Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Frédéric Delorca

Rencontres

30 Octobre 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien

Jeudi prochain je fais se rencontrer M. Tonneau et des jeunes rebelles de banlieue. Je pressens l'échec. En fait, j'ai à l'esprit chaque séquence du film de l'échec de cette rencontre, aussi clairement que j'avais à l'esprit, il y a un mois, quand nous avons planifié tout cela, le film du succès : cette success story qui aurait pu annoncer des recompositions pour le prochaines élections.

 

lh-copie-1.jpg

Il n'est pas facile de provoquer des rencontres, de fédérer des énergies, même quand on perçoit des dénominateurs communs potentiels.

 

Dans mes fonctions en banlieue, j'apprends beaucoup de choses sur la rhétorique politique, mais aussi sur le fait de travailler au quotidien avec les gens, de cultiver la confiance avec eux. C'est un rythme très différent de celui des intellectuels (universitaires, journalistes). L'engagement politique dont j'ai témoigné jusqu'ici était celui d'un intello, et spécialement d'un intello qui prèche souvent dans le désert. Je ne suis pas sûr que c'est sur ce mode là qu'on fait le mieux avancer les choses.

Lire la suite

La guerre d'Indochine de Choron

30 Octobre 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #1950-75 : Auteurs et personnalités

Lire la suite

La ley del deseo

29 Octobre 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Les rapports hommes-femmes

habana-club.jpgJe ne sais pas pourquoi quand j'ai cliqué sur mon blog, la barre en haut me proposait des blogs que j'étais susceptible "d'aimer aussi". Le premier blog de la liste était celui-ci, "le blog de Ludivine". Rien à voir pourtant avec le présent blog. Pourquoi Overblog le propose-t-il ? J'en ai lu les premières pages. Je l'ai trouvé horrible. Je trouve atroce que des gens puissent s'infliger pendant 15 ans ce que cette femme raconte. Certains passages me rappellent quelques souvenirs personnels. Mais heureusement je ne suis jamais allé aussi loin que ce qui nous est raconté là. En même temps on ne peut pas dire que ça n'arrive qu'aux autres, que ce ne sont pas que des histoires de paumés. Nous sommes nombreux à pouvoir être hapés dans les engrenages décrits là, à ne pas pouvoir dire "ce ne sera jamais moi". Le plus étrange est que beaucoup vous diront qu'on n'a pas "vraiment vécu" si l'on n'a pas connu au moins une part de la folie que ce blog raconte. Et pourtant je connais beaucoup de gens qui vivent très bien sans ça, qui ne comprendraient même pas qu'on puisse se torturer dans des schémas de cette sorte. Affaire d'hormones, de construction de l'enfance. Qui est le plus homme ? Celui qui collectionne des maitresses sur fond de mensonge ou celui qui élève tranquillement ses gosses en allant bricoler au fond de son jardin quand la vie de famille lui pèse un peu trop ? Qui est le plus femme ? La bonne mère sans histoire ? La croqueuse d'hommes qui collectionne les vîts ? L'éternelle maîtresse de l'homme éternellement fuyant comme cette Ludivine et ses fantômes atroces ? "Tout est dans la nature, même l'anti-nature" comme disait le divin Marquis. Certains destins humains font quand même froid dans le dos.

Lire la suite

Les nuances, le sens de la stratégie

28 Octobre 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Débats chez les "résistants"

Audrey Pulvar est bonne quand elle attaque Guerlain, nulle quand elle défend Pujadas contre Mélenchon.
Mélenchon est bon quand il défend le dossier des retraites, mauvais quand il joue la laïcardise contre le droit de porter le voile.
Les Verts sont bons quand ils prennent fait et cause pour la Palestine (ceux qui l'osent encore), mauvais quand ils nomment Eva Joly (naguère proche du Modem) candidate à leur élection présidentielle.

Les Pro-Palestiniens sont bons quand ils défendent Gaza, mauvais quand leur anti-sionisme prend des tournures obsessionnelles.

Carle est bon quand il pousse Montebourg à descendre TF1, mauvais quand il cultive son image d'éternel ado utopiste à la Besancenot (ce qui est une forme d'irresponsabilité politique et de trahison de son époque).

Notre époque est meilleure que celle des années 1998-2000 en ceci qu'elle ne se fait plus guère d'illusion sur le néo-libéralisme et sur les chocs des empires qui nous attendent., pire en ceci que les gens sont passés de l'enthousiasme néo-colonial à l'aigreur potentiellement porteuse de toute sorte de fascismes.

Tout n'est jamais monolithique ni dans un sens ni dans l'autre.

 

P1010470-copie-1.jpg

Le plus triste de notre temps reste quand même l'absence de sens pratique (stratégique si l'on veut) de nos politiciens et des gens qui, derrière eux, devraient les pousser davantage sur cette voie.

 

Je n'ai pas aimé quand Mélenchon disait l'an dernier "le Front de gauche fait 6% c'est merveilleux !", et je n'aime pas que cette année il dise "on a fait une collecte à Beaubourg, les gens ont donné 6 000 euros pour les grévistes, c'est merveilleux !"
 
6 000 euros ... pourquoi se sont ils contentés de 6 000 euros ? pourquoi personne n'est allé engueuler Mélenchon pour lui dire que c'était trop peu ? Pourquoi l'idée d'une caisse pour les grévistes n'est elle pas née en septembre ? (moi j'en parle depuis plus d'un mois)
 
Parce que les gens ne veulent PAS se donner les moyens collectifs de leurs ambitions. Le gréviste éprouve un petit plaisir narcissique à se dire qu'il a perdu 3 fois 150 euros pour rien. Mélenchon aussi à dire qu'il a fait sa petite collecte. C'est comme le refus d'envisager la sortie de l'Union européenne. Les gens aiment les postures, mais pas les moyens de réussir.

Lire la suite

Kaboul, Abou Grahib, Paris. Histoires de viols et d'impunité

28 Octobre 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Débats chez les "résistants"

On reparle beaucoup en ce moment des horreurs commises par les soldats américains en Irak et en Afghanistan, pas seulement à cause de Wikileaks (sur lequel j'ai un avis très réservé). Au passage je découvre cette affirmation "30% of women serving in Iraq are raped". Il y a eu un débat aux USA sur ce phénomène, mais peu d'échos en France : les femmes militaires (surtout les femmes latinos, on est toujours dans le colonialisme, don't forget it !) objets sexuels de leurs collègues. Quelques sites s'essaient à l'exercice de mettre des images sur cette réalité, notamment sur les viols de femmes et d'enfants à Abou Grahib. Exercice périlleux, ambigu. Ne serait-ce que parce qu'elles sont souvent fausses. De toute façon, les images ne servent jamais à rien. On pourrait croire qu'elles ajoutent de la réalité aux mots, mais Baudrillard le soulignait déjà à propos de celles de la guerre du Vietnam : elles paralysent la pensée, et enferment dans leur propre virtualité.

 

barack.jpg

Il y a les viols directs par les soldats. Et puis il y a les violences faites aux femmes qui ne sont que la conséquence indirecte de la militarisation générale de la société. A propos de l'Afghanistan je lis ceci : "There has been a rapid rise in the number of self-immolations ' women burning themselves to death' in Afghanistan in the past three years, to escape the violence that pervades many women's lives under the nine-year US occupation". On ne peut pas innocenter les troupes d'occupation en disant que dans ces pays là le viol est de toute façon habituel. Le viol par un occupant qui ne se comporterait pas de la sorte s'il était chez lui, et qui, de toute façon, n'a rien à faire là, ajoute une dimension particulière au crime.

 

Je l'ai déjà évoqué dans mon commentaire d'Une femme à Berlin en 2008, on peut se demander ce que deviennent ensuite ces sociétés où le viol fut massif, et où le silence sur le crime devient la règle. On peut aussi se demander ce que deviennent nos sociétés qui "oublient" si facilement Abou Grahib, et qui chantent la gloire d'Obama (qui pourtant ne tient aucune de ses promesses sur l'Irak et sur l'Afghanistan).

 

Le crime est complètement banalisé et le criminel absout dès lors qu'il appartient aux pays riches et dominateurs.

 

Je ne sais pas pourquoi je pense à l'instant au slogan "Le Medef m'encule la CFDT lubrifie", à l'heure où la mobilisation sur les retraites faiblit. Là aussi il est question de viol, même s'il est symbolique. Là aussi le violeur est absout. La fraude, le mensonge, vont sans doute triompher sur ce dossier là, et les gens vont s'en accommoder, en prenant juste un peu plus d'anti-dépresseurs. Pas étonnant qu'après avoir capitulé pour défendre leurs droits sociaux, ils ne se soucient guère des Irakiennes violées. C'est un drôle de monde vraiment. L'atmosphère n'y est guère respirable. Sauf à fermer les yeux. Les gens heureux que je connais ont fait ce choix là. Ils lisent Le Monde et Libé, regardent Canal+ (voire TF1) et ils vont bien.

Lire la suite
1 2 3 4 5 6 > >>