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Le blog de Frédéric Delorca

"L'Assemblée des femmes" d'Aristophane

27 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Philosophie et philosophes

Nous vivons une époque où beaucoup de problèmes peuvent être réexaminés sur des bases nouvelles, mais où le temps fait défaut pour relire les classiques et s'imprégner de la manière ancienne de les considérer (principalement d'ailleurs parce qu'on perd un temps infini à lire des textes contemporains complètement inutiles).
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Je me plonge en ce moment dans l'Assemblée des Femmes d'Aristophane, une comédie à côté de laquelle les sketches de Bigard sont d'un niveau de langage très raffiné. La pièce traite du communisme, aussi bien sexuel qu'économique, après que les femmes aient pris le pouvoir à Athènes. Outre que c'est une mine pour mes travaux d'anthropologie du corps (j'ai d'ailleurs été interviewé là dessus pour une émission de TV cette semaine), c'est une preuve supplémentaire de ce qu'Athènes fut un laboratoire d'idées extraordinaire, des idées à examiner de très près (y compris leur critique ironique chez Aristophane), notamment maintenant que les préjugés chrétiens s'en sont allés (en grande partie, disons). J'y reviendrai.
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Documentaire sur l'Abkhazie

22 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Abkhazie

Trouvé sur Net ce soir.

Apsny Atynchra (Peace in Abkhazia) from Izyruzei on Vimeo.

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Les Hmongs sur Arte, diverses choses, les travaux et les jours...

21 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Revue de presse

De retour sur la toile après une semaine de dur labeur en Béarn, toujours sur mes trois derniers livres. J'ai surtout avancé celui que je compte consacrer à une résistante de la banlieue rouge. J'ai découvert des tas de choses sur les patronages municipaux dans la formation de l'esprit des résistants avant guerre. Pauvres gosses quand même. Souvent on rencontre ce profil : 15 ans en 36, fusillé à 22 ans en 43. Toute une époque, celle des bals musette et du style Jean Gabin.

Dans l'avion je lisais le journal. Medvedev qui nomme un superpréfet dans le Caucase-Nord (utile pour mon futur livre sur l'Abkhazie), Le Monde un peu agacé par deux militantes du Parti de gauche qui font de la propagande dans le métro parisien,  les types de l'UMP qui s'excitent contre les Quick Halal (la différence ne passe pas chez les beaufs), le proviseur de lycée qui vire un ado qui porte un t-shirt pro-palestinien.
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Le Wallstreet Journal hier faisait sa "Une" sur le fait que la liberté de circulation des capitaux n'était plus du tout tendance, et que les opérateurs financiers eux-mêmes demandent de plus en plus une nouvelle régulation. Les keynésiens placides peuvent donc attendre tranquillement : leur doctrines seront à nouveau en odeur de sainteté dans dix ou quinze ans. C'est quand même reposant d'être du centre-gauche. On lit gentiment Libé (qui hier disait beaucoup de bien d'une initiative du gouvernement géorgien, il faudra que je vous parle de tout ça dans mon bouquin), et l'on attend le retour de la régulation (en se disant que les lustres qu'on aura passés à s'accomoder du néolibéralisme n'auront été que des erreurs de jeunesse sans grande conséquence).

Coup d'Etat au Niger. Je ne suis pas mécontent d'avoir écrit un texte sur ce pays il y a 2 mois sur le blog de l'Atlas alternatif. Au fait avez vous lu sur le même blog le billet sur le Venezuela ? Chavez et Chevron, Casino et la Colombie... Décidément la Colombie est un pays intriguant. Mais sur l'essentiel on ne peut rien savoir. Par exemple : est ce que USAID finance vraiment des activités de paramilitaires dans ce coin ? Les chavistes l'affirment. Qui peut le prouver ?

Arte vous le dira dans 40 ans ! Un ami a attiré mon attention sur un reportage sur les Hmongs et les horribles bombardements secrets des Américains en 1971-72 au Laos, dans la Plaine des Jarres. A l'époque aucun journaliste ne s'y intéressait, malgré les efforts notoires d'un témoin occulaire étatsunien qui tenta de les alerter (dans ce genre d'affaire il y a toujours un "juste" que l'on sanctifie après coup, pour racheter la lâcheté de millions de connards indifférents). Un ami me disait qu'Arte devrait diffuser des documentaires aussi "anti-impérialistes" sur des sujets plus actuels (la situation de l'Irak par exemple dont le blog de l'Atlas alternatif parle beaucoup). Arte ne le fera pas bien sûr. Pourquoi ? Bernard Henry Lévy préside son comité de surveillance, mais ce n'est pas la seule raison.


Je continue de jouer une carte "rassembleuse" sur Facebook. Quiconque veut entrer dans le réseau Atlas alternatif est admis pour peu qu'il ne soit point lié à des mouvements trop à droite. 2300 "amis" à ce jour. Mais je doute que toutes ces personnes qui ont elles mêmes des centaines d' "amis" prêtent la moindre attention à  ce que ceux-ci publient. Le piège de la vacuité des réseaux sociaux sur Internet dans toute sa splendeur;

Au miieu de tout ça, j'arrive encore à lire une ou deux pages sur le stoïcisme de temps en temps - de vieilles problématiques de mes 20 ans, que je voudrais reprendre à la lumière de l'expérience de quatre lustres. Je ne suis pas pressé. La philosophie a le temps pour elle.

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Marx et l'Islam

18 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Un ami a attiré mon attention sur cette lettre écrite par Marx en anglais,à propos de son séjour à Alger le 13 avril 1882 :

 "...Well, before entering the Jardin d'Essai' we took coffee, of course in the free air, a Mauresque 'café'. The Maure prepared it excellently, we were on a bank. On a rough table, in inclined positions, their legs crossed, half a dozen Maure visitors were delighted in their small 'cafetières',' (everyone gets one of his own) and together playing at cards (a conquest this on them of civilisation). Most striking this spectacle: Some these Maures were dressed pretentiously, even richly, others in, for once I dare call it blouses, sometime of white woollen appearance, now in rags and tatters-but in the eyes of a true Musulman such accidents, good or bad luck, do not distinguish Mahomet's children. Absolute equality in their social intercourse, not affected; on the contrary, only when demoralized, they become aware of it; as to the hatred against Christians and the hope of an ultimate victory over these infidels, their politicians justly consider this same feeling and practice of absolute equality (not of wealth or position but of personality) a guarantee of keeping up the one, of not giving up the latter.* (Nevertheless, they will go to rack and ruin without a revolutionary movement.)..."
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Un peu de télévision

10 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Même si le sous-titrage est déplorable.

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Ras le bol

9 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien

autruche-copie-1.jpgComplètement dégoûté. La méfiance des jeunes de ma ville du "9-3" à l'égard de la municipalité, même quand elle se démène pour organiser un truc avec leurs assoces pour une cause noble (Haïti) et avec un discours anti-colonialiste ; la connerie de Mélenchon (il n'y a pas d'autre mot) qui se rend compte "en lisant Libé" qu'il tire sur une population diabolisée quand il attaque l'Islam (Jean-Luc, t'as besoin besoin de Libé pour comprendre ça ?) ; les petits bourgeois du NPA qui n'assument pas trop d'avoir une candidate voilée sur une de leurs listes et se défaussent sur leur fédération du Vaucluse ; Frèche qui triomphe dans les sondages de sa région malgré sa mentalité détestable ; Wallerstein et Rancière (Benbassa aussi, mais je m'y attendais plus) qui signent une pétition contre l'Iran sans dire un mot des menaces étatsuniennes contre ce pays (terrible faute politique) - et ils signent avec Jean Daniel, of course, il ne manque que BHL qui était sans doute trop occupé sur son blog à se justifier d'avoir cité un auteur inexistant dans une charge (débile) contre Kant. La chouette de Minerve ne s'envolera pas ce soir.
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Ethnies/lutte des classes

6 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Je disais cet après midi à un ami communiste : "Une responsable d'association issue de l'immigration postcoloniale l'an dernier elle m'a dit "la question de la race sera le clivage déterminant de la politique française dans les années à venir et ce civage traverse tous les partis". Mais je ne suis pas sûr que cette prophétie soit avérée. Beaucoup de partis sont traversés par des tas de clivages, sur des tas de questions, qui ne les font pas pour autant exploser. C'est nous qui intellectuellement pouvons contruire ou pas le clivage autour des différences culturelles comme structurant du rapport au monde, mais tout le monde ne le vit pas comme ça. J'ai même tendance à dire que la question de la race n'est pas forcément structurante chez les victimes du racisme elles mêmes, beaucoup d'Arabes par exemple s'interdisant de penser à des thèmes qui les coupent de la pensée dominante française comme la Palestine ou même à leur "identité".  Faut-il souhaiter que la question de la "race" devienne plus centrale, et plus "clivante" dans la vie politique française ? ne serait-ce que pour que les victimes du racisme se sentent libérées du déni de leur identité ? A réfléchir..." wall-copie-1.jpg

J'ai bien aimé sa réponse : "Il y a un exemple encore très clair. Celui de l'Afrique du sud. Là-bas, sous l'apartheid, le clivage de race était un fait objectif.  Pourtant le parti noir "racialiste" Congrès pan-africain (pro-chinois par ailleurs) a fait de la surenchère avec le slogan "one white, one bullet" tandis que l'ANC, malgré la situation objective a toujours considéré que c'était le clivage de classe qui était fondamental, même si des ouvriers blancs ne suivaient pas la lutte de classe mais qu'on décelait l'émergence d'une bourgeoisie noire clientélisée.  Et c'est finalement ce parti (avec le PC intégré dedans) qui a obtenu l'appui réel des masses. Et en France, nous ne sommes tout de même pas sous un régime d'apartheid.  L'idée raciale est une idée de petit-bourgeois qui veulent "monter", ce ne peut pas être une idée de masse. La race, comme la question du sexe, des générations, des régions, des religions, etc, doit être pris en compte, mais la base matérielle reste le socle sur lesquelles toutes ces contradictions se développent. C'est à la gauche blanche de parler plus de race et à la gauche bigarrée de parler plus de classe. Pour créer un climat de confiance."

Personnellement, vous le savez, je ne suis pas matérialiste à la manière dont le sont les marxistes, et donc je ne pense pas que la "base matérielle" soit un socle si fondamental, même si elle pèse très lourd dans la balance (parce qu'en fait je ne suis pas pour l'argument du "en dernière analyse" ). Mais je crois tout de même que dans l'action politique il faut d'une manière ou d'une autre que la question des classes sociales ne soit pas éclipsée par celle des identités culturelles. J'ai bien aimé la conclusion de mon ami : "C'est à la gauche blanche de parler plus de race et à la gauche bigarrée de parler plus de classe. Pour créer un climat de confiance."

Personnellement je ne lui donnerais pas le même sens (implicite) que lui peut lui attribuer, à savoir créer un climat de confiance "pour la lutte des classes" car je refuse le finalisme. Je pense qu'il faut effectivement que nous autres petits bourgeois blancs intégrions davantage la problématique du racisme (de l'intolérance culturelle, du néo-colonialisme etc) simplement par devoir moral, parce que c'est la seule façon d'être juste à l'égard de notre époque et d'y tenir une présence digne de ce nom.
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Une soirée-débat en banlieue

6 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Voici une note d'ambiance que je reçois d'un ami universitaire avec lequel je souhaite créer une association d'éducation populaire en banlieue, à propos d'un débat auquel il a assisté hier en Seine-Saint-Denis :

"Frédéric, Tu as dû voir ce débat stupide entre le NPA et le PG à propos de la candidate voilée des listes du NPA. Il en dit long sur l'état "régressif" de la gauche de la gauche française qui se voit dicter ses thèmes par Sarko and co.
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J'étais hier à XX mais Y a eu un problème familial et n'a pu venir. Beaucoup de jeunes (le groupe Frantz Fanon), des militants PCF et PG "issus de l'immigration"... Je ne sais pas comment ils se retrouvent dans ce contexte au PG. ...Et surtout pour combien de temps ?J'ai entendu aussi en attendant les conversations de militants PCF et PG et je vois bien que dans chaque section du PCF, la situation est totalement différente... Et Alima Boumedienne a de la tribune laissé entendre qu'il en allait de même pour son parti, les verts et qu'il fallait devoir regarder qui a pris quelle position sur Gaza et le hamas pour savoir pour qui voter...

Le MIR/PIR distribuait des tracts à l'entrée. le CBSP lié à l'UOIF avait un stand et son représentant, un Palestinien, est intervenu de la salle (eux sont divisés entre une direction qui ne veut faire que de l'humanitaire apolitique et une base qui veut faire de la solidarité avec les Palestiniens !). les militants PG et PCF n'avaient comme attitude que d'aborder leurs voisins, pour essayer de faire passer leurs messages, sans intervention publique ou distribution de tract. On sentait comme un clivage entre eux et les organisateurs des trois assoc dont Frantz Fanon qui avaient fait venir Nadine Rousso, Alima Boumedienne (sénatrice du parti Vert), le réalisateur du film Gazastrophe, le représentant de la commission des droits de l'homme auprès de l'ONU. Leurs interventions étaient assez radicales.

Le cercle Frantz Fanon a réussi à trouver un conseiller municipal qui va faire voter sur la résistance palestinienne et la suppression du Hamas de la liste des organisations terroristes et appelé à venir assister en masse au conseil municipal et noter qui vote en faveur et qui vote contre cette résolution pour ensuite aux régionales et plus tard à appeler au boycott de ceux qui auront voté contre la résolution. 

Bref, une nouvelle fracture semble apparaitre... à gauche. Triste... 

Donc partout on nage dans le flou et les intercourants d'un parti à l'autre. Et la question "raciale" traverse chaque parti. Ce qui rend l'américanisation de la société française de plus en plus plausible. La faute à qui ?Aucun parti n'a plus de cohérence. Combien de temps de telle machines peuvent elles survivre ? "

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NB : lexique pour comprendre ce texte

NPA = Nouveau parti anti-capitaliste
PG = Parti de gauche
PCF = Parti communsite français
Groupe/cercle Frantz Fanon = une association locale inspirée par le penseur anticolonialiste Frantz Fanon
MIR/PIR = Mouvement/parti des Indigènes de la République
UOIF = Union des organisations islamiques de France
CBSP = Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens
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4 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Les rapports hommes-femmes

Dans ma petite ville de la banlieue nord ce matin, je jouais les commissaires politiques, chargé d'évaluer le programme du service culturel pour la Journée de la femme (cette vieille invention bolchévique à laquelle la France n'a adhéré que tardivement, bien arès l'ONU). Comme on pouvait s'y attendre ce programme comportait beaucoup de films et livres subventionnés par la culture dominante sur le thème "les africaines voilées, excisées, violées, mariées de force et bafouées... mais heureusement libérées par l'homme blanc !" ("le schéma colonial classique, c'est un homme blanc qui enlève des femmes de couleur des griffes d'hommes de couleur" comme disent les sympathisants des post-colonial studies) .
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J'ai voulu tirer le programme vers quelques auteurs classiques anarchistes et marxistes, d'Emma Goldman (chère au défunt Zinn) à Alexandra Kollontai, mais ce sont des sources souvent épuisées sur Amazon. Et puis vers la queer theory. Judith Butler (qui a eu les honneurs d'Actuel Marx il y a peu, signe que cette revue est à l'affût des modes), Marie-Hélène Bourcier, Beatriz Preciado, toutes ces philosophies "post" (post féministes, post gender), très chic, à la fois subversives et derridiennes, comme les postcolonial studies, qui occupent des départements universitaires entiers aux USA - à mon avis ce sont des impasses théoriques mais je pense que les administrés de notre ville ont aussi le droit de savoir que cela existe,car ce sera peut-être à l'arriere plan de leur paysage culturel vulgarisé dans 10 ans. A vrai dire leurs expérimentations ne sont pas complètement dénuées d'intérêt. J'éprouve notamment une certaine sympathie pour Beatriz Preciado qui se gave de testostérone pour réaliser du "méta-générique" en acte, sur sa propre chair, là où Butler se borne à faire de la critique des structures mentales. En voilà au moins une qui ne se paie pas de mots.

 

Sur Facebook, on trouve de tout. En ce moment, dans l'univers lesbien, je croise des femmes qui sont aux antipodes de Preciado. Pas du tout des filles qui veulent dépasser les genres. Des filles bi- et fières de l'être, qui vivent en couple avec d'autres femmes, mais qui mobilisent tous les clichés (réputés machistes) afférents à la féminité de notre époque, notamment une esthétique porno chic (gros seins, lèvres pulpeuses, taille fine) pour draguer aussi bien les hommes que les femmes. Elles vivent surtout aux Etats-Unis. Pour en faire une sociologie à la hache on a le sentiment d'un capital scolaire faible (aucun livre n'est cité), et d'une localisation plus californienne que côte Est. Elles ont des profils de poupée Barbie, leur soin à cultiver une image de Vénus parfaites est extrêmement impressionnant et doit les occuper à temps plein. Qui sont-elles ? Sont-elles le cauchemar des queer studies ? leurs filles illégitimes, les batardes de la révolution conceptuelle, la honte de l'intelligentsia philosophique universitaire ?  Allez savoir...

Bon je m'éloigne peut-être un peu de la Journée de la femme avec tout ça... Mais peut-être pas tant que cela finalement.

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Contre la désindustrialisation de la France

3 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche

Est-on capable de mener une grande opération de solidarité avec ces salariés pour qu'ils l'emportent face à la logique du Cac40 ? Peut-on lancer de grands mouvements nationaux autour de mouvements sociaux comme celui-ci ou les gens vont-ils se contenter (au mieux) de créer un groupe de soutien sur Facebook ?engrenage.jpg

FD

"Passé cette date, nous prendrons possession des lieux", peut-on lire dans le communiqué.


Total qui emploie sur le site 620 personnes dont 260 équivalents temps plein employés par des sous-traitants, n'a pas souhaité faire de commentaire.


Lundi, le groupe pétrolier a reporté à fin juin la décision définitive sur l'avenir de la raffinerie lors d'un Comité central d'entreprise extraordinaire.


L'annulation du grand arrêt quinquennal, obligatoire pour la bonne exploitation de l'usine, et la création d'un futur centre d'assistance technique et d'un centre de formation avaient également été annoncées lundi par Total.


Les syndicats ont vu dans ces annonces la fin de l'activité raffinage de Dunkerque.

Total doit publier ses résultats le 11 février. Les analystes anticipent en moyenne un bénéfice net de huit milliards d'euros au titre de 2009.


Une réunion intersyndicale nationale se réunira vendredi pour décider d'un éventuel appel à la grève dans les six raffineries exploitées en France par Total.


La CGT s'est déjà prononcée en faveur d'un arrêt de travail de 48 heures dans le courant de la semaine du 15 février.

L'an dernier, Total avait déjà provoqué la colère de ses salariés en raison du lancement d'un plan de restructuration de son raffinage, avec 555 suppressions de postes en France, quelques jours après avoir annoncé des bénéfices record de 14 milliards d'euros au titre de 2008.


Les raffineries européennes sont actuellement en difficulté en raison de la chute des marges de raffinage et du manque de débouchés pour l'essence."

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Mise au point de l'association "Initiatives citoyenneté défense"

2 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Le bureau de l'association Initiatives citoyenneté défense m'a adressé la remarque suivante à propos de l'article "Une option historique qui a échoué : le patriotisme de gauche":

"Notre association a vocation de susciter et favoriser l'implication citoyenne (et notamment des progressistes...) dans les questions de défense; comme l'indique l'objet de ses statuts. Largement ouverte à toutes les bonnes volontés républicaines, il se peut qu'elle comporte parmi nos adhérents des citoyens se reconnaissant dans ce courant de pensée du "patriotisme de gauche". Au risque de faire un peu simple, disons qu'il peut donc y avoir des "miettes de cette option là" - ce qui est tout à fait légitime - parmi nos adhérents, mais l'association ne saurait être en tant que telle "une miette de cette option là".

Peut-être la phrase de Jaurès en exergue sur notre site: "l'organisation de la défense nationale et l'organisation de la paix internationale sont solidaires" peut-elle prêter à confusion (mais elle est à considérer dans son contexte historique), et nous en prenons bonne note dans le cadre de la refonte en cours de notre site."

Les lecteurs de ce blog sont donc priés de bien vouloir corriger ma remarque un peu rapide du précédent billet en fonction de cette utile mise au point.
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Une option historique qui a échoué : le patriotisme de gauche

2 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche

valmy_.jpgIl est une option historique qui est aujourd'hui complètement disqualifiée  : le patriotisme de gauche. Elle pouvait paraître raisonnable. L'idée était de constituer une communauté nationale solidaire, fondée sur la justice sociale, qui vit en bonne harmonie avec ses voisins sans trop se mélanger avec eux, loin de la tyrannie capitaliste - qui incite à l'exploitation et à la guerre - mais aussi à l'écart des grands projets révolutionnaires internationalistes.

La IIIème République française a failli incarner cette option. Mais le capitalisme l'a poussée sur la voie du colonialisme sous Ferry, et de la guerre dans les années 1910 (à une époque où elle était déjà plus à droite que du temps de Ferry).

La seconde république espagnole aussi au début des années 1930 baignait dans cette ambiance patriote "de gauche" comme je le découvre quand je lis les mémoire de mon grand père. Peut-être aussi la République de Weimar à ses débuts. L'aristotélisme d'Hannah Arendt, surtout dans ses pages contre l'impérialisme, me paraît lui aussi se rattacher à ce courant de pensée.

Je retrouve ce trait aussi chez les communistes français alliés au gaullisme pendant la seconde guerre mondiale - j'y songeais à propos de la résistante communiste que j'ai rencontée, et qui parlait de son foulard avec le papillon tricolore signe de reconnaissance des filles résistantes pendant la guerre. Ces gens étaient des patriotes de gauche, dans le même sens que l'était Clémenceau en 1880 (du temps où il était encore anticolonialiste). Leur façon de raisonner en fonction des emblèmes et des frontières de l'Etat-nation les a largement empêché de comprendre l'élan anticolonialiste des années 1945-46 (sauf quand cet élan était aux ordres de Moscou comme Ho Chi Minh, et encore, ont-ils été vraiment solidaires d'Ho Chi Minh en leur for intérieur ?).

Peut-être ce "patriotisme" là, présent au sein du PCF issu de la résistance, et dans les tendances "jauressiennes" du PS, eût-il encore quelques chances de l'emporter en 1981 avec le projet de "socialisme à la française" incarné par des gens comme Claude Cheysson.

Deux facteurs, tous deux liés à la mondialisation du capital, ont compromis cette option dans les pays riches.

Le premier, c'est le néo-colonialisme : la résistance à la décolonisation (en Algérie), la Françafrique, l'organisation de l'immigration massive en provenance du Tiers-monde sous Pompidou et Giscard, ont largement dynamité l'idéal de relative autharcie qui sous-tend le patriotisme de gauche, en même temps qu'il le ramenait sans cesse à ses péchés de complicité avec le colonialisme depuis la fin du 19ème siècle. Le second facteur, bien sûr, c'est l'européisme, devenu l'alpha et l'oméga des socialistes de tous les pays d'Europe après 1983.

Jean-Pierre Chevènement aura incarné une dernière fois en 2002, après la participation de la France à la guerre de Yougoslavie (1999) et d'Afghanistan (2001) une chance pour ce patriotisme de gauche, abreuvé du souvenir de Valmy, mais ce ne fut qu'un feu de paille.

Aujourd'hui il existe des miettes de cette option là, dans le blog anti-européen La lettre volée, dans l'association Initiatives citoyenneté défense, chez certaines recrues du parti des travailleurs déçues du chevènementisme (je ne sais plus quel est son nouveau nom). En Russie des gens comme Natalia Narotchnitskaïa (citée dans mon précédent billet) incarnent aussi cela. Ce courant partout où il essaie encore de survivre ne me paraît guère solide. Il n'intéresse ni les milieux issus de l'immigration postcoloniale, ni la petite bourgeoisie européenne (qui est pourtant son électorat "naturel") plus intéressée à rêver d'une improbable "Europe sociale" ou d'un monde sans frontière.

Voilà donc une option politique qui semblait viable sur le papier mais qui n'a pas tenu le choc face aux mouvements de fond du capitalisme. Aujourd'hui il faut sans doute imaginer autre chose. Prende acte d'une tendance à la globalisation des imaginaires des Occidentaux (même si cette globalisation est biaisée par le consumérisme et l'impérialisme). Seule une profonde crise systémique (d'ailleurs ouvertement souhaitée par beaucoup) aurait des chances de pousser les gens à se replier sur les symboles nationaux, mais même dans cette hypothèse ces chances me paraissent des plus faibles. Il est devenu bien trop aléatoire de miser sur pareille évolution. Ainsi voyons nous s'éloigner le seul cadre intellectuel possible dans lequel le patriotisme eût pu avoir des effets acceptables.



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