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Le blog de Frédéric Delorca

Mort du président abkhaze Serguei Bagapch

30 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Abkhazie

P1020569Le président de la République autoproclamée d'Abkhazie Sergueï Bagapch (62 ans) est décédé suite au cancer du poumon à l'âge de 62 ans.

 

Je l'avais interviewé avec d'autres journalistes en décembre dernier. Il nous avait fait l'effet d'un homme très raisonnable. Il avait d'ailleurs été réélu brillamment au premier tour à l'élection présidentielle, et avec un fort taux de participation, à une époque, où, comme je l'expliquais dans mon livre Abkhazie, la population avait besoin de manifester son unité après la reconnaissance par la Russie et trois autres pays. Bagapch avait, au début, incarné une certaine méfiance à l'égard de la Russie mais il était devenu ensuite le candidat consensuel pour "gérer l'indépendance" en partenariat avec Moscou.

 

Les Abkhazes n'ont pas de chance car l'an dernier ils enterraient le père fondateur de leur Etat, Ardzimba. Le risque n'est pas mince qu'ils peinent à faire émerger une personnalité fédératrice et que de nouvelles divisions apparaissent dans ce pays comme ça avait été le cas aux élections présidentielles de 2004 dont l'issue avait débouché sur des échanges de coups de feu...

 

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L'affaire Tron et l'Eros municipal

29 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La Révolution des Montagnes

Après "Eros au FMI" avec l'affaire DSK voici "Eros dans le municipalités" avec l'affaire Tron.

 

Pas triste non plus. Il y a l'accusation contre M. Tron autour de sa supposée "podophilie" qui nourrit toutes sortes de fantasmes en rapport avec une scène de Pulp Fiction, mais il y a aussi les plaignantes, à laquelle la défense s'attaque maintenant en ressortant des détails fort croustillants.

 

Du genre à propos de la première des deux : "Dans une lettre à charge datée de juin 2010, Florence Fernandez de Ruidiaz, adjointe chargée des Affaires scolaires et du personnel communal, relate un incident survenu lors des voeux du maire, en janvier 2010. "Elle s'est couchée sur une table, à soulever ses vêtements, et a eu des gestes très déplacés envers un adjoint", raconte cette élue dans un courrier qu'a pu consulter LEXPRESS.fr. 

Quelques jours plus tard, Virginie Faux adresse une lettre à "Georges". Loin d'y réfuter la scène, elle s'excuse de son comportement. " On avait tous un peu bu. Quelqu'un m'a poussée et je suis tombée à plat ventre sur la table, on a vu ma culotte sous mes collants, c'est tout " " Ce sont là des informations que je me contente de pêcher dans l'Express. Pas besoin d'aller enquêter bien loin.

 

J'ai vaguement connu Draveil pour y avoir présenté "La Révolution des montagnes" dans un festival du premier roman organisé par la mairie. Mr Tron, à l'époque Villepiniste, avait fait un discours juste avant M. de Villepin himself (cf vidéo ci dessous). Aucun des deux n'avait parlé de réflexologie. Dommage car cela aurait cadré avec le sujet de mon roman...

 



 

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Interview de M. André Crétier sur la résistance à Sevran

29 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Un livre épuisé sur D. Albert

visuel couvertureM. André Crétier qui fut un partenaire de résistance Denise Albert dans le premier triangle OS (Organisation spéciale) créé à Sevran ayant émis quelques réserves sur la version des faits relatés dans le livre "Denise Albert", j'ai recueilli son témoignage par téléphone le 13 avril dernier. La qualité du son n'est pas très bonne, et je n'ai pas pu faire de montage, pour des raisons techniques, mais je pense que ce témoignage est utile pour contrebalancer certaines pages du livre.

 

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Le débat islandais

27 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Le militant d'Attac Islande Bjarni Gudbjornsson  nous ayant fait l'honneur de s'abonner au blog de l'Atlas alternatif, j'en profite pour mentionner ici son courrier public repris notamment sur ATTAC 78 en février dernier et qui avait le mérite de relativiser une trop rapide idéalisation des réformes politiques sur son île. Une manière aussi de rappeler qu'un débat approfondi existe sur ce qu'il se passe dans ce pays, même si, on s'en doute, ce débat ne passera jamais le filtre de nos grands médias.


iceland.png"J'aurais préféré pouvoir répondre "oui" à la thèse qu‘il y a  en Islande une "révolution non-médiatisée anti-capitaliste et démocratique"  mais, malheureusement, la conclusion  de Pascal Riché est plus proche de la réalité si l’on ignore sa mauvaise foi et ses simplifications : "On est donc  loin du conte de fée qui circule sur le net. L'Islande ne vit pas une alternative réussie et harmonieuse au capitalisme, mais une suite de tâtonnements confus, douloureux et résignés… en restant dans les rails du FMI. "

 

Nous sommes en pleine crise économique, politique, sociale, financière sous la tutelle du FMI qui en Islande, comme partout ailleurs, suit son orientation néolibérale et ne fait qu’approfondir la crise.

 

Après la révolte on a voté à gauche, mais le nouveau gouvernement est resté bon élève du FMI et fait la politique de droite.

 

Deux des trois banques nationalisées d'urgences ont  été reprivatisées sans réforme; le taux de chômage tourne autour de 9 %, et autant de monde a émigré ; augmentation des impôts ; baisse du pouvoir d’achat ; les dettes insupportables ; des scandales infinis liés à la finance et la politique; les mouvements sociaux désorientés...

 

L'un des objectifs du plan FMI-gouvernement est de ramener le déficit public à zéro en trois ans durant l’année  2013, ce qui entraînera d’énormes coupes dans les dépenses les plus indispensables que sont l’éducation, la santé publique, la sécurité sociale ; et de finir la dispute sur IceSave, le troisième version de l’accord est en discussion à l’Assemblée ces jours-ci.

 

Le patronat et la confédération des syndicats font pression pour qu'on ouvre les portes aux investisseurs étrangers pour nous sauver de la crise...

 

Des fois il est difficile de rester optimiste mais la lutte continue pour que l'Islande ne devient pas le sujet d'un nouveau chapitre dans la réédition du livre de Naomi Klein "La Stratégie du choc" -

le capitalisme de désastre frappe à la porte.

 

Avec mes meilleures salutations.

 

Bjarni            Attac Islande"

Rappelons quand même que depuis lors près de 60%  ont dit "non" par référendum, le samedi 9 avril, à la finance internationale et à leur gouvernement, leur refus de payer les pots cassés de la Grande Crise.Tout n'est pas perdu.
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A propos de la sainteté laïque

27 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Philosophie et philosophes

Le blogueur Edgar a attiré hier l'attention de ses lecteurs sur la situation du Bahrein. Edgar se rapproche ainsi de ce que je considère être la "sainteté laïque". Et, dans cette sainteté, il entraîne progressivement une petite poignée de lecteurs : un photographe parisien, un Internaute du Loir et Cher etc.

 

Cela fait quelque temps que j'aimerais écrire un livre sur la sainteté, mais je n'en trouverai vraisemblablement pas la force.

 

plato-copie-1.jpg

La sainteté est cet état par lequel l'être humain se rapproche de l'achèvement optimal d'un certain nombre de vertus cardinales (on ne peut pas dire "toutes les vertus", car une vertu se paie nécessairement d'un défaut - la réunion de toutes les vertus impliquant la disparition de tout défaut est impossible chez un être humain). En tant que parachèvement d'un certain nombre de qualités, la sainteté a quelque chose à voir avec l'absolu, et, à ce titre, fait partie de ce que la société de consommation et de médiocrité actuelle ne peut que répudier et ridiculiser. Pour cette raison elle est une force de rupture.

 

Bien sûr chacun peut définir la sainteté et ses vertus cardinales comme bon lui semble.

 

Pour ma part je lui prête les traits suivants (dont, vous le remarquerez, beaucoup sont liées aux vertus de la sagesse antique) :

 

- le courage (physique et intellectuel)

- l'indépendance morale (au risque de la solitude)

- le sens de la vérité objective (ne pas s'abriter derrière un subjectivisme facile ou le relativisme, ce qui implique aussi de savoir reconnaître quand soi même on s'est éloigné de la vérité)

- le goût de la recherche, du cheminement

- le sens de la construction

- la persévérance

- la cohérence intellectuelle

- le désintéressement et le refus de la facilité (ils vont de pair, car la facilité est généralement recherchée pour les profits immédiats et superficiels qu'elle procure)

- le sens du devoir

- la modestie

- l'ouverture à la sensibilité d'autrui, à ses différences, à la cohérence propre du système de représentation qui l'anime (ce qui implique aussi un sens de la charité au sens où Pascal parlait par exemple de "lecture charitable" : c'est à dire, savoir reconnaître qu'autrui ne livre pas d'emblée toute sa logique et toute sa cohérence, et qu'il faut aussi l'aider lui-même à aller au bout de sa cohérence pour construire avec lui un dialogue constructif sans chercher soi-même à se mettre en valeur à tout prix)

- un sens du style et de l'élégance, qui est ce par quoi les vertus d'indépendance, de modestie, d'ouverture etc se cristallisent harmonieusement et font système. Arriver par exemple dans son style à mêler provocation et nuance, humour et sérieux, profondeur et légèreté etc inséparablement...

 

Voilà douze vertus cardinales essentielles à mes yeux. Je pourrais presque juger l'ensemble de la caste des publicistes de notre époque ou des politiciens à l'aune de ces vertus et les classer selon leur degré d'éloignement au regard de ce que je définis comme la sainteté.

 

Aujourd'hui parler du Bahrein, comme autrefois parler de Pancevo ou de Falloudjah, c'est s'approcher de la sainteté, parce que c'est manifester du courage, de l'indépendance, un sens de la vérité, un sens du devoir et une ouverture à ces manifestants que l'arrière-plan (pour parler comme Searle) collectif occidental assimile trop facilement à des "chiites communautaristes" (éventuellement même instrumentalisés) sans même leur faire crédit d'une légitimité possible au même titre que les Tunisiens et les Egyptiens. Encore faut-il que cette sainteté ne soit pas gâchée par des manières tonitruantes, une absence d'humilité, un goût pour la facilité, un absence de cohérence intellectuelle, comme, par exemple, beaucoup de partisans de la Palestine ont fini par discréditer leur combat en versant dans ce genre de défaut.

 

Je crois qu'Edgar n'est pas (encore) tombé dans ce genre de travers, et il faut souhaiter qu'il continue d'entraîner beaucoup de gens dans son sillage.

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