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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

Touriste à Cuba : Images d’un pays qui chancelle

9 Novembre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Actualité de mes publications

Alors que l'Assemblée générale de l'ONU vient de voter encore plus massivement que l'an dernier (mais autant qu'en 2019, mais cela aurait pu être plus car le Venezuela n'a plus de droit de vote)  pour la levée de l'embargo sur Cuba, j'ai le plaisir de vous annoncer la sortie de mon dernier livre qui est consacré à ce pays.

Le livre peut être commandé ici, sur Amazon, ou chez votre libraire.

4e de couverture :

Cuba en 2023 a annulé son défilé du 1er Mai à La Havane pour cause de pénurie de carburant. Où vont cette île et son expérience politique unique ?
Frédéric Delorca, vingt-cinq ans après ses premiers pas dans le domaine de l’information alternative, offre ici un récit de voyage plein d’allers-retours entre l’actualité et l’histoire ancienne de Cuba, entre description de sa situation économique et réflexion sur ses inspirations spirituelles.
Un témoignage personnel sur le destin d’un pays placé au seuil de choix très difficiles.

Touriste à Cuba : Images d’un pays qui chancelle
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Manifestation en Indonésie

8 Novembre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient, #Colonialisme-impérialisme

Des centaines de milliers de manifestants pour la Palestine à Djakarta (Indonésie), 2 millions selon un youtubeur cubain, ce qui fait une marée humaine considérable.

Plus aucune boulangerie ne fonctionne à Gaza-ville et dans les villes situées au nord de la bande, où survivent encore au moins un demi-million de Palestiniens alors que 70 % des habitants ont dû quitter leur maison.  Le seul hôpital psychiatrique de la bande de Gaza a été bombardé (alors que le Hamas a réitéré sa proposition de venir inspecter les hôpitaux de Gaza pour s’assurer qu’ils ne contenaient que des malades et des réfugiés),une cinquantaine de journalistes palestiniens ont été assassinés, le camp de réfugiés de Shati a été dévasté. Des bombes au phosphore, à fragmentation sont utilisées. Israël emploie des mercenaires ukrainiens, espagnols, français.

L'ancien premier ministre israélien Ehoud Olmert affirme que son successeur Netanyahou est dans un état de « dépression nerveuse », obsédé par la crainte d'être démis de ses fonctions pour avoir échoué à sauvegarder la sécurité nationale lors des attaques meurtrières du Hamas du 7 octobre, ce qui expliquerait sa fuite en avant dans l'assassinat de masse, et l'impasse d'une réoccupation de Gaza. Par ailleurs avant hier Globalvillagespace révélait que le Dr Moshe Yatom, un psychiatre israélien renommé et célèbre pour son travail dans la guérison de maladies mentales graves, a été retrouvé mort par suicide à son domicile de Tel Aviv.  Le journal intime de Yatom (retrouvé chez ce psy) révèle le récit effrayant du désespoir d'un psychiatre alors qu'il tentait de soigner Benjamin Netanyahou "qui semblait imperméable à la réalité. Les pages du journal rendent compte des séances troublantes avec Netanyahou et des conséquences néfastes qu'elles ont eues sur la santé mentale et physique de Yatom". Le premier ministre israélien disait à son psy que le 11 septembre 2001 était une "bonne chose", que les missiles iraniens sont des "chambres à gaz" volantes. Cette nouvelle est-elle une intox ? Sinon elle laisse une présomption qu'Israël est gouverné par un fou...

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Abnousse Shalmani

8 Novembre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient

Je regardais tantôt cette conférence Abnousse Shalmani. Cette dame dans son oeuvre (hommage à Sade, Colette etc) expose ses travers sexuels qui ne sont pas individuels mais qui sont ceux d'une classe bourgeoise occidentalisée. Evidemment l'Iran qu'elle dépeint dans cette conférence, que j'ai évidemment connu à travers les médias dominants qui me bourrent le crâne depuis 40 ans, n'est pas celui de la théologue de la libération khomeinyste qui intéressait les militants du Printemps des Banlieues quand j'étais à Brosseville, ni celle d'analystes du Nouvel Ordre Mondial comme E. Michael Jones . On ne s'étonnera pas que cette dame ici soit avec Finkielkraut pour enfoncer Gaza au moment où les enfants meurent sous les bombes. Notez aussi que dans son discours au Musée national d'histoire du Luxembourg elle se vante d'avoir été trois fois vaccinée (on est un petit soldat complet du NOM/NWO sacrificiel ou on ne l'est pas). J'aime bien cependant son évocation de l'exil.

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Dérens sur le Kosovo

7 Novembre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche, #Peuples d'Europe et UE

Depuis 25 ans que j'écris sur la Serbie, je croise fréquemment le nom de Jean-Arnaud Dérens, fils de Jacqueline Dérens, militante communiste spécialiste de l'ANC. Jamais il n'a été très brillant. Ses articles égrainent toujours sur un mode assez banal et bien pensant les "calamités du nationalisme", sans originalité et sans grande rigueur. Dans un article du Monde Diplomatique de juillet 2006, il confondait même  - je le prouve ici avec ces captures d'écran à partir de Calameo (voyez le dernier paragraphe du second document ci dessous) le SPS (parti socialiste serbe) avec le SRS (l'extrême droite) qui lui seul avait un organe de presse appelé Velika Srbija (Grande Serbie), même une personne vaguement intéressée par la Serbie n'aurait à l'époque jamais commis de confusion entre un parti de gauche et un parti d'extrême droite.

Mais que voulez-vous, avoir un "beau nom" permet d'occuper le terrain, ce qu'il fait en dirigeant "Courrier des Balkans" depuis deux décennies, pour le meilleur et pour le pire, le pire étant bien sûr le pouvoir de censure : en avril 2009 il avait refusé d'écrire une recension de mon livre sur la Transnistrie parce qu'un enseignant de l'INALCO qui m'accompagnait (membre aussi du parti communiste) était selon lui antisémite (sic!), ce que l'intéressé a toujours nié... Ca en dit long du niveau du débat à gauche à l'époque (et ça ne s'est pas amélioré depuis lors).

Pas de surprise donc de retrouver dans l'Humanité Magazine du 2 au 15 novembre 2023 à nouveau l' "immense" Dérens qui s'exprime sur le Kosovo, dans un article co-écrit avec une certaine Julie Chauvin, journaliste de Pristina, intitulé "Au Kosovo les rêves brisés d'une jeunesse divisée"

Ce qui l'intéresse, ce ne sont pas les provocations du gouvernement de ce pseudo-Etat à l'encontre de la minorité serbe, provocations qui indignent même des députés de Die Linke en Allemagne (mais dans ce pays la gauche a un regard un peu plus profond sur les Balkans qu'en France...). D'ailleurs il commence à donner la parole à Erona Haxhimehmeti, une Albanaise rousse de 29 ans, de la partie Sud de Kosovska Mitrovica (le ord est resté serbe grâce à nos gendarmes français intégrés à la Kfor en 1999, ce qui avait fait grincer des dents à gauche notamment dans Le Canard Enchaîné). Il reprend ses doléances contre le fait qu'il y ait une obligation de visa pour l'émigration en Europe (sans préciser que Macron l'a maintenue parce que le gouvernement kosovar n'a pas tenu parole sur l'organisation de l'autonomie serbe, un peu comme Zelensky avec le Donbass). Puis c'est le tour d'un certain Bujar Gara qui  a trouvé un job dans une entreprise de technologie américaine, puis un serbe, Dino Muric qui rêve d'émigrer. Toujours pas un mot de la politique anti-serbe et des manifestations qu'elle a suscitées. Un coup de chapeau aux "féministes", à un "transgenre de 21 ans, aux roms, une tirade contre le nationalisme.

Voilà, rien d'autre. Un reportage sur place qui occulte le principal : ce qui est en train de transformer depuis plusieurs mois le Kosovo en poudrière au risque d'en faire une sorte de nouveau front anti-russe (par les Serbes interposés), comme dans le Caucase à travers les Géorgiens. Au prix où sont les billets d'avion, M. Dérens aurait mieux fait de rester à Paris.

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La biographie de Nadia Murad

5 Novembre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient, #Aide aux femmes yezidies, #Le monde autour de nous, #Lectures

Bien sûr je ne détourne pas le regard de ce qui se passe à Gaza, ni des sites qui dénoncent le conditionnement idéologique (même si certains vont un peu trop loin, comme Le Grand Soir à propos d'Astérix - je n'approuve pas du tout ce qu'il en dit). Mais on ne peut se concentrer seulement sur cette tragédie contre laquelle on se sent bien impuissant. Il y a d'autres sujets d'intérêt aussi, comme cette histoire d'élus de la NUPES devenus relais du Qatar (c'est le Canard Enchaîné qui a révélé l'affaire).

Je lisais par exemple hier "The Last One" (en version française "Pour que je sois la dernière") de la prix Nobel de la Paix yézidie irakienne Nadia Murad.

Il est toujours mieux que la vie d'un personnage soit raconté par un écrivain, mais il faut ici reconnaître que le "nègre" comme on dit en littérature (ou peut-être la "négresse" si c'est une femme ?) auteur probable du livre a fait un travail remarquable pur pousser cette femme symbole du génocide commis par Daech en 2014 raconte par le menu son histoire. Ayant moi-même écrit des biographies de gens ordinaires, je sais par expérience qu'il est difficile de faire raconter le passé, de faire émerger des anecdotes pertinentes, des images qui font mouche. Les personnes qu'on questionne peinent à trouver intéressant ce qui leur est arrivé, c'est un travail de maïeutique très compliqué. Dans le cas de Nadia Murad, c'est réussi.

Personnellement je ne cherchais pas spécialement à connaître les horreurs qu'elle a subies entre les mains de Daech. C'est un sujet que je connais par coeur (voyez mes autres billets sur les Yézidis sur ce blog). Mais je voulais comprendre la vie de cette communauté, de ses rapports avec les Arabes, les Kurdes etc, avant 2014. Près d'un tiers du livre de la Prix Nobel est consacré à cela et c'est réellement limpide.

Et cependant j'avoue qu'affectivement je peine à entrer dans ce monde là. Peut-être est-ce un effet du début de ma vieillesse - mais je reconnais que je ne suis jamais vraiment entré non plus dans l'univers mental des Serbes, des Abkhazes, ni d'aucun des peuples qui ont été mis sur mon chemin ; je me suis contenté de parler avec bienveillance de leur histoire. Le monde de cette fille de paysan née dans les années 1990, onzième de sa fratrie, ses petites joies et peines quand elle va planter des oignons avec ses frères et soeurs à Kocho ou fêter le Nouvel An à l'arrière du pick up familial sur la montagne de Sinjar est trop éloigné du mien puisque je puisse vraiment comprendre ses rêves ou ses colères. Je peux seulement imaginer ce que c'est que d'évoquer cela comme on parle d'un objet précieux sauvagement brisé.

Sur le plan plus "géopolitique" on entrevoit en tout cas le regard que cette minorité a pu poser sur l'occupant américain (un soldat yankee lui a offert une bague), ce qui illustre peut-être le regard qu'on posé toutes les minorités instrumentalisées par l'empire occidental par le passé (les Hmongs au Vietnam, les Albanais dans les Balkans etc). Et l'on comprend mieux le processus d'enfermement des voisins sunnites dans l'islamisme radical quand les Kurdes prenaient le pouvoir dans la plaine de Ninive. Engrenage des injustices qui ouvre le cycle interminable des vengeances... Hélas notre regard sur les injustices est toujours très sélectif, partout, et en suscite toujours de nouvelles...

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