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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

L'esthétique du Putsch

8 Mai 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

goya.jpgUn petit parti souverainiste s'est débarrassé il y a peu d'un cadre dont on me dit qu'il avait un imaginaire "paramilitaire". Et je lis dans Marianne que Copé parle de mai 58 et que Sarkozy rêve de coup d'Etat. François Hollande devrait y prendre garde : mediocritas audaces juvat. A force de priver le pays de tout élan, de toute perspective, et tandis que les institutions publiques comme l'école s'avilissent et ne parviennent plus à structurer des esprits, beaucoup de cerveaux un peu faibles pourraient devenir aventureux, à l'image des cinglés américains (ou djihadistes) qui tirent dans les foules, ou des nostalgiques de la guérilla... Et du côté du Front de gauche il est urgent aussi de définir une alternative révolutionnaire légale un peu plus ouverte, intelligente et moins narcissique que celle que l'on nous propose en ce moment...

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Le petit théâtre de Yahoo !

5 Mai 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien

En ce jour de manif du Front de gauche à Paris (allez-y), les chiens de garde tiennent bon. Yahoo.fr sur Internet assume ce rôle sans complexe. A propos du Venezuela il titre : "Nicolas Maduro insulte Obama" et sous-titre "Ca commence mal". Oh la la ben dis donc, il a osé insulter notre gentil Obama, bouh le méchant !  En fait Nicolas Maduro a qualifié le président des USA de "grand chef des diables" (oh l'insulte affreuse).

 

Pour faire bonne mesure Yahoo explique que Marine Le Pen et Mélenchon sont jugés "sectaires" par 60 % des français. Ouf ! Les équations sont bien en place FN=FdG --> votez UMP/PS...

 

boat.jpgBon vous avez raison à quoi bon faire de la pub pour Yahoo ? Le problème c'est que beaucoup d'usagers de moteurs recherches tombent sur les "Une" débiles de Yahoo. Et comme ils n'ont pas de droit de réponse, essayons de répliquer un peu sur les blogs. Allez messieurs de la multinationale Yahoo, changez un peu vos habitudes, faites votre gros titre sur la marine privée financée par vos amis de Glencore au Puntland en Somalie, et parlez nous un peu des poursuites judiciaires contre Glencore en Suisse. Glencore sont-ils juste un peu "sectaires" ou un peu plus que ça ?

 

Lecteurs sortez du théâtre d'ombres, sortez de la caverne !

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Albert Camus, le nihilisme intellectuel, la recolonisation

3 Mai 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Le publiciste Michel Onfray ayant récemment craché sur le combat du FLN (mais diable qui est ce type pour se permettre cela lui qui n'a mouillé sa chemise pour défendre aucun peuple victime sauf le notre pendant la campagne referendaire sur le traité constitutionnel européen !) et voulu réhabiliter Camus, je préciserai juste en deux mots ma position sur la phrase de ce dernier auteur "Entre la justice et ma mère je choisis ma mère"?

 

Je comprends qu'il est humainement un peu difficile pour un homme dont la famille est impliquée dans une guerre de garder une hauteur de vue. Selon moi un auteurqui se sent définitivement trop impliqué affectivement dans un conflit où la justice n'est pas de son côté, il doit définitivement renoncer à par en tant qu'intellectuel, puisque l'intellectuel doit parler pour l'universel. Le message "je choisis ma mère" est un message nihiliste. Les nazis auraient pu dire la même chose (ou Le Pen "je préfère ma soeur à moi cousine" etc) et il est clair qu'au minimum, comme le dit Kateb Yacine ci-dessous, Camus aurait dû donner la parole à tout le monde dans ses livres, notamment aux "musulmans"  (dans mon livre sur l'Abkhazie, malgré mes liens affectifs avec les Abkhazes qui m'ont invité, j'ai aussi donné la parole aux Géorgiens leurs ennemis, quand il y a un doute sur la justice c'est un minimum).

 

De toute façon le fantasme de recolonisation de l'Algérie qui travaille la propagande pro-Camus en ce moment est connu (voir le débat sur le "caravane Camus" par exemple). C'est un contexte à prendre en compte, même si, dans l'affaire qui nous préoccupe, mon propos est surtout de souligner le problème d'articulation entre universalité du jugement et particularité des situations affectives.

 

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"Rachida aux noms des pères"

3 Mai 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Lectures

rachida.jpgEnvie d'une BD sur un personnage glauque dans un milieu glauque ? lisez  "Rachida aux noms des pères", de Derai, Swysen et Paulo. Voilà des planches hélas fort bien informées qui vous rappellerons les pires heures du précédent quinquennat. Beurk ! Plus jamais ça !

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Retourner à la philosophie

1 Mai 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Philosophie et philosophes

plato-copie-1.jpgDepuis quelques jours un certain nombre de chomskyens qui ont lu ma contribution au Cahier de l'Herne m'ont rejoint sur Facebook. A leur contact je me trouve à nouveau embarqué dans des débats que je trouve un peu biaisés entre "rationalistes" et "postmodernes". Ce biais ne peut être aisément corrigé par la simple rédaction d'un article.

Il est peut-être temps que j'écrive un livre "sérieux" et non plus seulement un de ces livres de voyages pour distraire les esprits curieux. Ecrire un livre de philosophie, un vrai, un livre sur l'histoire de la philosophie qui remettrait les pendules à l'heure quant au rapport des philosophes au monde. Ce n'est qu'à travers cela, que l'on pourrait redresser efficacement certaines erreur et rendre justice à ce qu'est vraiment la philosophie...

Donc puisque personne ne veut me suivre en Corée du Nord, et qu'aucune dynamique ne se dessine autour de ce projet de voyage, laissons tomber cette aventure et consacrons plutôt l'été à écrire un livre de philosophie.

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La manif anti-ingérence d'Antioche, le devoir d'information et la gauche

30 Avril 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Débats chez les "résistants"

La gauche de la gauche en France n'aime pas la dictature syrienne. Pensez par exemple au député de Seine-Saint-Denis François Asensi qui dès 2011 demandait à la France de rompre les relations diplomatiques avec Bachar El-Assad. On la comprend. Elle estime, non sans raison, que les peuples de langue arabe méritent mieux que des dictatures. Il y a des exceptions : certains communistes "old school" par exemple, qui se rappellent que la Syrie baassiste avait quand même quelque chose de non-aligné et de pro-Palestinien (au moins par intermittence), et surtout qui se disent qu'entre le baassisme (éventuellement un peu "démocratisé") et l'éclatement du pays (façon Somalie) ou la guerre civile larvée ou ouverte (façon Irak) le choix devait plutôt pencher pour la première option. Les mêmes divisions se rencontrent un peu partout. Apparemment en Syrie aussi il y a des communistes bacharistes et d'autres anti.

Moi je n'ai pas d'opinion très tranchée sur la Syrie, si ce n'est que je suis résolument contre les ingérences occidentales. Je suis prêt à reconnaître face aux fanatiques du "regime change" que le bacharisme est réformable par des moyens plus "soft", et face aux amis du régime syrien que l'ASL n'est pas la bande de fous intégristes qu'ils prétendent (mais l'ASL pèse-t-elle encore ? ou est-elle déjà hors circuit face à Al-Nosra comme la LDK kosovare de Rugova l'était déjà au printemps 1999 face à l'UCK de Thaci ?).

Je regrette seulement que la position plutôt inconsistante des appareils politiques à gauche de la gauche soit aujourd'hui un obstacle à l'information des citoyens. Par exemple la position plutôt anti-Baas du Parti communiste français ne permet pas au lecteur moyen de l'Humanité ou de l'Humanité Dimanche de savoir que la gauche de la gauche turque (ou grecque, ou portugaise) est beaucoup plus radicalement anti-ingérence occidentale que le PCF. Et elle ne permet pas à ce lecteur de savoir, par exemple, qu'il y a eu une grande manifestation à Antioche dimanche dernier contre l'ingérence occidentale organisée par le PC turc, en collaboration avec le PC syrien. De même qu'elle ne permettait pas en 2012 à ses lecteurs "de base" de savoir que les dernières tribus kadhafistes étaient liquidées vraisemblablement à l'arme chimique à Syrte et à Bani Walid en Libye - une information qui aurait pourtant pu être utile au lecteur-citoyen, quoi que l'on pense, par ailleurs, du kadhafisme (d'autant que cette liquidation est loin de n'avoir fait que des victimes militaires).

Cela a pour inconvénient de faire peser sur de simples individus le devoir de "contre-information", ce qui est lourd à porter pour lesdits individus (je songe à ce site français d'information bachariste dont je n'approuvais pas le contenu, mais dont la fermeture pour cause de lassitude de son auteur me paraît très révélatrice des limites de ce type de diffusion d'info, alors qu'il était pourtant très lu), touche un public limité et prête à caution sur le plan de la fiabilité (car les initiatives individuelles peuvent facilement glisser vers le n'importe quoi).

Tout pourrait être très différent si la gauche de la gauche était plus pluraliste en son sein et moins intimidée par ceux qui la somment de s'aligner sur les dominants. Par exemple cette gauche de la gauche au lieu de chanter la louange d'Aung San Su Kyi, prix Nobel de la paix birmane, au seul motif que son père était un socialiste marxisant, aurait prêté un oreille attentive l'an dernier aux Rohingyas, minorité birmane cruellement massacrée par les extrémistes boudhistes dans l'indifférence générale des occidentaux (et d'Aung San Su Kyi), sans laisser l'Iran se faire leur principal avocat.

Toute notre culture collective serait très différente si la gauche de la gauche "officielle" (et ses médias) était plus pluraliste en son sein et plus capable de contrer les vérités officielles. Ainsi, au lieu de connaître par coeur le nom d'Ingrid Betancourt, une grande bourgeoise colombienne faite citoyenne d'honneur de la ville de Paris uniquement parce qu'elle fut prisonnière de la guérilla des FARC, peut-être les lecteurs de gauche connaîtraient-ils celui d'Anhar Kochneva, journaliste ukrainienne qui, après avoir été enlevée par la guérilla syrienne de l'ASL s'est héroïquement libérée elle-même (sans aucun soutien de chef d'Etat occidental). Anhar Kochneva était présente au meeting communiste d'Antioche. Je me suis demandé si cette journaliste avait des affinités avec la gauche de la gauche turque où, d'après le compte-rendu de l'Association pour la paix, elle jouit d'un immense capital émotionnel de sympathie. Les gens de gauche en France n'auront pas le loisir de se poser la question, car il est évident qu'elle ne sera jamais invitée à aucun meeting du Parti de gauche ou du PCF, lesquels pourtant communiaient sans réserve naguère au culte d'Ingrid Betancourt. Ainsi vont les choses...

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La Défense selon les libéraux

29 Avril 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

dronesL'ex ministre de la Défense de M. Sarkozy, député UMP de la Meuse Gérard Longuet l'a exposé aujourd'hui à Télématin sur France 2 avec la franchise brute qu'ont toujours les gens de son parti (alors que le PS sur ce sujet pense la même chose, mais suivant un mode d'expression plus confus) : certes la paix que nous avons faite avec l'Allemagne nous dispense d'avoir une armée pléthorique pour défendre notre territoire (je cite ses propos de mémoire, mais on peut facilemet les vérifier ici), oui mais voilà, il y a la globalisation. Dans le contexte de la globalisation nous faisons partie des cinq Etats qui peuvent intervenir hors de leurs frontières. En réalité 2 d'entre eux n'en ont ni les moyens ni la volonté (la Russie et la Chine) et pour les Etats-Unis c'est souvent compliqué, donc la capacité à intervenir militairement dans le monde repose de fait sur le Royaume-Uni et la France.

 

Comme on le voit il s'agit d'un produit, la force armée, reposant sur un savoir-faire spécifique lié à notre histoire : la capacité à aller tuer des gens pour ramener l'ordre ("l'ordre règne à Varsovie"). Nous sommes compétitifs là-dedans, comme nous le sommes sur la production de céréales et de camembert, donc il faut valoriser économiquement cette compétence. Dans le monde ricardien où chacun se spécialise dans ce qu'il fait le mieux pour optimiser la rationalité économique "globale", nous devons assumer le rôle du mercenaire, de celui qui va "casser du bougnoule" pour l'ordre global. Vu que les Russes et les Chinois ne le veulent pas (en fait c'est nous qui ne voulons pas qu'ils le fassent, parce que leur vision de l'ordre n'est pas la même que la nôtre, mais bon on évite de le présenter ainsi...), c'est à nous de le faire.

 

Notons que, dans ce dispositif, les vieux Républicains attachés à la souveraineté nationale et à la défense du territoire contre tout le monde y compris face aux Allemands (M. Bartolone va-t-il rejoindre ce camp ?) sont aujourd'hui les principaux obstacles à cette ambition libérale. Car ils imposent à l'Etat le coût de l'entretien des régiments frontaliers, que M. Longuet et ses amis préfèreraient consacrer à l'entretien de forces d'intervention en Afrique et en Asie, ou à la fabrication de jolis drones "made in France"...

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Les convergences entre J. Attali et JL Mélenchon

27 Avril 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche

J'écoutais il y a peu un débat entre M. Mélenchon et M. Attali à l'émission Des Paroles et des Actes. Comme toujours je suis à la fois admiratif devant le côté "sportif" des performances de M. Mélenchon à la TV, et agacé par le côté répétitif de certains thèmes depuis la présidentielle, par des approximations (il a affirmé qu'il était porte parole du Front de Gauche, j'avais cru pourtant que le PCF s'y était opposé, approximation grave si elle est avérée), par des contradictions aussi (la plus grave étant sur l'Union européenne).

 

tvoldJ'ai pu constater que le "co-président" du Parti de Gauche était au fond d'accord avec M. Attali pour dire que le socialisme dans un seul pays ne marche pas (vieille antiene trotskyste), argument que M. Attali utilise pour exiger que toute politique soit pensée à l'échelle européenne et seulement à celle-ci, ce à quoi M Mélenchon ne s'opposait pas vraiment, ainsi que pour faire l'éloge des cultures maritimes (la fameuse invention de M. Mélenchon depuis 2012 sur l'avenir maritime de la France) - comme l'a dit M. Attali le monde appartient aux peuples qui ont des ports, manque de chance c'est là de la doxa libérale pur sucre : voyez le livre monumental du très libéral Matt Ridley "The rational optimist" pour qui "mer=commerce=libéralisme=progrès cognitif" contre "continent=Etats agraires= socialisme=barbarie".

 

Peut-être M. Mélenchon y réfléchira-t-il un jour. Pas trop tard j'espère.

 

Sur le plan politique en ce moment j'avoue m'attendre plus à une implosion de l'Union européenne (mais il se peut qu'elle ait lieu plus tard que prévu, et de façon qui nuise à la paix entre les peuples, faute pour nos dirigeants d'avoir planifié les choses en stratèges) qu'à une réorganisation de l'échiquier politique français. Selon toute vraisemblance le Front de gauche ne dépassera pas la Front national et n'attirera pas à lui la gauche du PS (il n'a même pas pu s'allier au POI ou au M'PEP), et ceux qui misent sur un effet Beppe Grillo (aujourd'hui par exemple Frigide Barjot, comme hier M. Asselineau dont le groupe paie à mon sens un défaut de clarté que j'avais déjà pointé en 2010), c'est à dire sur un "tiers parti" qui casse le jeu politique classique, ont peu de chances de gagner leur pari. Mais bon les surprises sont toujours possibles.

 

La Corée du Nord semble toujours obséder les libéraux. Qui veut y aller avec moi en juillet ?

 

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