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Mon dernier livre : Prague, une ville au service de l'Empire / séance de signature
Cet ouvrage vient de paraître aux éditions du Cygne. Voici la Quatrième de couverture :
Associée aux dissidences artistiques et intellectuelles, de Jan Huss à 1968, Prague fut aussi une ville impériale, au temps de la scolastique sous Charles IV, ou des alchimistes sous Rodolphe II. Elle le demeure à maints égards aujourd'hui, à l'heure du conflit ukrainien et de la guerre de Gaza.
A travers un récit de voyage qui mêle portraits de Tchèques contemporains et évocations du passé, Frédéric Delorca dépeint ici les paradoxes d'une ville aux multiples facettes.
Pour information, je ferai une séance de signature du livre et de mes autres livres au salon de la littérature russe au Centre spirituel et culturel russe, 1 quai Branly à Paris le 7 décembre à partir de 14 heures 30 au stand des éditions du Cygne. Je serai heureux de vous y croiser.
La belle circassienne
On a parlé de Pierre Loti, de sa passion pour une Circassienne en Turquie. Du temps où l'on disait les choses ouvertement, il était fréquent de considérer les Circassiens (Abkhazes, Tcherkesses, Tchétchènes) comme les plus beaux êtres humains du monde (voyez le rapport "Circassiens syriens / Unité de renseignement française Damas – Quneitra 1935" ici) et le thème de la belle Circassienne prisonnière du harem du Sultan était si répandu qu'il fut même un sujet d'attraction dans les spectacles forains aux Etats-Unis.
Chose étrange, Paris eut aussi sa belle Circassienne à l'époque de la Régence. Ce fut Mademoiselle Aïssé (1693-1733), que le comte Charles de Ferriol, ambassadeur de France à Constantinople acheta en 1697 (à l'âge de 4 ans). Ferriol était habitué à acheter de belles esclaves au marché turc nous dit Sainte-Beuve "et ce n'était guère dans un but désintéressé" La belle fut mêlée dès sa prime adolescence aux salons parisiens et entretint des correspondances avec les grands esprits du XVIIIe siècle. Son personnage allait inspirer beaucoup d'oeuvres littéraires au siècle suivant.
L'historien légitimiste Capefigue nous dessine, comme nous l'aimons nous autres sociologues, l'espace de sociabilité dans lequel a grandi la belle orientale. Il y avait, nous dit-il, l'épicurien comte de Ferriol (le frère du diplomate qui l'avait achetée), sa femme, Mme de Ferriol ("soeur de la célèbre chanoinesse et du futur cardinal" écrira Sainte-Beuve), belle, galante, intrigante "très-protégée par le maréchal d'Uxelle en ce temps de moeurs faciles" (cela signifie qu'il était son amant), deux neveux (le comte d'Argental et le comte du Pont de Veyle), qui furent comme des frères pour Aïssé. "Cette famille appartenait tout entière aux moeurs libres de la Régence : ceux que Voltaire appelait ses chers anges ne se piquaient ni d'austère morale, ni de religion : gens d'esprit, insouciants ils se jouaient avec la vie et leur but était d'en descendre doucement de fleuve" écrit l'historien. Dans une lettre à Mme Calandrini de Genève, elle dit qu'elle était "le jouet des passions" des intellectuels qui fréquentaient le salon de son père adoptif. Un portrait l'a immortalisée à 16 ans.
Elle a d'ailleurs peut-être été d'abord l'amante de son propre père adoptif. Une lettre d'amour de celui-ci a été retrouvée et publiée en 1828. La lettre fut écrite quand Ferriol avait 60 ans et Aïssié 17. Sainte-Beuve pense que le comte y parle pour l'avenir pour contrer un rival, mais rien ne prouve, dit-il, qu'Aïssié, qui vivait à plus de mille kilomètres de son père adoptif, puisqu'il était en permanence à Constantinople à partir de 1700, ait accepté (on est donc très loin de la pédophilie brutale et vulgaire de notre époque). Elle habitait rue Neuve-Saint-Augustin, près de l'actuel métro Quatre Septembre chez Mme de Ferrol ce qui la protégeait de toute éventuelle entreprise de son père adoptif. Il a été souligné cette phrase d'Aïssié à Mme de Calandrini "Mon coeur ne pouvait être séduit que par la vertu ou tout ce qui en avait l'apparence". On est quand même loin de la dépravation que nous plaquons rétrospectivement sur la Régence.
Sainte-Beuve a aimé sa conversion à la vertu. Il a écrit "A l’époque la moins poétique et la moins idéale du monde, sous la Régence et dans les année qui ont suivi, Mlle Aïsé offre l'image inattendue d'un sentiment fidèle, délicat, naïf, discret, d'un repentir sincère et d'une innocence en quelque sorte retrouvée". Il y voit même une sorte d'allégorie du salut de la France par l'Orient : "il fallait que cette Circassienne, sortie des bazars d'Asie, fût amenée dans ce monde de France pour y relever comme la statue de l'Amour fidèle et de la Pudeur repentante" (bon, bien sûr ça ce n'est pas ce que la fiche Wikpedia polluée par l'idéologie actuelle en retiendra).
A 7 ans Aïssé (ou Haidée) quand elle représente sous le prénom de Charlotte la marraine du petit comte du Pont de Veyle à son baptême à St Eustache à Paris en 1700, elle ne sait pas signer mais sera instruite par la suite et manifestera dans ses lettres un style élégant et une personnalité délicate. "On ne peut peindre mademoiselle Aïssé, disait sa meilleure amie, qu'en jurant que l'âme d'un ange habitait son corps". Le romantisme allait ensuite célébrer son amour pour le chevalier d'Aydie. Voilà une charmante contribution du Caucase à notre histoire nationale.
Kissinger à l'anniversaire du général Gallois il y a 20 ans
Voilà comment on en vient à rattacher tout le monde aux Illuminati de façon un peu abusive : Pierre Hillard racontant (dans une interview chez Jim Leveilleur) comment il a rencontré, en 2004 ou 2005, par l'intermédiaire du général Gallois à l'occasion d'une réunion d'une quarantaine de personnes pour l'anniversaire du père de la dissuasion française où se trouvaient Marie-France Garaud, François,Dorcival patron de Valeurs actuelles, dans un centre gaulliste.
C'est un peu comme lorsque je m'étais retrouvé à serrer la main de Védrine chez Régis Debray en 2000... On l'oublie peut-être mais Kissinger il y a 25 ans s'était opposé au bombardement de la République fédérale de Yougoslavie.
Pour info un Russe a piégé Boris Johnson pour le faire parler de Kissinger et de l'Ukraine en se faisant passer pour Jacques Attali.
Ghadi Francis à propos du sens de la résistance au Liban
Ghadi Francis dans cette interview rappelle qu'au Liban vivre c'est résister et rappelle que le sens du sacrifice n'y est pas forcément lié à la promesse religieuse du paradis. Elle cite deux exemples.
Lola Elias Abboud est née à Qaroon dans une famille chrétienne en 1966. Elle a rejoint le Parti Communiste Libanais et est morte en martyr dans une opération héroïque du Front de la Résistance Nationale Libanaise, le 21 avril 1985 dans le Sud du Liban, contre les sionistes. Étudiante, elle avait 19 ans
Le second exemple est Sana Mhaydli surnommée « la mariée du sud », car elle était originaire de la région méridionale de Saïda, elle n’avait que 17 ans lorsqu’elle se fit exploser le 9 avril 1985 au milieu d’une patrouille israélienne à Jezzine, tuant deux soldats et en blessant 12 autres. Le Parti socialiste nationaliste syrien (PSNS) a organisé 12 opérations martyres, la moitié de celles-ci ont été réalisées par des femmes.
Je trouve cela intéressant sur le plan anthropologique.
Scoutisme et théosophie (abbé Rolland)
Un point de sociologie du christianisme et d'histoire important pour comprendre le ralliement de l'Eglise catholique au moderniste au XXe siècle, et son éventuelle instrumentalisation actuelle par les mondialistes.
La règle des 3 % du PIB (et les J. O.)
"La norme européenne fixée par la commission du même nom impose aux états membres de ramener le déficit public à 3 % du PIB. Un objectif comptable qui contraint les pays européens à conduire des politiques d austérité (...) Cette règle, ou plutôt cette norme, est d'autant plus contestable sur un plan économique et démocratique qu'elle aurait été pensée 'sur un coin de table', selon son inspirateur, Guy Abeille, après que François Mitterrand eut passé commande pour la création d'une 'norme frappante et parlante' qui lui permettrait de refuser, sur la base d'arguments économiques et mathématiques, les demandes budgétaires de ses ministres. Guy Abeille avoue même que 'revêtu de l'habit d'une certaine technicité et pourtant immédiat à entendre, ce ratio avait en plus l'avantage de tomber sur le chiffre trois, comme les Trois Grâces, la Trinité, les trois ordres alchimiques, etc.' (...) L'idée a été trouvée sur un coin de table, en moins d'une heure, sans aucune réflexion théorique".
Extrait de Pierre Jacquemain, "Ils ont tué la gauche" 2016 p. 39
Plusieurs points intéressants dans ce passage. Tout d'abord le fait que les dogmes économiques peuvent être totalement arbitraires, un peu comme les règles qui nous étaient imposées pendant la crise du Covid. Du fait que des gens investis d'une étiquette d'experts ou pseudo-experts médiatiques les répètent pendant 30 ans crée un effet d'hypnose, mais la règle n'en est pas moins absurde pour autant, à la fin comme au début.
Deuxième chose : on se souvient comme Mitterrand baignait dans une sorte de culte d'Isis égyptianisant (à la fin de sa vie il avait un guérisseur très connecté à l'Egypte, et il a passé son dernier son dernier Noël à Assouan, voyez aussi ses grands travaux au Louvre, ses rapports avec l'astrologue Teyssier, sa manie bizarre, qui rappelle le Renaissance, de faire fabriquer des globes). Cela se retrouve dans les références explicitement avancées à l'appui du choix des 3 % : notamment les références à l'alchimie. Comme la cérémonie maçonnique des JO de Paris avant hier soir, à laquelle une adhésion obligatoire était imposée de la façon la plus totalitaire qui soit ("on est tous ensemble ce soir"), avec une assimilation automatique des récalcitrants à "l'extrême droite" diabolisée, cette inspiration occultiste "solidifie" l'hypnose en quelque sorte. Elle est très présente en économie (voyez la familiarité de Christine Lagarde, patronne du FMI, avec la numérologie).
On oublie a quel point la France, et par extension l'Europe, est encore sous l'emprise des malédictions du mitterrandisme. Du reste toute l'architecture sacrée de Paris, et sa mise en scène planétaire dans des cérémonies comme celle d'avant-hier, avec ses androgynes façon Da Vinci code, renforce l'effet d'envoûtement de génération en génération. Le processus vient de loin, de la Révolution, comme le rappelaient les têtes mantiques de la scène de la Conciergerie aux J O, qui avait été anticipée par un clip de K. Perry) , et même d'avant (la barque d'Isis inspiratrice du blason parisien).
La série Tapie sur Netflix et le rapport hommes-femmes
Je regardais hier sur Netflix (pour faire plaisir à mon entourage) le début de la série Bernard Tapie, série servie par le beau jeu d'acteur de Laurent Laffite, même s'il lui manque quelques aspects de la rugosité du personnage et la gravité de sa voix.
Je ne reviendrai pas sur le personnage Tapie qui fut aussi présent dans le paysage (devrait-on dire le cirque ?) médiatico-politique de la première moitié de ma vie qu'Alain Duhamel ou Jacques Chirac. Meyssan qui a collaboré avec lui déclarait il y a un mois (51ème minute ici) dans une interview à Courrier des Stratèges qu'il avait des capacités intellectuelles impressionnantes dans sa façon par exemple de digérer les fiches qu'il lui préparait et qu'il aurait pu rendre de grands services à la France si l'oligarchie ne l'avait pas coulé. Je crois que ce faisant Meyssan révèle surtout sa cécité politique. Lui qui a toujours combattu les guerres d'ingérence depuis 2001 comment peut-il blanchir un homme d'affaires qui a fait liste commune avec Kouchner (champion de l'ingérence) aux élections européennes de 1994 et qui a reconstitué sa fortune après 2008 en soutenant Sarkozy le bourreau de la Libye ?
J'ignore si la série est très fidèle à la biographie. J'ai repéré des petits anachronismes évidemment dans la façon de parler (des expressions comme "gagnant gagnant", "il y a un souci" etc), et dans les références ("à l'heure où on a le TGV" dit Tapie quand il prévoie de créer un service d'urgence médicale en 1972, alors que le TGV n'existait pas encore). J'observe qu'elle fait la part belle à la part de sincérité qu'aurait gardé Tapie, et de loyauté à l'égard de ses origines populaires (de son père militant cégétiste). J'ignore jusqu'à quel point c'est vrai.
Ce qui m'a frappé dans le premier épisode, c'est l'impuissance de la série à restituer sa vie affective, et le rapport à ses deux compagnes successives... A vrai dire ce n'est pas la faute du réalisateur, et je fais le constat pour toutes les productions cinématographiques qui prétendent restituer les années 1970-80. Les acteurs, aussi bien hommes que femmes, échouent à "entrer dans la peau" de façon convaincante dans les histoires d'amour de l'époque. Vous savez que j'ai moi-même écrit un livre qui parle des rapports passionnels - un livre qu'a bien voulu commenter un jeune blogueur il y a deux ans.
Je pense que les acteurs aujourd'hui n'arrivent pas à rendre ce qu'étaient les sentiments il y a 40 ou 50 ans, parce qu'ils n'ont plus trop idée de ce qu'était la répartition des rôles entre hommes et femmes à l'époque. Comme l'avait souligné Roland Barthes une décennie plus tôt il y avait une part de jeu dans ces rapports, mais un jeu sérieux, intégré dans les dispositions sociologiques les plus viscérales des individus (leur habitus si on veut parler comme Bourdieu), et qui était indexé à des structures sociales que nous avons perdues de vue aujourd'hui. Le mouvement post-me-too, simplifie cela en soulignant l'asymétrie hommes-femmes à l'époque. Il y avait une asymétrie, mais qui entrait dans une dynamique dont on ne savait jamais vraiment qui de l'homme ou de la femme en tirait le plus grand bénéfice in fine. Il est vrai que chacun se construisait suivant cette asymétrie, mais ce qui est intéressant c'est à quel style, à quelle monde, celle-ci renvoyait. Ce n'était pas le monde des réseaux sociaux, de la vidéosphère, ni même d'Harry Potter auquel bizarrement ce billet du Monde de juin 2024 renvoie pour penser les rapports hommes-femmes de nos jours. C'était un monde beaucoup plus imprégné de littérature, même si les gens ne lisaient pas forcément, littérature de gare ou littérature savante, qui façonnait la forme même du sentiment, du regard, etc. Je me souviens par exemple vers la fin des années 1990 avoir échangé avec une jeune femme malheureuse dans son couple qui m'écrivait "je ne vais quand même pas aller me jeter sous les roues d'un train comme Anna Karénine". Les femmes et les hommes avaient à l'arrière plan de leur monde, des personnages littéraires, et même s'ils ne les avaient pas directement, ils avaient aussi dans leur inconscient des films ou des téléfilms vus qui étaient imprégnés de ces rapport à la littérature classique.
Et cela déterminait beaucoup la façon dont l'homme et la femme s'avançaient l'un vers l'autre, la façon dont ils construisaient chacun leurs attentes ou leurs craintes à l'égard de l'autre sexe, la façon dont ils se laissaient électriser par la magie de leurs différences, leurs complémentarités, leurs incompatibilités.
Cela n'a peut-être pas complètement disparu, mais les choses ont changé. Aujourd'hui masculinité et féminité se pensent eux-mêmes sur fond d'agendas politiques distillés par Hollywood, avec toute une série de revendications (la femme doit revendiquer quelque chose de son "égalité" si elle veut se sentir pleinement femme) ou de dénégations (l'homme notamment doit dénier en partie sa virilité, quitte à ce qu'ensuite la femme lui reproche plus ou moins consciemment de l'avoir trop déniée), avec en arrière plan l'arsenal légal (la femme pourra toujours envisager le recours en justice contre l'homme) et la pornographie (que l'homme ne peut complètement chasser de son monde, la femme de moins en moins aussi), le harcèlement (devenu omniprésent depuis la diffusion des ordinateurs portables et des smartphones). Tout cela donne l'impression d'être plus tendu, de pouvoir glisser plus facilement dans de la cruauté obsessionnelle, sans aucun souci pour les formes, ou alors, à l'opposé (pour éviter justement la dimension pathologique), une certaine mise à distance : sans aller jusqu'au point des Japonais qui ne veulent plus avoir de relations sexuelles, je vous des jeunes ados former des couples qui ne se rencontrent à heure fixe une fois tous les huit jours, à l'opposé du romantisme, dans une sorte de "bureaucratisation" de l'amour.
Et même les jeunes "réacs" qui voudraient retrouver "quelque chose" de ce qu'était l'amour du temps où il s'incarnait dans des gens comme Catherine Deneuve ou Marcello Mastroianni, ne parviennent à reconstruire que des villages Potemkine.
Je ne dis pas d'ailleurs que la façon de vivre l'amour il y a quarante ans ou même il y a trente ans mérite d'être défendue. Elle a fait beaucoup de dégâts dans les couples, chez les enfants, et même on peut dire que dans l'ensemble elle abîmait l'âme des gens plus qu'elle ne l'édifiait (encore qu'il faudrait entrer dans une analyse complexe pour en mesurer les avantages et inconvénients "globaux"). Je dis simplement qu'elle formait par rapport à notre nouveau siècle une singularité irréductible, et que cette singularité explique pourquoi des acteurs nés dans les années 1980 ou 1990 lorsqu'ils entrent dans des histoires d'amour des années 1970-80 ressemblent à des papous qui s'essaieraient à la danse classique. Et encore ce ne sont pas eux qui sont en cause, mais la direction d'acteurs, cette même direction qui met dans leur bouche les expressions "il y a un souci" ou "gagnant gagnant", tous ces petits riens qui signent une incapacité totale à retrouver l'esprit d'une époque désormais très lointaine.
Mais on admettra néanmoins que ces reconstitutions plus ou moins réussies permettront à la jeune génération d'entrevoir (mais seulement d'entrevoir) à travers un épais brouillard, la vie de ceux qui l'ont précédée.
Le Fond du problème de Graham Greene
J'ai beaucoup cité dans mon livre sur Cuba l'an dernier, célèbre écrivain anglais et célèbre ancien espion, de conviction catholique, Graham Greene, supporter de Fidel Castro et de tous les mouvements de libération nationale dans le monde des années 1960. Les grands médias n'aiment pas les oeuvres qui interrogent à la fois la question de la responsabilité à l'égard d'une époque et celle du rapport à la transcendance dans un engagement chrétien résolu. Il est donc, disons, de mon devoir, sur ce petit blog que personne ne lit de vous signaler son roman "Le Fond du problème" (The Heart of The Matter) paru en 1948 dont l'action de passe au Sierra Leone pendant la seconde guerre mondiale. Le regard est vif, intelligent, les personnages intéressants et attachants. Dès les premières pages Greene cite Hilaire Belloc, catholique lui aussi, infatigable pourfendeur de l'impérialisme maçonnique britannique, notamment pendant la guerre des Boers (j'ai fait une allusion trop rapide à Belloc en 2017). On est aussi là dans la même famille que George Galloway (sous réserve du petit doute que j'ai émis récemment sur le discours de ce dernier à propos des FM). C'est une bonne veine d'inspiration, et un courant à suivre.