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Le blog de Frédéric Delorca

Gaza, Debout face à la Mer 14 ans plus tard...

31 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient

Rappelez vous. En 2009 j'écrivais le compte rendu du livre de Béatrice Guelpa "Gaza, Debout face à la Mer" pour Parutions.com. Guelpa nous faisait aimer Gaza par l'archéologie. Elle interviewait un dominicain français archéologue, Jean-Baptiste Humbert. Elle décrivait ses trouvailles à partir de 1994 : au début des tessons de bouteille de l'époque d'Alexandre le Grand, puis carrément le site du port d'Anthédon dont on ignorait la localisation auparavant, des maisons patriciennes etc.

Aujourd'hui Jean-Baptiste Humbert ne parle pas de Gaza, en tout cas pas sur Internet (peut-être si les immeubles sont rasés et si Israël construit une "smart city" à Gaza, y aura-t-il beaucoup d'antiquités nouvelles à exhumer, qui feront le bonheur des marchands d'oeuvres d'art). Béatrice Guelpa, elle, est toujours sur le pont. Avant-hier elle fournissait un très beau reportage sur la situation à Gaza à la Radio télévision suisse (RTS) à voir ici. Heureusement qu'il y a la Suisse  pour dire la vérité.

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Michel Collon chez Rémy Watremez

31 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Divers histoire, #Débats chez les "résistants", #Peuples d'Europe et UE

Il m'est arrivé notamment pendant la crise sanitaire de regarder sur You Tube "Juste Milieu" la chaîne de Rémy Watremez. Ce n'est pas à proprement parler une chaîne d'information alternative, plutôt de divertissement, équivalent dans l'ordre contestataire de ce qu'est par exemple "Le Quotidien" du côté des mainstream. Il y a quatre jours le Youtubeur interviewait Michel Collon, l'homme que je surnommais "Le Missionnaire" dans mon livre "L'ingérence de l'OTAN en Serbie" où j'évoque notamment mes échanges avec lui à l'époque.

Je n'ai pas tout écouté, seulement la façon dont le journaliste belge présentait son itinéraire. C'est amusant la façon dont un homme de 77 ans résumé son engagement devant un youtubeur de 29... Le jeune ne connaît pas vraiment le contexte politique des années 1990-2000. Donc le vieil homme peut aisément présenter les choses comme cela l'arrange. Dans un sens il n'a pas le choix : il ne dispose que de 5 minutes. Mais la synthèse, la cristallisation, produisent un effet curieux. Comme si tout était naturel, linéaire. Collon était fils de bourgeois, mais il a découvert la gauche, l'usine, puis "Manufacturing consent", puis la propagande de guerre, et puis il y a eu Internet, et l'altermondialisme etc... La jeunesse gobe ces mots comme elle lirait un livre d'histoire. Tout cela est finalement bien abstrait.

Le récit gomme tout ce qui n'allait pas de soi. Les coups de poignards, contre les ennemis, mais aussi contre les alliés, et surtout contre la vérité, à chaque étape - c'est embêtant de la part de gens qui s'érigent en professionnels de la lutte contre le mensonge. De vrais "saint Jean de la Croix" du combat pour la vérité (pour reprendre le mot de Sartre qui comparaît Fidel Castro à ce mystique). En réalité tout est bien plus complexe, mais qui se soucie de la complexité ? La complexité est dans les livres. Il faut aller les trouver chez des éditeurs confidentiels, les livres sont longs à lire.

Moi qui suis aussi un ancêtre (quoique plus jeune que Collon), astreint à ce titre au devoir de mémoire, je n'ai pas oublié. Ce qu'était la République fédérale de Yougoslavie à l'été 2000 quand Michel Collon organisait des visites à Belgrade alors que les opposants (de gauche et de droite) étaient en tôle. L'histoire de la création du portail Internet qui n'a jamais vu le jour au début des années 2000 voulez-vous que je vous la raconte ? Et la façon dont Taddei cooptait les opposants légitimes (Collon-Bricmont) pour l'émission "Ce soir où jamais" à l'époque où le socialisme de Chavez était à la mode ? Chaque fois qu'un opposant crée son petit "business de la vérité" et joue des coudes pour être reconnu, il en écrase une vingtaine d'autres, mais surtout, il écrase aussi beaucoup d'aspects de la vérité qui auraient gagné à être compris et qui auraient dû être portés par ceux qui ont glissé dans l'oubli. Je ne parle pas de moi : je n'avais pas la "gnaque" pour devenir un porte-drapeau, mais de beaucoup de gens de trente ou quarante ans plus jeunes que Collon auxquels celui-ci n'a pas fait la courte-échelle, qu'il a utilisés pour vendre ses cassettes, ses livres, et qui ont pâti de ne pas avoir plus d'espace pour s'exprimer et devenir à leur tour de bons journalistes alternatifs.

Problème des égos. Problèmes des idéologies aussi. Collon me hérisse à chaque fois qu'il affirme que les guerres impériales sont faites pour le pétrole. Il ose le répéter aujourd'hui à propos de la Palestine. On sait pourtant que l'ampleur du problème est plus vaste. Elle est spirituelle. Mais parler de pétrole simplifie le débat, comme lorsque les gens à l'époque du Covid croyaient avoir atteint le sommet de l'esprit critique quand ils disaient "c'est une question de pognon". Raisonner de la sorte arrange bien tout le monde.

Allez, je vous montre ce qui fut malgré tout le meilleur côté de Collon à mes yeux : Les damnés du Kosovo. Car avec ce film là, tourné quelques années après l'entrée de la KFOR dans la province serbe, il avait quand même le grand mérite de traiter un sujet qui n'intéressait plus personne dans les grands médias : la persécution des minorités non albanaises.

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Les votes à l'ONU sur Gaza et l'Europe

30 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Proche-Orient, #Colonialisme-impérialisme, #Le monde autour de nous

La bande de Gaza (2,5 millions d'habitants), privée d'eau et d'électricité, subit maintenant un blackout total téléphonique et sur Internet, ce qui revient à donner un permis de tuer absolu à la soldatesque israélienne à l'abri de tout regard. Certains bons esprits demandent à Elon Musk d'activer Starlink pour les Gazaouis comme il l'a fait pour les Ukrainiens en 2022. Mais, malgré les manifestations massives à Londres et Berlin (alors que Macron interdit toujours massivement toute expression démocratique dans la rue sur le sujet), on peut parier qu'Elon Musk ne lèvera pas le petit doigt.

Il suffit de regarder ce que donne le signe du réseau social X (ex-Twitter) pour comprendre à qui Elon Musk obéit.

Le 27 octobre l'Assemblée générale une majorité de pays ont voté pour une trêve humanitaire à Gaza, sauf la poignée de pervers impérialistes habituels, Etats-Unis en tête, avec leurs alliés anglo-saxons (Australie, Canada-Royaume-Uni) qui se sont lâchement abstenus (et l'Inde aussi au sein des BRICS).

Si vous zoomez sur l'Europe, vous verrez que la France, l'Espagne (où une ministre a appelé à suspendre les relations diplomatiques avec Tel-Aviv), la Belgique et le Portugal sont encore un peu dans le camp de la compassion pour les civils. Mais une grande majorité de pays se sont abstenus, dont l'Allemagne, la Pologne, la Roumanie, la Grèce, les Pays Baltes et l'Italie, avec un vote "contre" régime de droite anti-immigrationnistes (assimilables à nos zemmouriens) : la Hongrie, l'Autriche, la République tchèque, la Croatie (presque tout l'ex empire austro-hongrois). Ces gouvernements ont donc voté en conscience pour la famine et la diffusion des maladies dans la bande de Gaza (où déjà 3 400 enfants sont morts).

Songez à ce que cela aurait donné si les fédéralistes européens menaient à bien ce qu'ils ont proposé encore cette semaine (le 25 octobre):  à savoir que l’environnement et la biodiversité relèvent exclusivement de la compétence de l’Union et surtout que "les compétences de l’UE en matière d’affaires étrangères, de sécurité et de défense extérieures ainsi que d’infrastructures transfrontalières, entre autres, soient également considérablement élargies". (Voir le rapport adopté par les eurodéputés de la commission des Affaires constitutionnelles - AFCO -). Suivant cette logique les pays membres perdraient leur droit de véto en matière de politique étrangère, et se serait soit la Commission, transformée en Exécutif européen (sous la houlette de la très corrompue Von der Layen, ou d'un de ses successeurs et clones, Emmanuel Macron ou un autre) soit un Conseil européen où le droit de véto aurait disparu (comme c'est la volonté des fédéralistes, cf encore Von der Layen récemment) qui déciderait en lieu et place de la France, en vertu de la majorité simple des pays membres. Or quelle est la tendance majoritaire des pays de l'Union européenne à l'ONU sur la trêve à Gaza en ce mois de septembre ? L'abstention.

Autrement dit être européiste aujourd'hui vouerait la France à accepter que l'Union européenne à notre place s'abstienne lorsqu'il s'agit de demander que les civils de Gaza puissent ne pas mourir de faim et de maladie, et bénéficier d'une trêve humanitaire. Voilà à quel niveau de honte nous en serions.

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La complexité politique de la Croatie

28 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Christianisme, #La gauche, #La droite, #Divers histoire

Le journal croate Narod (Le Peuple) est comme Valeurs Actuelles en France : avec lui on n'est jamais assez proches de l' "identité chrétienne de l'Europe" et des intérêts de la bourgeoisie, ni assez anti-immigré, anti-palestinien, anti-russe, etc. Je les rejoins sur leur hostilité (au moins de façade) au Nouvel ordre mondial, aux lobbys sociétaux etc, je m'en éloigne sur bien d'autres points.

Le lire m'instruit toujours, moi qui fus, dans les années 1999-2000 très hostile à la propagande antiserbe de l'OTAN (voyez ce livre), très favorable aussi à l'idéal yougoslaviste finissant (quoique Milosevic en eût fait quelque chose d'aussi cynique que Mitterrand de l'Union de la Gauche, mais bon Milosevic était acculé là où Mitterrand ne l'était pas...). J'ai comme beaucoup d'anti-OTAN été à juste titre détesté l'expulsion des Serbes de Krajina par les Croates en 1995, mais j'ai aussi fait mon pèlerinage à Medjugorje (qui n'est pas en Croatie, mais dans la partie croate de la Bosnie, et j'ai traversé presque tout le pays pour m'y rendre) d'où j'ai tiré une impression pourrait-on dire... contrastée (il faudrait que j'en parle un jour dans un livre).

Mais revenons à Narod. Ce quotidien qui met un point d'honneur à se tenir à équidistance du communisme et du nazisme des oustachis, s'étranglait du fait que dans le village natal de du premier président de l'indépendance croate F. Tudjman, Veliko Trgovišće, l'office du tourisme envisage d'inclure dans l'Allée des grands hommes en cours de construction un monument au maréchal Tito (natif de Croatie), héros de la résistance, leader des Non-Alignés, et dictateur communiste de 1944 à 1980.

Narod y voit la preuve que la Croatie est un pays "sans repères" intellectuels. Il cite un communiqué de l'Association croate des journalistes et publicistes. (HNiP), présidée par Krešimir Čokolić qui rappelle que Tito avait poussé Nasser à faire la guerre à Israël, et que des restes de ce parti-pris pro-arabe imprègnerait la société croate. Ce communiqué déplore aussi que "la persistance du problème du soutien au culte de Tito dans les médias et dans la société a récemment été attestée par une situation désagréable similaire lorsque le Parlement croate n'a pas pu mettre en œuvre une coopération militaire avec l'Ukraine (sur la question de la formation de l'armée ukrainienne en Croatie)".

Voilà un passage intéressant sur la complexité de la Croatie. En politique, rien n'est jamais si simple qu'il y paraît. Rappelons que début octobre, le journal serbe Politika avait souligné les liens entre nationalisme croate et communisme. "Après la formation de la première Yougoslavie, écrivait Milan Tchetnik, le Komintern a ouvertement et programmatiquement préconisé la destruction de l’État slave du sud nouvellement créé et la création d’une Croatie souveraine, c’est-à-dire la réalisation du rêve chauvin de l’idéologie de droite et l’expulsion ultérieure des Serbes.(...) En juillet 1932, le Komintern de Moscou confia la « tâche » au Parti communiste de Yougoslavie de conclure des « accords de combat » avec les nationalistes anti-yougoslaves. La direction du « Groupe des révolutionnaires nationaux croates » dirigé par G. Dimitrov, et la principale force du Groupe était censée être les partisans des Oustachis et du Parti paysan croate (selon l'étude de Branislav Gligorijević : Komintern - Question yougoslave et serbe, 1992) (...) En 1971 (lors du Printemps croate),  le chef de l'émigration oustachi, le Dr Branko Jelić, « avait des contacts avec la direction du parti communiste croate », mais aussi : « On a également appris que la direction du parti croate envisageait de séparer la Croatie. de Yougoslavie et la placer sous la protection de l'URSS- et qui voulaient des bases militaires navales sur l'Adriatique" (Andrej Jakopović, Attitude de J.B. Tito envers le Printemps croate /maspok, op. author./, Osijek 2021)."

Tout cela n'était pas sans lien avec l'attitude ambiguë de Tito avec l'Eglise catholique (qui a aussi milité contre le yougoslavisme dans l'entre-deux-guerres). Il fut en 1971 "le premier dirigeant communiste, à se jeter aux pieds du pape romain Montini (Paul VI) le 29 mars. "bien que les plus hauts fonctionnaires de l'URSS aient également rendu visite au pape, bien qu'à titre privé" (P. Radosavljević : Relations entre la Yougoslavie et le Saint-Siège 1963-1978)."  D'ailleurs on a appris récemment, avec la publication du livre Čudesni život Josipa Broza Tita (La vie miraculeuse de Josip Broz Tito) de Žarko Petan que Tito a demandé, contre l'avis de son entourage, les derniers sacrements à un prêtre catholique slovène juste avant sa mort et ce serait la raison pour laquelle il n'y a pas d'étoile rouge sur sa tombe. 

Milovan Djilas ancien compagnon d'armes de Tito raconta que, de retour des funérailles du résistant slovène Boris Kidrič en 1953, dans le train bleu à destination de Belgrade, Đilas a abordé avec moquerie le sujet de l'au-delà. Tito l'interrompit brusquement : "N'en parle pas ! Qui sait ce que c'est !" Et quand ils ont brûlé le corps de l'économiste Edvard Kardelj (né en Slovénie) en 1979, Tito a déclaré qu'ils auraient dû l'enterrer selon la vieille manière chrétienne (ce en quoi il s'était montré plus rigoureux que beaucoup de chrétiens actuels qui acceptent la crémation).

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Il pleut des psy-ops sur le Béarn

25 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Béarn, #Le monde autour de nous, #Débats chez les "résistants", #Peuples d'Europe et UE

elles et ils nous ont alertéesUne visite en Béarn reste un moyen de faire une sorte d'inventaire des différentes "psy ops" et manipulations idéologiques qui tombent sur la France profonde en ce moment.

Je parcours le journal local (franc maçon avec ces deux pics en forme de pyramides égyptiennes). Celui du vendredi 20 octobre nous dit qu'il y a moins de fréquentation pour la Journée d'Octobre Rose à Mourenx (Octobre Rose est une "psy op" venue du monde angli-saxon dont j'ai décortiqué les ressorts il y a un an ici. Le journal épluchera encore cette thématique la semaine suivant dans d'autres villages.

Puis vient le tour inévitable de l'Ukraine. On nous parle dans le journal du 25 octobre d'un Nouveau Choeur qui se produira à l'église Sainte Bernadette de Pau le 26 octobre (en fait en tournée dans tout l'ouest de la France). On ne sait pas grand chose de ce choeur, ni de son chef Igor Mykhailevsky, si ce n'est qu'il s'appelait avant "Choeur de Crimée". Si je cherche dans de vieux sites je trouve (en 2018) qu' Igor Michailevsky, diplômé du conservatoire Prokofiev de Donetsk, citoyen d'honneur de la République de Crimée et fondateur de l'Académie de musique de Simféropol, capitale de la Crimée.

"Ce choeur, nous disait-on, se veut le propagateur d'un message spirituel invitant les hommes de tous horizons à la spiritualité, la paix, l'amitié et la bienveillance. Depuis plus de 20 ans, il sillonne l'Europe pour le plus grand ravissement des spectateurs. A l'époque ils avaient en première partie des chants sacrés de la liturgie orthodoxe slave, dont de nombreuses compositions contemporaines de Irina Denisova, chef de choeur au monastère Ste Elisabeth de Minsk. Sûrement donc un choeur ouvert sur la Russie qui a dû se rebaptiser ("Nouveau Choeur") avec la guerre pour ne plus traîner les casseroles de la Crimée russe... On nous dit que les "recettes seront envoyées en Ukraine"... on ne sait où... Je suis triste pour ce pauvre choeur russe qui ne peut plus assumer son identité...

Ensuite on nous dit quelques pages plus loin que le Collectif Ukraine-Pays de Nay charge à Coarraze (ville natale d'une de mes correspondantes conseillère d'Etat) pour l'association Pycaou (Pyrénées Comminges Aide aux Orphelinats d'Ukraine ) 70 colis pour le lycée hôtelier de Tchernihiv, au nord de Kiev (assez loin de la zone des combats)... Pourquoi des médicaments dans un lycée hôtelier ? L'association a collecté des vivres dans un Super U de Haute-Garonne cet été, des médicaments à la pharmacie d'Asson (64).  Le chauffeur est ukrainien, l'association existe depuis 2003... On ne saura pas trop le pourquoi ni le comment de tout cela. Tout ce qui compte c'est d'entretenir l'impression qu'il faut aider les pauvres Ukrainiens, qu'on est tous derrière eux contre le méchant Poutine, comme en 1999 derrière les Kosovars contre le méchant Milosevic. Beaucoup d'émotion peu de réflexion. Même au bout de plus d'un an de guerre : maintenir les émotions mobilisées.

Même conditionnement dans les rues de Pau. Pour l'écologie cette fois-ci. La rue Tran est rebaptisée Rue des Trente de Stockholm", et la rue Bernadotte Rue du premier sommet de la Terre avec de petites affiches "Pau Act now - elles et ils nous ont alerté.e.s".

Visiblement une des nombreuses ONG subventionnées qui viennent agiter l'apocalyptisme en langage barbare "inclusif", avec la complicité de la mairie qui laisse les affiches en place. Comme si cela ne suffisait pas d'avoir eu cela à la "une" de TF1 et de toutes les chaînes le soir cet été...

Les slogans sont matraqués partout. Mais les gens ordinaires résistent plus qu'on ne le croit. La Haute autorité de santé nous assure qu'il faut se vacciner à la fois contre le Covid et la grippe tous les ans avec un vaccin ARN, mais la pharmacienne du coin m'explique que ce vaccin n'existe "pas encore", au pire la pharmacie mélange les deux vaccins dans une même seringue. Les commentaires goguenards des gens autour de moi laissent entendre qu'ils n'ont aucune envie de continuer à subir des injections Covid. C'est une "psy op" qui a pris l'eau...

Et pendant ce temps le macronisme passe le rouleau compresseur contre une ZAD édifiée contre le projet d'autoroute A69 Toulouse-Castres. Je ne partage pas la panique climatique des écologistes, mais je soutiens le combat pour l'environnement. Sur Blast ci-dessous Paloma Ritz explique à juste titre que ce tronçon d'autoroute sera pour les riches (un des plus chers de France), ne fera gagner qu'un quart d'heure aux usagers, ralentira au contraire ceux qui empruntent la nationale, et ce pour un coût écologique excessif. Le gouvernement explique que les militants sur la ZAD sont en majorité des dangereux cagoulés, la journaliste démontre le contraire images à l'appui (elle était sur place le weekend dernier). Toujours les mêmes mensonges de l'Etat policier. Un fait intéressant : les ZAD se créent pour ralentir les travaux dans l'attente des jugements des juridictions qui mettent trois ans à statuer, souvent pour donner raison aux manifestants comme dans le cas de Sainte Soline. Rêvons une minute : ah si nous avions en France un Etat démocratique moins attaché aux intérêts des riches et sincèrement ouvert au dialogue, qui ne lâcherait pas à tout bout de champ les forces de l'ordre et les calomnies contre ses opposants !

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Petits règlements de comptes russes

21 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Le monde autour de nous

Avouons qu'il est assez étrange de voir ressurgir depuis le début des combats à Gaza des gens que j'ai amplement cités dans mes ouvrages en les dissimulant sous des pseudos (Michel Collon, Meyssan etc). A croire que le milieu militant ne se renouvelle plus...

En ces temps difficiles on peut cependant s'amuser un peu en suivant la politique russe où les propos ne volent pas toujours très haut c'est le moins qu'on puisse dire. J'avais signalé il y a deux semaines, les tirades incendiaires d'un politologue, Satanovsky, que j'appelais "le bien nommé", président de l'Institut du Moyen-Orient, à l'encontre de l'Arménie qu'il accusait, sans nuance, de vouloir chasser la Russie de Transcaucasie. Le même Satanovsky a récidivé il y a quatre jours dans l'outrance en déclarant, dans un échange avec le journaliste israélien Alexander Waldman (sur chaîne à 250 000 abonnés), que Maria Zakharova, porte-parole du ministère des affaires étrangères russes, "n'aime pas vraiment les Juifs", "ne supporte pas Israël", et ajoute, pour faire bonne mesure, que c'est une "racaille qui boit beaucoup". Au passage il dénonce aussi le penchant pour la boisson d'un ambassadeur russe au Caire.

En politique russe on ne sait jamais trop qui est l'alcoolique, si c'est l'accusé ou l'accusateur. Satanovsky s'est excusé mais le mal était fait. En commentaire sous la vidéo la plupart des Russes défendent Zakharova dont ils saluent le patriotisme, estiment qu'elle n'est pas antisémite, et rappellent qu'ils en veulent à Israël de soutenir Zelensky. Une photographie intéressante de l'état de l'opinion au pays de Tolstoï... Satanovsky s'est excusé depuis lors, mais ses propos continuent à se retourner contre lui. Le journaliste Vladimir Soloviev a fait savoir qu'il ne l'inviterait plus sur sa chaîne Telegram.

Pour ma part cela m'encourage à rester équidistant du jeu des blocs BRICS/OTAN (qui ne sont pas de vrais blocs, mais bon...) que le roman 1984 avait déjà préfiguré (d'ailleurs dans une interview ici, le catholique traditionnaliste Hillard a fourni il y a peu une analyse fine du contenu globaliste du programme des BRICS, et leur alignement sur la covidisme, l'agenda 2030 etc).

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Gaza : Une mise en perspective très partielle du conflit et son extension au Proche-Orient

19 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient, #Colonialisme-impérialisme, #Débats chez les "résistants"

Le Courrier des stratèges aujourd'hui se fend d'une petite analyse qui remet en perspective les liens entre le Hamas et Israël puis débouche sur interrogation à propos du rôle de la Turquie.

Je vais tout d'abord développer un peu le propos de l'interview qui nous est livrée, en tentant de la recouper avec des lectures que j'ai pu faire il y a quelques années sur le Proche-orient.

L'analyste (qui s'était fait connaître en démystifiant certains aspects du "9/11" au début des années 2000) rappelle certains points importants, peu présents dans les médias : que c'est une opération qui engage non seulement le Hamas mais aussi le Djihad islamique (sunnite et khomeyniste), le Front populaire de libération de la Palestine (marxiste) et le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), bref toute la résistance palestinienne à Gaza ; que le Hamas  a construit six camps d’entraînement à Gaza et y a réalisé des films promotionnels (c'est CNN qui l'a révélé) ; qu'il avait informé la Russie en mars du fait que sa patience était à bout ; que le ministre égyptien du renseignement a prévenu Netanyahou d'une opération en cours dès le 30 septembre (source Ynet), et la CIA a fait de même le 5 octobre ; que l'armée israélienne est restée inerte pendant 5 heures.

L'interviewé rappelle que Netanyahou vit dans l'imaginaire de son père Benzion Netanyahou et du maître à penser de celui-ci, l’Ukrainien Vladimir Jabotinsky, nationaliste juif de droite (autrefois d'ailleurs allié aux nationalistes ukrainiens) qui décrivait la Palestine géographique comme « Une terre sans Peuple, pour un Peuple sans terre ».

Il souligne aussi que le  néoconservateur qui a organisé un génocide au Guatemala avec l'aide du Likoud israélien en 1982 ("Abrams is a criminal with blood on his hands" lisait-on dans Haaretz du 27 avril 2015 sous la plume du rabbin Eric Yoffie) Elliot Abrams est le cerveau du durcissement actuel du régime israélien. 

Ce que ne dit pas l'interviewé (qui est franc-maçon), c'est que Vladimir Jabotinsky avant de sévir en Palestine fut l'éditeur de la revue Jeune Turcs (cf David Livingstone, Black Terror White soldiers, p. 241), qui était la revue de l'organisation homonyme fondée dans les années 1890 par un séfarade de Salonique et par un officier du B'nai B'rith italien franc-maçon à l'origine du renversement du sultanat (Jabotinky lui-même était lié à la franc-maçonnerie italienne et admirateur de Mazzini). Jabotinsky était d'idéologie frankiste, c'est-à-dire de ceux qui prônaient l'amoralité et l'irréligion pour accélérer la fin des temps.

Les Frères musulmans comme on l'a déjà dit est quant à elle une organisation ésotérique internationale (qui vénèrerait en secret la déesse mère et non Allah) liée depuis sa création en 1929 aux services secrets britanniques. Le Hamas en est la branche palestinienne.

Le Hamas a utilisé des armes en provenance des États-Unis, d’Union soviétique et de la Corée du Nord. L'Iran ne peut les avoir fournies car elle n'interfère pas dans la sphère d'influence des Frères musulmans sunnites. La Russie ne peut pas être responsable, étant déjà trop empêtrée en Ukraine. Peut-être la Turquie (puisqu'Erdogan a des rapports étroits avec les Frères musulmans) ?

Pour mémoire, en ce qui concerne l'histoire du Hamas, le diplomate Talcott Seelye (1922-2006) rappelle dans une interview à Robert Dreyfuss (Devil's Game p. 205) qu'en 1982 les Frères musulmans avaient pris possession de la ville d'Hama en Syrie en y liquidant tous les membres du parti Baas. Hafez-el-Assad répliqua en noyant l'insurrection dans le sang. Mais Israël continuait à soutenir les Frères musulmans contre la Syrie.

Le Hamas a été soutenu par les services secrets israéliens pour affaiblir le Fatah de Yasser Arafat (Victor Ostrovsky ancien du Mossad en a témoigné dans By way of deception en 1990, et Patrick Lang de Defence Intelligence Agency l'a confirmé à Dreyfuss p. 206). Dans le Corriere della Serra du 11 décembre 2001, Arafat avait déclaré : "le Hamas est une créature d'Israël qui, à l'époque du premier ministre Shamir, leur a donné de l'argent et plus de 700 institutions : des écoles, des universités, des mosquées". C'était aussi un moyen de rende impossibles les négociations avec l'OLP.

Puis Israël l’a combattu quand il s'est rallié à la première intifada de 1987 et a assassiné son leader religieux, le cheikh Ahmed Yassine en 2012 (qui pourtant avait été suspect d'intelligence avec le Mossad quand, arrêté en 1983 pour détention d'armes, il avait été mystérieusement libéré au bout d'un an malgré une condamnation à 13 ans fermes). Puis, à nouveau, Israël a utilisé le Hamas pour éliminer cette fois les dirigeants de la Résistance palestinienne marxiste. Ainsi, des combattants du Hamas encadrés par des agents du Mossad et des djihadistes d’Al-Qaeda ont attaqué le camp palestinien de Yarmouk au début de la guerre contre la Syrie en décembre 2012. L'attaque du Hamas contre Israël a permis à Netanyahou de créer l'unité nationale autour de lui.

Il pourrait donc y avoir, selon cette interview, une collusion Turquie-Hamas-Israël pour provoquer cette guerre.

On peut avoir quelques doutes sur la pertinence de ces conclusions compte tenu des liens de l'intéressé avec l'Iran. Une complicité au moins objective Netanyahou-Hamas est probable, mais pour le reste, les mécanismes politiques qui ont conduit à cette escalade restent en tout cas très opaques. Il faudrait par exemple réfléchir aux subventions versées par le Qatar (les frères musulmans) à Nétanyahou et bhl ( une révélation du média blast).

Pour le reste, tandis que la population de Gaza vit toujours l'enfer, les facteurs d'une extension du conflit perdurent. Jeudi 19 octobre, des drones et des missiles ont attaqué la base aérienne d'Ain al-Assad, dans la province d'Anbar, à l'ouest de l'Irak (où se multiplient les manifestations de solidarité avec la Palestine), rapporte Reuters. De nombreuses explosions ont été entendues à l'intérieur de la base. La veille un drone avait attaqué la base militaire des forces d'occupation d'al-Tanf, dans le sud-est de la Syrie, ainsi que le champ pétrolier d'Omar et le gazoduc reliant l'usine de gaz naturel de Koniko (du gaz que les USA volent à ce pays). Parallèlement un destroyer américain «opérant dans le nord de la mer Rouge» a abattu jeudi trois missiles sol-sol et plusieurs drones lancés par les rebelles Houthis au Yémen, et «se dirigeant potentiellement vers des cibles en Israël», annonçait le Pentagone.

Pendant ce temps l'écrivaine libanaise Dominique Eddé en appelle à E. Macron... aux abonnés absents...

Extrait de 1984 d'Orwell :

"La guerre n’est pas censée être gagnée ; elle est censée être permanente. Une société hiérarchique n’est possible que sur la base de la pauvreté et de l’ignorance. Par principe, l’effort de guerre est toujours planifié pour maintenir la société au bord de la famine."

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Wagenknecht en dissidence de Die Linke

18 Octobre 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche, #Peuples d'Europe et UE

Cela fait longtemps que dans le cadre de ce blog je suis les engagements politiques de Sahra Wagenknecht, figure charismatique de Die Linke en Allemagne, en rupture avec l'évolution "sociétale" (notamment immigrationniste etc) et impérialiste (pro-Zelinsky) de son parti.

Il semble qu'elle ait enfin franchi le pas de créer son propre parti selon Junge Welt aujourd'hui, qui écrit : "Selon des informations concordantes dans les médias, la députée au Bundestag Sahra Wagenknecht a décidé de fonder un nouveau parti. C'est ce qu'ont rapporté mercredi soir le Spiegel et la ZDF , citant l'environnement de Wagenknecht. Interrogé, le bureau de Wagenknecht a déclaré qu'il ne pouvait ni confirmer ni commenter ces informations. Selon Spiegel, Wagenknecht souhaite présenter lundi la création de l'association «BSW - Pour la raison et la justice». L'association est susceptible d'être une sorte de précurseur à la création d'un parti."

Les sondeurs attribuent à un « parti Wagenknecht » un potentiel électoral "relativement élevé" selon ce journal. Dans une enquête YouGov fin septembre, près d'un électeur éligible sur trois (29 %) dans les Länder de l'Est de l'Allemagne a déclaré qu'il pouvait fondamentalement imaginer voter pour ce nouveau parti. En Allemagne de l'Ouest, c’était 19 pour cent. L'ancien chef du parti Die Linke (qui gravite autour de 4 % après avoir connu des heures plus fastes) Bernd Riexinger se console en pensant que du coup le départ de Wagenknecht, que le départ de cette députée pourrait attirer vers ce qu'il restera de Die Linke des bobos écolos jusqu'ici un peu refroidis par le côté "old school" (c'est moi qui emploie ce terme, pas lui évidemment) de Wagenknecht.

Le 9 octobre, 58 membres de Die Linke déposé une demande d'exclusion contre Wagenknecht auprès de la commission d'arbitrage du parti en Rhénanie du Nord-Westphalie. Le dernier président du parti communiste est-allemand (SED) avant la disparition de la RDA, Gregor Gysi, qui, à 75 ans se dit trop vieux pour militer mais soutient la ligne de Wagenknecht lui avait cependant déconseillé de faire sécession car d'après lui il n'y a pas de place dans le paysage politique allemand pour un parti qui emprunte des idées à l'AfD à la CDU et à la gauche.

La loi allemande permet à de simples clubs de se présenter aux élections européennes et aux élections nationales de 2024 dans le Brandebourg - à condition qu'ils remplissent d'autres conditions en tant qu'« association politique ». BSW n'a donc pas besoin d'être un réel parti pour l'instant.

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