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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

Il pleut des psy-ops sur le Béarn

25 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Béarn, #Le monde autour de nous, #Débats chez les "résistants", #Peuples d'Europe et UE

elles et ils nous ont alertéesUne visite en Béarn reste un moyen de faire une sorte d'inventaire des différentes "psy ops" et manipulations idéologiques qui tombent sur la France profonde en ce moment.

Je parcours le journal local (franc maçon avec ces deux pics en forme de pyramides égyptiennes). Celui du vendredi 20 octobre nous dit qu'il y a moins de fréquentation pour la Journée d'Octobre Rose à Mourenx (Octobre Rose est une "psy op" venue du monde angli-saxon dont j'ai décortiqué les ressorts il y a un an ici. Le journal épluchera encore cette thématique la semaine suivant dans d'autres villages.

Puis vient le tour inévitable de l'Ukraine. On nous parle dans le journal du 25 octobre d'un Nouveau Choeur qui se produira à l'église Sainte Bernadette de Pau le 26 octobre (en fait en tournée dans tout l'ouest de la France). On ne sait pas grand chose de ce choeur, ni de son chef Igor Mykhailevsky, si ce n'est qu'il s'appelait avant "Choeur de Crimée". Si je cherche dans de vieux sites je trouve (en 2018) qu' Igor Michailevsky, diplômé du conservatoire Prokofiev de Donetsk, citoyen d'honneur de la République de Crimée et fondateur de l'Académie de musique de Simféropol, capitale de la Crimée.

"Ce choeur, nous disait-on, se veut le propagateur d'un message spirituel invitant les hommes de tous horizons à la spiritualité, la paix, l'amitié et la bienveillance. Depuis plus de 20 ans, il sillonne l'Europe pour le plus grand ravissement des spectateurs. A l'époque ils avaient en première partie des chants sacrés de la liturgie orthodoxe slave, dont de nombreuses compositions contemporaines de Irina Denisova, chef de choeur au monastère Ste Elisabeth de Minsk. Sûrement donc un choeur ouvert sur la Russie qui a dû se rebaptiser ("Nouveau Choeur") avec la guerre pour ne plus traîner les casseroles de la Crimée russe... On nous dit que les "recettes seront envoyées en Ukraine"... on ne sait où... Je suis triste pour ce pauvre choeur russe qui ne peut plus assumer son identité...

Ensuite on nous dit quelques pages plus loin que le Collectif Ukraine-Pays de Nay charge à Coarraze (ville natale d'une de mes correspondantes conseillère d'Etat) pour l'association Pycaou (Pyrénées Comminges Aide aux Orphelinats d'Ukraine ) 70 colis pour le lycée hôtelier de Tchernihiv, au nord de Kiev (assez loin de la zone des combats)... Pourquoi des médicaments dans un lycée hôtelier ? L'association a collecté des vivres dans un Super U de Haute-Garonne cet été, des médicaments à la pharmacie d'Asson (64).  Le chauffeur est ukrainien, l'association existe depuis 2003... On ne saura pas trop le pourquoi ni le comment de tout cela. Tout ce qui compte c'est d'entretenir l'impression qu'il faut aider les pauvres Ukrainiens, qu'on est tous derrière eux contre le méchant Poutine, comme en 1999 derrière les Kosovars contre le méchant Milosevic. Beaucoup d'émotion peu de réflexion. Même au bout de plus d'un an de guerre : maintenir les émotions mobilisées.

Même conditionnement dans les rues de Pau. Pour l'écologie cette fois-ci. La rue Tran est rebaptisée Rue des Trente de Stockholm", et la rue Bernadotte Rue du premier sommet de la Terre avec de petites affiches "Pau Act now - elles et ils nous ont alerté.e.s".

Visiblement une des nombreuses ONG subventionnées qui viennent agiter l'apocalyptisme en langage barbare "inclusif", avec la complicité de la mairie qui laisse les affiches en place. Comme si cela ne suffisait pas d'avoir eu cela à la "une" de TF1 et de toutes les chaînes le soir cet été...

Les slogans sont matraqués partout. Mais les gens ordinaires résistent plus qu'on ne le croit. La Haute autorité de santé nous assure qu'il faut se vacciner à la fois contre le Covid et la grippe tous les ans avec un vaccin ARN, mais la pharmacienne du coin m'explique que ce vaccin n'existe "pas encore", au pire la pharmacie mélange les deux vaccins dans une même seringue. Les commentaires goguenards des gens autour de moi laissent entendre qu'ils n'ont aucune envie de continuer à subir des injections Covid. C'est une "psy op" qui a pris l'eau...

Et pendant ce temps le macronisme passe le rouleau compresseur contre une ZAD édifiée contre le projet d'autoroute A69 Toulouse-Castres. Je ne partage pas la panique climatique des écologistes, mais je soutiens le combat pour l'environnement. Sur Blast ci-dessous Paloma Ritz explique à juste titre que ce tronçon d'autoroute sera pour les riches (un des plus chers de France), ne fera gagner qu'un quart d'heure aux usagers, ralentira au contraire ceux qui empruntent la nationale, et ce pour un coût écologique excessif. Le gouvernement explique que les militants sur la ZAD sont en majorité des dangereux cagoulés, la journaliste démontre le contraire images à l'appui (elle était sur place le weekend dernier). Toujours les mêmes mensonges de l'Etat policier. Un fait intéressant : les ZAD se créent pour ralentir les travaux dans l'attente des jugements des juridictions qui mettent trois ans à statuer, souvent pour donner raison aux manifestants comme dans le cas de Sainte Soline. Rêvons une minute : ah si nous avions en France un Etat démocratique moins attaché aux intérêts des riches et sincèrement ouvert au dialogue, qui ne lâcherait pas à tout bout de champ les forces de l'ordre et les calomnies contre ses opposants !

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Petits règlements de comptes russes

21 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Le monde autour de nous

Avouons qu'il est assez étrange de voir ressurgir depuis le début des combats à Gaza des gens que j'ai amplement cités dans mes ouvrages en les dissimulant sous des pseudos (Michel Collon, Meyssan etc). A croire que le milieu militant ne se renouvelle plus...

En ces temps difficiles on peut cependant s'amuser un peu en suivant la politique russe où les propos ne volent pas toujours très haut c'est le moins qu'on puisse dire. J'avais signalé il y a deux semaines, les tirades incendiaires d'un politologue, Satanovsky, que j'appelais "le bien nommé", président de l'Institut du Moyen-Orient, à l'encontre de l'Arménie qu'il accusait, sans nuance, de vouloir chasser la Russie de Transcaucasie. Le même Satanovsky a récidivé il y a quatre jours dans l'outrance en déclarant, dans un échange avec le journaliste israélien Alexander Waldman (sur chaîne à 250 000 abonnés), que Maria Zakharova, porte-parole du ministère des affaires étrangères russes, "n'aime pas vraiment les Juifs", "ne supporte pas Israël", et ajoute, pour faire bonne mesure, que c'est une "racaille qui boit beaucoup". Au passage il dénonce aussi le penchant pour la boisson d'un ambassadeur russe au Caire.

En politique russe on ne sait jamais trop qui est l'alcoolique, si c'est l'accusé ou l'accusateur. Satanovsky s'est excusé mais le mal était fait. En commentaire sous la vidéo la plupart des Russes défendent Zakharova dont ils saluent le patriotisme, estiment qu'elle n'est pas antisémite, et rappellent qu'ils en veulent à Israël de soutenir Zelensky. Une photographie intéressante de l'état de l'opinion au pays de Tolstoï... Satanovsky s'est excusé depuis lors, mais ses propos continuent à se retourner contre lui. Le journaliste Vladimir Soloviev a fait savoir qu'il ne l'inviterait plus sur sa chaîne Telegram.

Pour ma part cela m'encourage à rester équidistant du jeu des blocs BRICS/OTAN (qui ne sont pas de vrais blocs, mais bon...) que le roman 1984 avait déjà préfiguré (d'ailleurs dans une interview ici, le catholique traditionnaliste Hillard a fourni il y a peu une analyse fine du contenu globaliste du programme des BRICS, et leur alignement sur la covidisme, l'agenda 2030 etc).

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Gaza : Une mise en perspective très partielle du conflit et son extension au Proche-Orient

19 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient, #Colonialisme-impérialisme, #Débats chez les "résistants"

Le Courrier des stratèges aujourd'hui se fend d'une petite analyse qui remet en perspective les liens entre le Hamas et Israël puis débouche sur interrogation à propos du rôle de la Turquie.

Je vais tout d'abord développer un peu le propos de l'interview qui nous est livrée, en tentant de la recouper avec des lectures que j'ai pu faire il y a quelques années sur le Proche-orient.

L'analyste (qui s'était fait connaître en démystifiant certains aspects du "9/11" au début des années 2000) rappelle certains points importants, peu présents dans les médias : que c'est une opération qui engage non seulement le Hamas mais aussi le Djihad islamique (sunnite et khomeyniste), le Front populaire de libération de la Palestine (marxiste) et le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), bref toute la résistance palestinienne à Gaza ; que le Hamas  a construit six camps d’entraînement à Gaza et y a réalisé des films promotionnels (c'est CNN qui l'a révélé) ; qu'il avait informé la Russie en mars du fait que sa patience était à bout ; que le ministre égyptien du renseignement a prévenu Netanyahou d'une opération en cours dès le 30 septembre (source Ynet), et la CIA a fait de même le 5 octobre ; que l'armée israélienne est restée inerte pendant 5 heures.

L'interviewé rappelle que Netanyahou vit dans l'imaginaire de son père Benzion Netanyahou et du maître à penser de celui-ci, l’Ukrainien Vladimir Jabotinsky, nationaliste juif de droite (autrefois d'ailleurs allié aux nationalistes ukrainiens) qui décrivait la Palestine géographique comme « Une terre sans Peuple, pour un Peuple sans terre ».

Il souligne aussi que le  néoconservateur qui a organisé un génocide au Guatemala avec l'aide du Likoud israélien en 1982 ("Abrams is a criminal with blood on his hands" lisait-on dans Haaretz du 27 avril 2015 sous la plume du rabbin Eric Yoffie) Elliot Abrams est le cerveau du durcissement actuel du régime israélien. 

Ce que ne dit pas l'interviewé (qui est franc-maçon), c'est que Vladimir Jabotinsky avant de sévir en Palestine fut l'éditeur de la revue Jeune Turcs (cf David Livingstone, Black Terror White soldiers, p. 241), qui était la revue de l'organisation homonyme fondée dans les années 1890 par un séfarade de Salonique et par un officier du B'nai B'rith italien franc-maçon à l'origine du renversement du sultanat (Jabotinky lui-même était lié à la franc-maçonnerie italienne et admirateur de Mazzini). Jabotinsky était d'idéologie frankiste, c'est-à-dire de ceux qui prônaient l'amoralité et l'irréligion pour accélérer la fin des temps.

Les Frères musulmans comme on l'a déjà dit est quant à elle une organisation ésotérique internationale (qui vénèrerait en secret la déesse mère et non Allah) liée depuis sa création en 1929 aux services secrets britanniques. Le Hamas en est la branche palestinienne.

Le Hamas a utilisé des armes en provenance des États-Unis, d’Union soviétique et de la Corée du Nord. L'Iran ne peut les avoir fournies car elle n'interfère pas dans la sphère d'influence des Frères musulmans sunnites. La Russie ne peut pas être responsable, étant déjà trop empêtrée en Ukraine. Peut-être la Turquie (puisqu'Erdogan a des rapports étroits avec les Frères musulmans) ?

Pour mémoire, en ce qui concerne l'histoire du Hamas, le diplomate Talcott Seelye (1922-2006) rappelle dans une interview à Robert Dreyfuss (Devil's Game p. 205) qu'en 1982 les Frères musulmans avaient pris possession de la ville d'Hama en Syrie en y liquidant tous les membres du parti Baas. Hafez-el-Assad répliqua en noyant l'insurrection dans le sang. Mais Israël continuait à soutenir les Frères musulmans contre la Syrie.

Le Hamas a été soutenu par les services secrets israéliens pour affaiblir le Fatah de Yasser Arafat (Victor Ostrovsky ancien du Mossad en a témoigné dans By way of deception en 1990, et Patrick Lang de Defence Intelligence Agency l'a confirmé à Dreyfuss p. 206). Dans le Corriere della Serra du 11 décembre 2001, Arafat avait déclaré : "le Hamas est une créature d'Israël qui, à l'époque du premier ministre Shamir, leur a donné de l'argent et plus de 700 institutions : des écoles, des universités, des mosquées". C'était aussi un moyen de rende impossibles les négociations avec l'OLP.

Puis Israël l’a combattu quand il s'est rallié à la première intifada de 1987 et a assassiné son leader religieux, le cheikh Ahmed Yassine en 2012 (qui pourtant avait été suspect d'intelligence avec le Mossad quand, arrêté en 1983 pour détention d'armes, il avait été mystérieusement libéré au bout d'un an malgré une condamnation à 13 ans fermes). Puis, à nouveau, Israël a utilisé le Hamas pour éliminer cette fois les dirigeants de la Résistance palestinienne marxiste. Ainsi, des combattants du Hamas encadrés par des agents du Mossad et des djihadistes d’Al-Qaeda ont attaqué le camp palestinien de Yarmouk au début de la guerre contre la Syrie en décembre 2012. L'attaque du Hamas contre Israël a permis à Netanyahou de créer l'unité nationale autour de lui.

Il pourrait donc y avoir, selon cette interview, une collusion Turquie-Hamas-Israël pour provoquer cette guerre.

On peut avoir quelques doutes sur la pertinence de ces conclusions compte tenu des liens de l'intéressé avec l'Iran. Une complicité au moins objective Netanyahou-Hamas est probable, mais pour le reste, les mécanismes politiques qui ont conduit à cette escalade restent en tout cas très opaques. Il faudrait par exemple réfléchir aux subventions versées par le Qatar (les frères musulmans) à Nétanyahou et bhl ( une révélation du média blast).

Pour le reste, tandis que la population de Gaza vit toujours l'enfer, les facteurs d'une extension du conflit perdurent. Jeudi 19 octobre, des drones et des missiles ont attaqué la base aérienne d'Ain al-Assad, dans la province d'Anbar, à l'ouest de l'Irak (où se multiplient les manifestations de solidarité avec la Palestine), rapporte Reuters. De nombreuses explosions ont été entendues à l'intérieur de la base. La veille un drone avait attaqué la base militaire des forces d'occupation d'al-Tanf, dans le sud-est de la Syrie, ainsi que le champ pétrolier d'Omar et le gazoduc reliant l'usine de gaz naturel de Koniko (du gaz que les USA volent à ce pays). Parallèlement un destroyer américain «opérant dans le nord de la mer Rouge» a abattu jeudi trois missiles sol-sol et plusieurs drones lancés par les rebelles Houthis au Yémen, et «se dirigeant potentiellement vers des cibles en Israël», annonçait le Pentagone.

Pendant ce temps l'écrivaine libanaise Dominique Eddé en appelle à E. Macron... aux abonnés absents...

Extrait de 1984 d'Orwell :

"La guerre n’est pas censée être gagnée ; elle est censée être permanente. Une société hiérarchique n’est possible que sur la base de la pauvreté et de l’ignorance. Par principe, l’effort de guerre est toujours planifié pour maintenir la société au bord de la famine."

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Wagenknecht en dissidence de Die Linke

18 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche, #Peuples d'Europe et UE

Cela fait longtemps que dans le cadre de ce blog je suis les engagements politiques de Sahra Wagenknecht, figure charismatique de Die Linke en Allemagne, en rupture avec l'évolution "sociétale" (notamment immigrationniste etc) et impérialiste (pro-Zelinsky) de son parti.

Il semble qu'elle ait enfin franchi le pas de créer son propre parti selon Junge Welt aujourd'hui, qui écrit : "Selon des informations concordantes dans les médias, la députée au Bundestag Sahra Wagenknecht a décidé de fonder un nouveau parti. C'est ce qu'ont rapporté mercredi soir le Spiegel et la ZDF , citant l'environnement de Wagenknecht. Interrogé, le bureau de Wagenknecht a déclaré qu'il ne pouvait ni confirmer ni commenter ces informations. Selon Spiegel, Wagenknecht souhaite présenter lundi la création de l'association «BSW - Pour la raison et la justice». L'association est susceptible d'être une sorte de précurseur à la création d'un parti."

Les sondeurs attribuent à un « parti Wagenknecht » un potentiel électoral "relativement élevé" selon ce journal. Dans une enquête YouGov fin septembre, près d'un électeur éligible sur trois (29 %) dans les Länder de l'Est de l'Allemagne a déclaré qu'il pouvait fondamentalement imaginer voter pour ce nouveau parti. En Allemagne de l'Ouest, c’était 19 pour cent. L'ancien chef du parti Die Linke (qui gravite autour de 4 % après avoir connu des heures plus fastes) Bernd Riexinger se console en pensant que du coup le départ de Wagenknecht, que le départ de cette députée pourrait attirer vers ce qu'il restera de Die Linke des bobos écolos jusqu'ici un peu refroidis par le côté "old school" (c'est moi qui emploie ce terme, pas lui évidemment) de Wagenknecht.

Le 9 octobre, 58 membres de Die Linke déposé une demande d'exclusion contre Wagenknecht auprès de la commission d'arbitrage du parti en Rhénanie du Nord-Westphalie. Le dernier président du parti communiste est-allemand (SED) avant la disparition de la RDA, Gregor Gysi, qui, à 75 ans se dit trop vieux pour militer mais soutient la ligne de Wagenknecht lui avait cependant déconseillé de faire sécession car d'après lui il n'y a pas de place dans le paysage politique allemand pour un parti qui emprunte des idées à l'AfD à la CDU et à la gauche.

La loi allemande permet à de simples clubs de se présenter aux élections européennes et aux élections nationales de 2024 dans le Brandebourg - à condition qu'ils remplissent d'autres conditions en tant qu'« association politique ». BSW n'a donc pas besoin d'être un réel parti pour l'instant.

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Le gouvernement socialiste vénézuélien attaque l'opposition de gauche

18 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous, #La gauche, #Colonialisme-impérialisme

Le Venezuela sous embargo américain aujourd'hui diffère beaucoup de celui de Chavez. Le régime de Maduro en effet, s'en prend maintenant au mouvement social sur sa gauche.

Cela a commencé par une mainmise sur le parti communiste du Venezuela (PCV), un parti qui fait moins de 3 % mais a un histoire riche depuis les années 1920. Ce parti en 2020 a cessé de soutenir le gouvernement socialiste.

A la fin de 2021,  le vice-président du parti socialiste (Psuv), Diosdado Cabello, a commencé a faire courir le brui qu'il existait une scission au sein du PCV. Comme cette scission ne se traduisait pas dans les faits, notamment au congrès du Parti, à partir de février 2023, le PSUV a embauché des personnes portant des vêtements et des symboles du Coq Rouge pour faire croire à l'opinion publique qu'il y avait un mécontentement à la base. "Les comédiens de cette troupe, explique le PCV, ont parcouru le pays pour développer des « assemblées » financées avec des ressources de l'État et ouvrir la voie à l'intervention du plus ancien parti politique du pays." Puis en mai, un faux congrès s'est tenu au théâtre principal de Caracas animé par des fonctionnaires, et de faux militants du PCV qui se sont autoproclamés dirigeants du parti. Au mois d'août le tribunal suprême de justice du pays a validé ce putsch, ce qui a suscité de nombreux messages de solidarité de "partis frères", de la Grèce au Kenya en passant par la France, au niveau international.

Radio Tropical, animée par le président du Mouvement populaire alternatif, est interdite d'antenne.  L'étudiant en anthropologie John Álvarez a été arrêté et reste détenu arbitrairement depuis septembre, certes l'individu a des sympathies pro-ukrainiennes, mais son arrestation est surtout due à ses liens avec les milieux syndicalistes et les ONG qui, de gauche comme de droite, sont depuis 2021 sous le contrôle de l'Office national contre la délinquance organisée et le financement du terrorisme. Le journaliste Luis Alejandro Acosta est sous un régime de liberté conditionnelle et doit pointer au commissariat depuis un mois pour avoir enquêté sur l'activité minière illégale dans l'Ouest du pays.

Cette évolution s'explique par le tournant néo-libéral de Maduro, salué par la grande presse européenne, dans le cadre de sa négociation avec l'opposition de droite. Un partisan du gouvernement d'ailleurs le reconnaît ici tout en cherchant à en nuancer la portée : "La décision de lever les restrictions en vigueur qui liaient l'évolution du taux de change aux pétrodollars que l'État recevait pour les exportations de pétrole, qui ont atteint des niveaux historiquement bas en raison du blocus de cette année-là, a été une mesure exceptionnelle et urgente, pour atténuer l’inflation et reconstruire la consommation familiale, ce qui a incité à accroître l’activité commerciale et productive.(...) Promouvoir le commerce, la production et l’investissement en ajustant les paramètres de contrôle de ces activités ne peut pas être qualifié de néolibéralisme. Le gouvernement a pris des mesures pour faciliter la maîtrise de l’inflation et stimuler la croissance économique en réponse à un ensemble de pressions qui ne laissaient aucune autre alternative." Mais le libéralisme de Maduro ne concerne pas seulement la politique de change. La loi anti-blocus a encouragé les acteurs privés de pays des BRICS a investir dans les entreprises nationales ce qui revient à provoquer une privatisation rampante. Le gouvernement a donné aux entreprises locales et étrangères davantage de contrôle sur les actifs gérés dans les champs pétroliers et les usines de compression de gaz et toutes sortes de pays sont en train de faire main basse sur les gisements de pétrole vénézuéliens, tandis que le salaire minimum, lui, reste gelé, ce qui bloque aussi les cotisations sociales et met en péril les prestations financées par ce biais.

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