconds tours fratricides, armes au poing,comme on en a vus au cours des années 2000, comme on l'avait souligné dans notre livre sur ce pays. C'était, pour Khadjimba, sa quatrième élection présidentielle. Il était le seul politicien professionnel, et bénéficiait de la popularité du mouvement social déclenché en mai qui avait chassé Ankvab du pouvoir. Dans les sondages (qui avaient prévu la victoire de Khadjmba), 60 % de la population se plaignait du chômage, de l'absence de croissance économique, de la criminalité et de la corruption, de la mauvaise qualité des soins de santé. Khadjimba était donné favori.

 

A noter que pour cette élection beaucoup d'Abkhazes de Russie (1 000 sur 131 000) et de Turquie ont pu prendre part au vote - de même que des Géorgiens de Mingrélie, ce qui est mal perçu par les Abkhazes, selon les sondages, mais aussi par les Russes et les Arméniens d'Abkhazie (les Arméniens avaient été courtisés à Moscou par le nouveau président dans le semaine précédent le scrutin). Khadjimba est aujourd'hui l'avocat de l'ouverture des frontières économiques avec la Russie, qui entretient une présence militaire de 4 000 hommes sur le sol abkhaze, ouverture assez largement soutenue par la population.

 

 

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