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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

Bon baiser d'ici d'Alain Chamfort

22 Mars 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Souvenirs d'enfance et de jeunesse

Vous vous souvenez de ce clip de 1984 ? Du temps où Andropov dirigeait l'URSS ?

 

J'adorais cette chanson, comme tout ce qui m'ouvrait au monde (j'avais 14 ans). Je trouvais cet univers chamfortien très classe, y compris dans ses clins d'oeil érotiques (très osés, avec la nudité de la fille à la fin, très rare à l'époque). je trouvais le "Suis la ligne du parti" très gonflé. En même temps c'était un monde très éloigné du mien, un peu comme celui des revues "Lui" que je feuilletais dans les supermarchés. Monde très parisien jusque dans sa désinvolture et ses références aux troisième et quatrième degré. Je ne peux d'ailleurs pas dire que j'en sois plus proche aujourd'hui qu'à l'époque. Même s'il est devenu à certains égards plus humble, déclin national oblige.

 

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Les médias occidentaux toujours aussi glauques sur la Syrie

22 Mars 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Hier soir un kamikaze se fait sauter à Damas, et tue 42 personnes dont l'imam de la mosquée des Ommeyades cheikh Mohammed Saïd al-Bouti hostile aux djihadistes. C'est à l'évidence un crime des djihadistes (et pas le premier).

 

Mais ça embête un peu Reuters, qui préfèrerait que le régime d'Assad (allié de Bouti), ait fait le coup. Alors ils vont interviewer sur Skype "Lina Al Chami", une "militante" souvent citée par les agences occidentales. Militante de quoi, on ne sait pas trop. Il faut aller retrouver un article de RFI pour comprendre que cette fille est porte parole du "RLC" mais apparemment ce n'est pas en tant que "porte-parole" qu'elle a parlé de la mort de l'imam. Euh c'est quoi le RLC ? On ne sait pas, personne ne le dit. Peut-être trois personnes. Mme Al-Chami, c'est n'importe qui, une Mme Dupond, une étudiante Femen quelconque, on ne sait pas. Ce qui compte juste c'est qu'elle ait pu parler en anglais devant skype et qu'elle déclare péremptoirement « Le régime a éliminé Bouti. Dans l'une de ses dernières déclarations, il a dit qu'Assad était le prince des musulmans et que les syriens devait combattre à ses côtés, comme dans un djihad (guerre sainte) ».

 

L'auteur de la dépêche avait besoin d'une conclusion comme celle-là pour son papier, alors il ne s'est pas demandé ce qu'elle pouvait valoir. Il l'a juste écrite comme ça sans état d'âme, parce qu'il fallait charger Assad, cela seul comptait. Pourtant appeler au djihad contre les djihadistes, il n'y a pas que Mohammed Saïd al-Bouti qu'il l'ait fait. Le grand mufti de Damas Ahmed Badreddine Hassoun s'y est aussi essayé le 10 mars dernier. Selon la logique de Lina Al-Chami et de Reuters je suppose que celui-ci finira flingué par Assad dans un prochain attentat... puisqu'il est un allié d'Assad... D'ailleurs ce qui est pratique avec le point de vue de Reuters, c'est qu'on sait maintenant que tout attentat qui surviendra dans les semaines à venir visant des partisans d'Assad, aura pour auteur le régime syrien. Comme les attaques contre l'opposition armée sont aussi l'oeuvre d'Assad, la boucle est bouclée : tout décès par ort violente en Syrie est l'oeuvre d'Assad...

 

Ca peut peut-être aider à faire passer l'idée d'armer Al Nosra comme nous le demande (sans doute) l'Arabie Saoudite. 61 % des frnaçais y sont hostiles. Et des voix de Bayrou à Chevènement (sans oublier les Allemands) ont exprimé leur scepticisme. M. Fabius aurait bien besoin de l'aide de l'AFP et de Reuters pour faire avancer son projet... C'est vrai, les salafistes avaient été un peu trop affaiblis après notre intervention au Mali. Il est urgent de les réarmer....

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"La France byzantine" de Julien Benda

21 Mars 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #1910 à 1935 - Auteurs et personnalités

Il y a quelques semaines j'ai attiré l'attention des lecteurs sur ce petit livre de Marcel Aymé "Le confort intellectuel" qui condamne le tournant de la pensée romantique vague et nébuleuse pris par l'Europe au XIXe siècle (et jusqu'aux années 50).

 

Je retrouve ce trait chez un auteur dont je suis politiquement plus proche, Julien Benda, et dont il faut lire "La France byzantine" paru chez Gallimard en 1945 puis réédité post-mortem l'année de ma naissance en 1970 chez 10-18. Il y dénonce le culte de l'évanescent, de l'abcons, de l'ineffable, de l'instable. De très belles formules chez Benda. Par exemple sur le principe de la disponibilité des idées : "Le dogme de la disponibilité apprécie l'idée, non pas selon leur justesse, mais selon la jouissance - la 'fruition' (p. 32) - qu'elles semblent promettre à qui s'y livre" (et combien ce principe fut employé ! surtout dans le sillage de la pensée 68). Au nom du principe de disponibilité, note Benda, il faut que toutes les idées soient disponibles tout le temps, ce qui implique une volonté de ne rien choisir, d'être dans la totalité tout le temps, le refus de l'analyse et de la distance à l'objet, le goût de l'ésotérisme avec un fort esprit de caste pour le défendre.

 

Benda note que ces fantasmes funestes de la littérature de la première moitié du XXe siècle, de Gide, Valéry, Mallarmé (qui allaient devenir ceux de la philosophie dominante de 1960 à 90) sont glacés et dépourvus d'émotion ou de générosité humaine. Il y voit le fruit d'un divorce entre littérature et intellectualisme que le classicisme français avaient réconciliés.

 

Il est toujours bon de revenir à la critique de l'évolution de l'histoire littéraire de notre pays et de l'Europe (que notre pays influença beaucoup, tout en étant influencé par elle). Car la littérature a forgé notre philosophie, et l'ensemble s'est infiltré dans divers aspects de la vie sociale (les valeurs politiques, les rapports sentimentaux etc).

 

p1000207.jpgJe ne suis pas sûr que les contre-révolutions rationalistes façon Bouveresse ou Chomsky puissent contrebalancer un jour cette dérive de deux siècles.

 

Ce serait pourtant nécessaire dans divers domaines comme la politique. Je lisais récemment des billets, sur les meurtres de chefs d'Etat commandités en Occident, ou sur l'hostilité des Français aux livraisons d'armes à la Syrie, qui heurtent le romantisme politique pro-occidentaliste (celui d'un Cohn-Bendit si l'on veut), tout en pouvant favoriser à l'excès le romantisme anti-occidental (et ses délires complotistes). Voilà des domaines où l'auto-discipline rationaliste doit fonctionner à plein rendement. Et dans ce domaine l'héritage de Benda est précieux.

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Les gardiennes du sexuellement correct

20 Mars 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Les rapports hommes-femmes

Sur le mur d'un correspondant sur Facebook, j'ai trouvé le point de vue de l'ex-star du X Ovidie à propos des Femen. Un point de vue assez modéré et plein de bon sens.

 

Ovidie, 33 ans, est une illustration de la question de la reconversion des stars du porno dont parle Trachman dans son livre (et dont elle même parle dans le documentaire "Rhabillage"). Quand on parcourt l'accroche de ses billets sur metrofrance, on se rend compte que, comme c'était le cas auparavant avant Brigitte Lahaye, ils véhiculent pour la plupart un discours assez normatif sur ce que les filles doivent faire et ne pas faire. Elle cherche toujours à délimiter le bon goût. C'est sans doute un condition de légitimité du "féminisme pro-sexe" dont elle est une des fondatrices en France (je pense qu'à cette mouvance on peut rattacher Marcela Iacub et Morgane Merteuil). Bizarre quand même que, dans ce domaine pour affirmer une valeur il faille critiquer les égarements des autres. C'est peut-être un symptome de l'hypernormalisation des positions libertaires dans nos sociétés.

 

 

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Stand by

19 Mars 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

Ma position personnelle est très simple : j'ai rendu des services, je n'en rends plus. J'ai rendu service aux bombardés des Balkans et d'ailleurs mais ils (ou du moins leurs représentants en France) s'en sont foutus, j'ai rendu service au Front de gauche en allant servir un de ses maires en banlieue (sans aucune suite depuis lors), en rédigeant un programme de politique étrangère pour cette mouvance que ses responsables n'ont même pas eu la courtoisie de commenter, au journal Bastille-République-Nations en écrivant des articles pour eux, à telle ou telle personne en faisant telle ou telle chose, à tel éditeur en écrivant des journaux de voyage pour lui etc. Bref, j'en ai beaucoup fait pour les autres. Passé 40 ans, j'arrête les services. J'ai ma position, et j'attends que les autres y viennent, s'intéressent à elle en tant que telle, non comme faire-valoir de leurs propres idées ou de leurs propres ambitions. chreibenCette position s'exprime sur mon blog, avec son style propre, sa propre manière de poser les problèmes. Mon manuscrit sur mes 15 ans d'engagement (celui dont personne ne veut) est chez un éditeur. Je ne sais pas s'il va être publié. Si cet éditeur s'y intéresse ce sera une première : la première fois que quelqu'un vient soutenir ma vision à moi, et ne se borne pas à ce que j'aille appuyer la sienne. Un soutien éditorial peut donner un statut à ma démarche, et une perspective d'amplification de mon action.

Mais rien n'est acquis là dessus, et même nous en sommes loin. Tant qu'il n'y aura pas de soutien éditorial à mes écrits, je me contenterai d'un bricolage anecdotique sur ce blog.

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