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Le blog de Frédéric Delorca

Clémentine A., Robert M., Bruno G.

25 Mars 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche

Voilà une semaine post-pascale qui commence sous des augures très divers. Il y a à boire et à manger dans ce qu'on lit.

Tout d'abord je découvre qu'un lecteur qui a cliqué sur mon blog hier avait tapé sur Google "clémentine autain nue". C'est cette recherche qui l'a conduit à mes rivages. Je dois m'excuser auprès de lui. Cher ami, Google vous a induit en erreur. Il n'y a pas de photo de Mme Autain nue sur mon blog. J'en suis désolé pour vous et sans doute pour beaucoup d'autres lecteurs. Mais j'aurais envie d'en savoir plus : pourquoi diable voulez vous voir cette Walkyrie du mouvement féministe nue ? Je crois bien deviner : le goût du paradoxe. Vous songez peut-être que cette dame qui met en avant dans sa biographie le fait qu'elle a été violée, cultive quelque part une forme d'ambiguité qui l'aurait par ailleurs poussée à exposer ses charmes pour des photos coquines. Mais vous poussez trop loin la subtilité. A mon avis cette personne est faite d'une pièce comme on dit, et elle ne fera jamais le contraire de ce qu'elle dit sur un tel sujet.

Autre nouvelle amusante, le secrétaire général de l'officine mainstream Reporters sans frontière Robert Ménard est inculpé par la justice grecque pour offense au symbole olympique. Il a déclaré à propos des douze mois de prison que lui et ses compagnons pourraient encourir : "on ne les fera pas, évidemment"... "évidemment"...

Un ami hier me communiquait des statistiques de consultation d'un petit blog français sans envergure. Le gouvernement états-unien figurait parmi ses lecteurs réguliers. "Big Brother is watching you". Je ne puis effectuer la vérification sur mes blogs : les origines des adresses IP ne sont pas recensées.

Je reçois beaucoup de mails sur ce sous-préfet limogé pour propos anti-sionistes (il a été placé sur un poste d'administrateur civil au ministère de l'intérieur). Il y a un peu trop d'excitation dans cette affaire, car chacun sait que le devoir de réserve est strict pour de nombreux hauts fonctionnaires, spécialement un sous-préfet qui, par délégation du préfet peut avoir à autoriser ou interdire des associations, superviser des élections, prendre diverses mesures relatives à l'ordre public.  Il n'est pas bon qu'un tel rouage de l'Etat fasse connaître en public, sous son vrai nom, ses opinions privées sur les grands sujets de notre temps.Lui-même connaissait ces règles du reste. Quand on sait comment fonctionne le ministère de l'intérieur, il est même étrange qu'il les ait oubliées. Il est sans doute vrai que des opinions plus conformes à l'orientation diplomatique de notre gouvernement lui eussent valu une suspension de fonctions moins rapide. Mais il est bon dans l'absolu qu'un grand commis de l'Etat ne puisse pas en son nom propre. Cela ressemble fort à une tempête dans un verre d'eau. Mais le mécontentement des antisionistes reflète une exaspération plus générale, et légitime, devant la censure implicite qui pèse sur eux dans notre pays. Il est vrai que l'atmosphèredes années 2000 est de plus en plus lourde. Je découvre d'ailleurs à l'occasion de cette nouvelle l'existence d'un Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVA) qui parait constitué sur le modèle du Bureau de vérification de la publicité (c'est à dire une fédération d'organes privés qui peut éventuellement être investie de missions publiques). Ledit bureau dans ses déclarations aux agences de presse ne semble pas hésiter à confondre l'antisionisme et l'antisémitisme, ce qui est un procédé habile et courant de nos jours pour criminaliser par assimilation à l'incitation à la haine raciale ce qui, au départ, est une position politique d'opposition un projet politique - celui du mouvement sioniste (à mon avis l'antisionisme, s'il est parfois antisémite, peut aussi bien être philosémite et judéophile, car on peut tout à fait soutenir que le meilleur service à rendre à la culture juive pour sa survie et sa gloire dans l'humanité de demain est de la dissocier du projet sioniste israélien). Cette institution récente constitue un sujet intéressant pour les sociologues indépendants et courageux qui, je n'en doute pas, dans nos chères universités s'empareront prochainement du sujet comme certains de leurs homologues le firent de l'AIPIAC aux Etats-Unis. L'organigramme de ce Bureau disponible sur son site fait apparaître la présence de professionnels de la sécurité à sa tête, ce qui, je suppose, se justifie par sa vocation à secourir les victimes. Son intervention contre le sous-préfet Guigue est assez insolite car on ne voit guère ce qu'il y eut d'antisémite dans son propos, ni quelles "victimes" il a pu faire en France en manifestant une sympathie pour les victimes palestiniennes. Mais nous savons désormais que les choses se passent ainsi de nos jours. Le climat de notre République n'est plus très bon. Comme dirait un ami, on attend avec impatience que soient restaurés dans leur pleine dimension les mots "liberté, égalité, fraternité".

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