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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

Le Front anti-impérialiste en question

17 Avril 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Je le confesse : je lis assez peu le site du Comité Valmy. Et c'est un tort. J'y trouve aujourd'hui une déclaration du Parti communiste brésilien (différent du Parti communiste du Brésil, avec lequel travaillent certains de mes petits camarades). Je lis ceci : "Pour le PC Brésilien, plutôt un Front Anti-Impérialiste Mondial et le renforcement de la coopération entre PC qu’une Vème Internationale". Le front anti-impérialiste... Une idée populaire dans le tiers-monde, et à droite de la droite en Europe.

 

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Ca marche dans certains pays en guerre (en Palestine par exemple entre le FPLP anti-impérialiste de gauche laïque et le Hamas fondamentaliste). Mais à l'échelle mondiale, je ne vois pas du tout comment on peut mettre dans le même front, tout ce qu'il y a d'anti-impérialiste : Chavez, les naxalistes indiens, le Parti communiste marxiste léniniste indien le Hezbollah, Al Qaida, le Parti radical de Serbie, la junte brimane, le gouvernement soudanais, les rebelles du delta du Niger, les Hutus du Forces Démocratiques de Libération du Rwanda, la Corée du Nord, le parti communiste de Russie, le Baas irakien et le Baas syrien, les gaulliste français, les nationalistes de gauche basques et corses, le NPA, les trostkystes, les anars, les chomskyens.

 

Beaucoup de ces mouvements sont en guerre les uns contre les autres. Des luttes à mort. Et puis qui est vraiment anti-impérialiste ? Des bons électeurs du parti socialiste français voire du Modem lisent l'Atlas alternatif et d'estiment anti-impérialistes sans cesser pour autant d'être des centristes.

 

Je veux bien qu'on doute de l'Internationale façon Chavez, mais le front anti-impérialiste est encore moins viable. L'anti-impérialisme n'est pas une valeur politiquement structurante. Ce n'est pas elle qui peut créer des clivages solides à partir desquels on peut fonder un programme d'action. C'est pourquoi il faut revenir au clivage gauche-droite. A la rigueur ce clivage peut être mis entre parenthèse pour une action comme la sortie de l'Union européenne ou de l'OTAN ainsi que le suggèrent certains gaullistes. Mais il reste structurant pour tout le reste de la vie politique, malgré la grande faiblesse idéologique de la gauche et sa très forte propension à trahir ses valeurs.

 

Ca ne signifie pas qu'il faille passer sous le tapis les guerres impériales ou l'ordre économique mondial quand on est un élu local qui doit voter un budget avec les socialistes, ou quand on est un simple électeur appelé à voter un second tour. Il faut au contraire harceler les partis sur ces questions et s'abstenir de voter quand ils ne les prennent pas en compte. Mais militer pour une grande union des forces antisystémiques au niveau mondial serait une grave erreur.

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A propos du blog de l'Atlas alternatif

17 Avril 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Débats chez les "résistants"

Le réseau "Atlas alternatif" sur Facebook compte 2850 amis. Parmi eux, des eurodéputés d'Europe écologie et du Front de gauche, des journalistes, des responsables nationaux de partis, des socialistes, quelques rescapés du Modem, et quelques brebis égarées dieudonistes. Tous apparemment satisfaits de recevoir via Facebook des actualisations du "Blog de l'Atlas alternatif" qui donnent des nouvelles sur l'actualité internationale sous un angle anti-impérialiste.

 

Le blog par ailleurs a 250 abonnés.

 

Difficile malgré tout de connaître son impact réel.


Dans l'ensemble les gens sur Facebook reprennent ou commentent assez peu les articles. On retrouve la même indifférence à l'égard de l'Atlas alternatif sur Facebook que sur le reste d'internet où à encore personne ne reprend ce blog ou ne le cite - règne absolu de la passivité, pas de culture de la reprise et de la diffusion des infos.
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Peut être est-ce pace que des Dérens ou des Samary ont fait une pub négative à l'Atlas ?

 

Seuls Michel Collon, le Comité Valm et quelque sites pro-palestiniens ont parfois cité certains de mes articles (les plus repris ayant été sans doute celui sur l'Arctique et celui sur la Colombie).

Pourtant 450 personnes sur Facebook ont quand même cliqué pour que l'Atlas soit dans toutes les bibliothèques municipales mais il est vrai qu'un clic ne leur coute rien.

Le site ne fait que 50-60 lecteurs par jour au lendemain des publications d'articles (il en faisait 150 l'an dernier) et puis ça retombe à 25-35 en temps norma (stagnation, ronronnement). Certains qui sont inscrits depuis longtemps se réabonnent. Ils ont dû changer d'adresse email entretemps. Je suppose que sur les 250 abonnés beaucoup ont disparu du paysage du fait qu'ils ont changé d'adresse email. Problème de la fluidité d'internet et de l'absence de persévérance des gens

Raoul Marc Jennar ancien contributeur de l'Atlas vient de quitter le NPA où il avait été tete de liste. Il fait partie de ces gens qui ne mettent même pas dans leur bibliographie qu'ils ont contribué à l'atlas et qui ne le font pas connaître dans leur réseau. Bizarre

Est-ce à cause des coquilles du livre ? Un ami m'a encore dit récemment qu'il y en avait beaucoup.

Je dirais à vue de nez que les articles du blog touchent disons 50 à 100 personnes régulièrement (1 ou 2 fois par an), et qu'il y a 500 ou 600 personnes dans le monde francophone qui doivent vaguement savoir que l'atlas alternatif est un livre et un blog

Parmi les autres 25-35 personnes par jour qui le lisent, beaucoup de gens qui cliquent par hasard et qui n'y reviendront pas.

D'autres bizarreries : quand on fait un article sur le Rwanda on a 5 ou 6 personnes de Kigali qui se connectent automatiquement dans les 2 jours qui suivent. Idem sur la Syrie ou sur la Géorgie dans les pays concernés. Un type sur un blog rwandais disait que le gouvernement rwandais payait des gens pour suivre les discussion sur internet et réagir aux propos anti Kagame. Peut-être aussi sont-ce tout simplement des employés d'ambassades qui font leurs revues de presse.

 

Ainsi le blog de l'Atlas perdure comme un de ces outils qui cultivent une permanence depuis 3 ans sur Internet, sans qu'on sache bien quoi en faire... Comme tant de choses à gauche de la gauche.

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Chavez, manifs parisiennes, le Che

16 Avril 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

Parmi les petites vidéos intéressantes sur Internet en ce moment : le président Chavez expliquant le socialisme aux chefs d'entreprises de son pays :

 

 

Les bricolages conceptuels de Chavez m'amusent toujours : "Le socialisme est scientifique, nous allos donc devenir des scientiiques pour le définir ensemble". N'empêche que quand il parle de la spéculation sur le logement, il dit quelque chose de vrai, et qui raisonne aux oreilles de tous ici en France aussi. Savez vous combien de demandes de logements ne sont pas satisfaites en ce moment dans ma ville de la banlieue nord de Paris ? 800. "L'ascenseur social s'est arrêté à l'étage du logement" comme disait l'autre. Qui va réquisitionner les véritables quartiers privés qui existent dans le 16ème arrondissement de Paris et à Neuilly ou les bureaux vides des grosses boites ? Qui a un programme pour cela ? Europe écologie ?

 

A part ça, ils exultaient les pro-palestine de Paris ces derniers jours :


"A l`instant même où l’inauguration (esplanade Ben Gourion) se déroulait, un drapeau palestinien a été déroulé tout en hauteur de l`Arc de Triomphe! Des journalistes racontent combien c`était beau et impressionnant. Dans le même temps, un autre groupe fonçait vers le lieu de l`inauguration, via un bateau mouche dans la Seine! Énorme moment de panique pour ces messieurs-dames, et pour la police. D`après des journalistes, les policiers avaient sécurisé la tour Eiffel et ‘avaient pas du tout pensé à l`Arc de Triomphe, encore moins à la Seine! La correspondante de Yediot Ahronot, ultra vexée, disait à ses collègues qu’il ne manquerait à ces protestataires que de descendre du ciel!"

 

 

Mais que les amoureux de l'ordre et du colonialisme se rassurent, notre bien aimé ministre M. Hortefeux a la situation en main. Selon des informations qui circulent sur les réseaux sociaux en ce moment même 15 manifestants sont retenus au commissariat (Service Accueil et Recherche Investigations Judiciaires - SARJJ) et 41 sont retenus au commissariat du XIème arrondissement...

 

Parmi les petites friandises que je trouve sur Facebook, il y a aussi cette interview en français du Che. Comme vous le noterez il n'y avait pas de triomphalisme excessif dans ses propos. Beaucoup de réalisme au contraire.

 

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L'état de la gauche, Lady Gaga, Nabe, Lord Gaza

15 Avril 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

Mon journal de 1991 (les cahiers de 1991 de ce journal que je n'ai jamais cessé d'écrire) fourmille d'anecdotes que j'ai complètement oubliées et découvre en le scannant. A la date du mardi 17 décembre 1991, je lis : "Sciences Po est en ébullition - si l'on peut dire - en faveur de la Croatie. Stipe, un croate de l'IEP, annonce qu'il ira se battre sur le front (mais Labonne m'a fait savoir qu'en fait sa décision est annulée provisoirement...). Le journal de l'IEP se mobilise et une grande affiche - une belle et immense photo de Dubrovnik - envahit la Péniche".

 

Comme j'étais patient, à l'époque, à l'égard de toute cette propagande !

 

Ce matin j'étais au siège des élus communistes et apparentés du conseil général, avec la mairesse de Brosseville. Ce groupe a toujours bien du mal à exister face aux socialistes. (...). J'ai l'impression qu'une image de rigidité s'y attache irrémédiablement. Idem pour le NPA. Vous avez dû voir que Raoul Marc Jennar (ex contributeur de l'Atlas alternatif) le quitte plein de dépit et le fait savoir.

 

Comme les gens n'aiment que ce qui marche, tout ce que la gauche compte de contestataire se dit écolo. Et l'on ne sait plus très bien si l'on combat le capitalisme dans l'intérêt de l'être humain ou dans celui des espèces animales ou végétales que nous avons honte d'avoir surclassées.

 

En tout cas à Brosseville on voyait de jolis lapins de garenne dans les clairières cet après-midi.

 

J'ai créé un groupe de discussion sur Facebook autour du Programme pour une gauche française décomplexée.

 

Un Internaute oisif m'écrivait hier (un non conformiste de Mérignac, d'après sa fiche) :

 

"Je suis membre de ce groupe et me pose une question importante pour moi aujourd'hui. Vous proposez de lire le livre exposant ce programme. Personnellement mes moyens financiers ne me permettent pas d'acheter un livre, celui-ci ou un autre. Ce que j'ai pu connaître de ce programme est la proposition de quitter l'U.E.. J'ai observé que vous citez sur la page de ce blog où j'ai lu votre article, un autre article sur le RPF qui propose la même chose. Tout ceci me trouble. Le mélange Gauche et RPF, la nécessité d'acheter un livre, une argumentation courte prenant comme exemple illustratif le Vénézuéla de Chavez... Parler économie de cette manière ne me dérange pas, il s'agit de débat. Ne pas parler de sécurité, de guerre possible me semble léger. Bref, je souhaite connaître l'intégralité du programme avant de m'engager plus avant."

 

Je l'ai rassuré en lui disant qu'en effet le livre aborde le problème de la sécurité et de la guerre.

 

Le groupe compte 194 membres, ce qui est mieux que rien. Une partisane d'un revenu garanti à vie, et une correspondante progressiste thaïlandaises se sont lancées dans les discussions. Mais comme souvent cela reste très timide. Personne n'a envie de réfléchir sérieusement à la politique. Le 18 septembre 2009 Lady Gaga disait à Eric Zemmour qu'elle n'avait pas à faire passer des messages politiques dans ses chansons vu qu'elle n'était pas une politicienne. Bientôt tous les Français, à l'image des Américains, diront qu'ils n'ont rien à penser sur le plan politique, puisque c'est le métier et la tâche exclusive des hommes politiques. Nous aurons ainsi notre démocratie minimale à l'américaine.

 

 

Pourtant j'aime bien Lady Gaga, elle a une bonne tête et elle n'est pas sotte. Sa musique est catastropique, mais elle fait du très bon travail scénique. Les femmes artistes comme elle ou Erykah Badu n'ont pas grand chose à dire en politique (encore d'Erykah Badu, elle, au moins, a de idées sur le racisme et sur la Palestine) mais elles arrivent encore à faire passer un petit message de révolte, même si c'est une révolte du désir et des viscères plus que de la tête. Je n'ai pas le sentiment que les hommes, en tout cas les hommes blancs, "sociologiquement" aiet encore la force de faire passer la moindre conviction quand ils font de l'expression artistique.

 

Ah si, il y a un type blanc qui croit encore en ce qu'il dit : c'est Nabe. L'avez vous vu descendre le Magazine littéraire chez Taddei ? Du grand style...

 

Je pourrais en dire autant que lui du magazine Philosophie qui ce mois-ci flattait "l'érudition" de BH Lévy (on rêve !). Là où je me différencie de Nabe, c'est que je n'irais pas comme lui vanter la vitalité des jeunes de 25 ans contre la sagesse usée et la trahison des quadras et quinquas. Il y a toujours quelque obscénité dans la démagogie des hommes murs qui  vantent leurs cadets. Je les soupçonne toujours d'espérer une fellation en retour. Or il est très vilain de mentir pour une fellation, surtout quand on prétend être un intellectuel car les intellectuels ont la très lourde tâche en ce monde (lourde et dérisoire aujourd'hui, c'est la raison pour laquelle on se moque d'eux aujourd'hui) de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
Une fac de province vient de m'accepter comme chercheur associé à son labo de sociologie au titre de mes travaux en anthropologie du corps. Voilà un petit rattachement institutionnel qui me donnera l'impression d'être encore un peu un intellectuel au retour de mes journées à Brosseville.
Ah oui, encore un mot, à propos d'intellectuels et de liberté. Il y a aussi des gens ordinaires, beaucoup, qui se nourrissent de vérité. En voici un : il revenait de Gaza.
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Vices humains, post-révolutions colorées, colbertisme, tutti frutti

9 Avril 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Débats chez les "résistants"

C'est une drôle d'affaire que de devoir composer chaque jour avec la bêtise, l'inconstance, la jalousie, la mauvaise foi, la mesquinerie, le goût de la propagation des calomnies. On peut trouver cela dans son travail, ou même dans l'espace virtuel sur Facebook par exemple. Tous ces vices sont pour ainsi dire "décomplexés" de nos jours, sous des cieux démocratiques, et donc démultipliés, le pire des abrutis pouvant se croire l'égal du plus savant de ses collègues, et en tout cas le plus "également fondé" et "réciproquement fondé" à le dénigrer en toute bonne conscience. Combien d'actions collectives, de projets sont minés par ces gangraines...

 

Bon pour sortir de ces considérations déprimantes, et du temps froid qui retarde le retour du printemps, quelques nouvelles de ce monde :

 

Un certain Joshua Tucker explique quelque part que ce qui se passe au Kirghizstan est la première "post colored revolution" au sens où ça n'a plus aucune caractéristique des révolutions colorées pro-occidentales(http://www.themonkeycage.org/2010/04/more_on_kyrgyzstan_as_a_noncol.html). Je suppose qu'il en dirait autant de la Thaïlande.

 

En Chine le gouvernement chinois interdit à sa télévision d'utiliser des abréviations en anglais (http://english.people.com.cn/90001/90776/90882/6942423.html). C'est ça aussi le colbertisme chinois.

 

En parlant de colbertisme, je me rends compte, en lisant des blogs comme La lettre volée, que les colbertistes français anti-européistes gaullistes ou de centre gauche sont aux fond ceux qui peuvent se prévaloir aujourd'hui d'une plus grande radicalité que la soi-disant gauche radicale. Parce que eux ont un programme économique et politique clair - la sortie de l'Europe, la réindustrialisation - là où la soi disant gauche radicale se contente de remuer les bras sans autre modus operandi que des exclamations ("défense du pouvoir d'achat !" "touche pas à mes services publics !"). Ce n'est pas la première fois dans l'histoire qu'une partie de la moyenne bourgeoisie se sent en position de "reprendre la main" face à une autre faction de la bourgeoisie ou de la noblesse, tandis que les petits bourgeois et les prolétaires, alliés ou divisés (en ce moment plutôt divisés) sont réduits à des postures purement incantatoires. Mais cette fraction "colbertiste" de notre bourgeoisie, comme en Angleterre, aura le plus grand mal pour renverser le mur transnational des médias et des intérêts coalisés contre elle. Ce n'est pas la première fois depuis Maastricht (voire depuis le traité de Rome) que sa vague se brise sur ces remparts, et il n'est pas certain que la décomposition du régime actuel (avec ses jolies histoires d'oreiller) y change grand chose : le système médiocratique garde des ressources de mobilisation, derrière Martine, derrière Dominique (de Villepin ou Strauss Kahn), derrière Dany, pour noyer le fond des débats.

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Demain je vais rencontrer une association issue de l'autre bord (les petits bourgeois et le prolétariat). Elle aussi a des ambitions politiques. Je ne suis pas sûr qu'une alliance sera possible un jour entre elle et les nationaux-colbertistes. Ceux ci sont encore très loin de pouvoir apporter les réponses aux aspirations internationalistes d'un monde effectivement globalisé. A trop s'en tenir au discours économique, ils ne voient pas qu'une bonne partie du prolétariat de toute façon ne peut pas adhérer à leur  vision hexagonale des problèmes. C'est le point aveugle de leur discours, celui sur lequel ils devraient travailler davantage. Les Chinois dans leur propre colbertisme n'avaient pas un tel problème sociologique à surmonter.

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Katyn expliqué par l'argument de la vengeance

8 Avril 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Divers histoire

Je lis dans Ria Novosti :

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"Le massacre de Katyn serait une vengeance de Staline pour les 32.000 prisonniers soviétiques morts en Pologne en 1920, a estimé mercredi le premier ministre russe Vladimir Poutine à Smolensk.

 

"Je ne savais pas que Joseph Staline a lui-même dirigé l'opération militaire de 1920 pendant la guerre soviéto-polonaise. L'Armée rouge a essuyé une défaite et de nombreux soldats soviétiques ont été faits prisonniers. Selon le dernier bilan, 32.000 soldats sont morts de faim ou de maladie en Pologne (…). Je crois personnellement que Staline se sentait responsable de cette tragédie et qu'il a ordonné de fusiller (les Polonais) pour se venger", a indiqué M.Poutine à l'issue d'une cérémonie en mémoire de plus de 20.000 officiers, policiers et civils polonais fusillés en 1940 à Katyn, près de Smolensk, par le NKVD, la police politique soviétique.

 

Selon le magazine polonais Newsweek Polska, près de 110.000 soldats soviétiques ont été faits prisonniers suite à la défaite de l'armée de Mikhaïl Toukhatchevski aux abords de Varsovie. Ils ont été envoyés dans des camps créés à Brest, Lukow, Wadowice, Domb et Strzalkowo. Les détenus ont été torturés et laissés sans nourriture ni soins médicaux"

 

http://fr.rian.ru/world/20100407/186417445.html

 

Les remises en perspectives des crimes du stalinisme, dans un contexte où les russes (et notamment les communistes russes) avaient subi beaucoup d'atrocités sont intéressantes. En tout cas elles aident à comprendre l'histoire (ce qui ne signifie cependant pas qu'il faille en devenir pour autant stalinophile ni poutinophile il va de soi).

 

fanon.jpgCes questions de poules et d'oeufs, qui cause quoi dans l'histoire, sont toujours compliquées mais utiles à poser. C'est comme lorsque je déjeunais avec le conseiller de la présidence du Mali. Il expliquait l'échec de la fédération avec le Sénégal en 1960 par "l'action du colonisateur". Tout comme d'ailleurs l'échec du socialisme malien dans les années qui suivirent. Il y a du vrai. Même si comme toujours ça ne peut être qu'une partie du vrai. On ne peut jamais complètement dire "tel crime, telle erreur, c'est de la faute à l'adversaire qui m'a conduit à cela". En même temps on devine que si la pression de l'adversaire était moindre (si le Mali n'avait pas autant dépendu du colonisateur, si l'URSS de 1939 n'avait pas eu une terrible guerre civile derrière elle en 1920, et des menaces persistantes) tout aurait pu se passer autrement.

 

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PS : Remarque d'un historien après cette déclaration de Poutine

 

"C'est une interprétation qui a l'avantage de cicatriser quelques plaies mais qui n'a pas trop de choses à voir avec la vérité.

D'abord Staline a certes joué un rôle dans la guerre polono-soviétique mais le principal artisan de cette guerre a été Toukhatchevski qui n'a pas pu compter sur les détachements qu'il avait demandé à Staline qui préférait mener sa propre offensive en Galicie : résultat Toukhatchevski a perdu la bataille de Varsovie et donc la guerre.

Les enquêtes menées par les Polonais depuis quelques années semblent montrer que les conditions dans les camps polonais étaient déplorables mais qu'il n'y a pas eu de meurtre systématique. D'ailleurs si cela avait été le cas, on peut supposer que la propagande communiste, polonaise ou soviétique se serait emparrée du sujet bien avant 1991, date où on a commencé à aborder le sujet en Russie. Poutine a créé une bourse pour des chercheurs russes qui s'occuperaient de ce sujet mais à ce jour ils ont produit moins de choses que les chercheurs polonais sur le sujet.

Comme vengeance on aurait pu imaginer mieux. La plupart des officiers tués à Katyn étaient des réservistes et non des militaires de carrière qui à l'époque de la guerre de 1920 étaient encore pour la plupart des adolescents à peine pubères ou pas encore. En revanche, Staline ne touchera pas un cheveux du premier ministre de Pilsudski (qui était sans doute plus lié au régime d'avant 1939 que les victimes de Katyn) qui restera prof à l'école polytechnique de Lvov jusqu'en juin 1941, qui sera reçu par Staline au Kremlin au printemps 1941 et qui sera exécuté avec tous les professeurs de son école dans les heures qui ont suvi l'entrée des nazis à Lvov en juin 1941.

Si on parlait de vengeance, le premier ministre de Pilsudski aurait du être le premier sur la liste à Katyn.

Par ailleurs, parmi les officiers exécutés, certains s'étaient opposés aux troupes soviétiques entrant en Pologne le 17 septembre 1939 mais d'autres avaient résisté aux troupes nazies jusqu'au bout de leurs possibilités justement dans l'attendre de pouvoir se rendre aux "Slaves" soviétiques. S'ils s'étaient rendus aux Allemands ils auraient survécu dans un offlag alors que là ils ont fini à Katyn.

Ce qui n'empêche pas les Polonais d'aujourd'hui d'en faire trop sur le sujet Katyn."

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Bourdieu et la négativité

5 Avril 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Débats chez les "résistants"

On ne débat plus beaucoup de Bourdieu maintenant. Huit ans après sa mort, son héritage est soit marginalisé soit dissout dans des pensées molles "éclectiques".

 

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Un internaute sur mon réseau Facebook a écrit : " "Celui qui ne souscrit pas aux normes de la bienséance est condamné à l'alternative du silence ou du franc-parler scandaleux" (Bourdieu)"

 

Beaucoup de gens écrivent des trucs comme ça pour montrer qu'ils sont cultivés. Ils nous ressortent des paroles d'autorité de grands prophètes (universitaires ou autres), manient le name dropping pour se remonter le moral.

 

Dans cette phrase de Bourdieu je ne puis m'empêcher de reconnaître des travers que j'ai bien connus de son vivant. Il était un peu trop enlisé dans une vision de l'ordre social qui, au nom de l'anti-essentialisme, ne voyait que des "rapports" partout et de la dépendance mutuelle (sa lecture de Norbert Elias le confortait là dedans). Du coup il avait trop tendance à ne voir que des jeux différentiels (les stratégies de "distinction") et des façons de se poser en s'opposant (par le scandale ou le silence). Or on peut aussi s'opposer d'une façon plus constructive . Mais Bourdieu aimait mieux déconstruire que construire, cela faisait partie de son fond nihiliste très répandu dans toute la pensée poststructuraliste.

 
Et cela encourageait une vision désespérée non seulement de l'ordre social, mais aussi des moyens de le transformer. Désespérée, et vaguement hystérique.
 
Je préfère encore cette parole du politicien antisystème qui dans une de ses conférences dit à la suite de Socrate qu'il ne faut s'attacher qu'à ce qui est "vrai, bon et utile", des valeurs simples, trop simples et "essentialistes" ("naïves" eût dit Bourdieu en reprenant la définition husserlienne du "naïf") mais qui sont les seuls véritablement fondements d'une construction politique. Or du vrai, du bon, de l'utile, la société dans ses couches les plus dynamiques, les plus intéressantes, nous en livre chaque jour, sans tomber dans l'alternative nihiliste du "silence ou du scandale". Reste à trouver l'art de catalyser cette positivité là.
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Quelle stratégie ?

5 Avril 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca

Suite à mon article d'hier je reçois des mails sceptiques sur Asselineau. Sans doute à juste titre. Mais que faire ? Miser sur un parti antisystème au risque que ce soit une impasse ? Miser sur l'ancrage local comme j'ai essayé de le faire à Brosseville, au risque de découvrir que tout est enlisé dans des querelles de cocher et dans la gestion au jour le jour ? Miser sur des réseaux associatifs ? Il est bien difficile de fédérer les énergies d'une manère productive...

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