La psychose de la piqûre
On s'est intéressé sur ce blog l'an dernier au phénomène étrange des mutilations de chevaux en France. Un autre lui succède en ce moment : la psychose des piqûres.
Je lis dans La République des Pyrénées (journal du Béarn) : l'histoire d'un groupe de cinq jeunes (entre 19 et 22 ans), qui le 19 mai dans un bar palois pendant la nuit ont eu un long moment d'absence (un "black out") et se sont retrouvés au petit matin avec des traces de piqûres au coude. Une fille s'est mise à traverser la ville à pied en pleine nuit, ce qu'elle ne fait jamais, un garçon a sombré dans une forte léthargie.
Près d'Argelès-Gazost, le 30 avril une jeune Bigourdane dans une soirée a entendu une rumeur concernant des piqûres sauvages ("needle spiking"), puis ressenti une chaleur à la cuisse, et s'est retrouvée ensuite avec des traces d'insuline et de GHB (la drogue du viol) dans le sang. 300 plaintes ont été déposées dans toute la France depuis fin mars. Les traces avérées de drogues sont rares. Le phénomène a commencé en France en avril dans l'Ouest de la France puis s'est généralisé. Cette étrange "mode" provient d'Angleterre (1 300 plaintes en 6 mois, surtout du côté de Manchester) où elle sévit depuis fin 2021.
Le 28 mai, Dinos rappeur adepte du 666 sur l'oeil droit a lancé un appel contre ces pratiques. C'est apparemment la première star en France à faire ça. Evidemment devant ce genre de phénomène quand même assez massif, on peut être tenté de suivre une piste conspirationniste. C'est ce que tente en deux lignes le site PlanB quand il écrit : "Le problème le plus préoccupant est celui des piqûres sauvages. Cela peut avoir été planifié dans le cadre du "sacrifice du culte maçonnique", mais si c'est aléatoire, vous êtes tous foutus." Après tout Hollywood ne nous bassine-t-il pas avec la thématique des seringues tout le temps ? L'obsession sadique médicale étant partout, le film Les Crimes du futur, de Cronenberg présenté à Cannes cette année nous explique même que l'opération chirurgicale est la nouvelle forme de la sexualité (sic). Dans un tel contexte, il n'est pas exclu que les occultistes de haut vol veuillent encore plus polariser l'obsession fétichiste de l'aiguille, déjà bien stimulée par la dictature vaccinale, en poussant quelques équipes volantes dans les boites de nuit à jouer de la seringue en douce... De toute façon ces gens ont besoin de psychose... Attentats, Covid, guerres, variole du singe, piqûres sauvages... tout leur est bon dans cette perspective.
N'est-ce pas à rapprocher de ce fait divers des années 1920 ?
"Piqueurs et Coupeurs continuent leurs exploits (Petit Parisien 15.12.22) : On arrête deux hommes dont il a été impossible d'établir la culpabilité « Piqueurs et « coupeurs », inlassablement, continuent leurs stupides exploits, en se riant de la police, dont la tâche est fort difficile, il faut l'avouer.
Leurs victimes ont été hier M. Marcel Bonnard, 34, rue du Bac, piqué l'épaule gauche, à la station du Métro « PalaisRoyal » Mme Yvonne Fournier. couturière, 35, boulevard du Temple, piquée entre les stations « Opéra » et « République » Mme Marie Armengql, 34, rue de Montmorency, piquée à la main, rue SaintMartin deux clientes d'un grand magasin de la rive droite, qui ont refusé de se faire connaître Mme Foussé, 7, rue de la Lune, piquée à la cuisse droite dans un cinéma de l'avenue Gambetta Mile Lavallée, 20, rue du Cimetière, à Saint-Mandé, piquée à la station du Métro « Père-Lachaise » et du bras gauche de laquelle on retira une longue aiguille de couturière Mme Belet, 44, rue de Bruxelles, dont le manteau a été lacéré place Clichy Mlle Faveyral. boulevard Voltaire, qui, piquée dans l'autobus Madeleine-Bastille, a fait arrêter un voyageur qui sc trouvait ses côtes. Conduit au commissariat de la Chaussée-d'Antin et fouillé, celui-ci a été relâché, sa culpabilité n'ayant, pu être établie enfin, une Polonaise, Mme Herkowitz. domiciliéo 110, rue Saint-Maur. piquée dans un autobus de la ligne Louvre-Saint-Fargeau.
Celle-ci occupait, avec sa fillette, une banquette de seconde classe en face se trouvaient assis une dame et un sous-chef de bureau de la mairie du vingtième, M. Martial Fleury, âgé de quarante-sept ans. Ayant laissé tomber son sac à main, Mme Herkowitz se baissa pour le ramasser. Elle se releva soudain en criant
On vient de me piquer Au secours Et aussitôt elle accusa M. Fleury. Cekui-ci protesta. La voyageuse qui était assise à côté de lui prit le parti de Mme Herkowitz. Bref, tout le monde s'en fut au commissariat de la Folie-Mérieourt. Là, M. Fleury, à nouveau, affirma son innocence. Et on ne trouva sur lui aucun objet ayant pu provoquer la légère trace de piqûre que Mme Herkowitz portait au poignet droit."
Promenade littéraire
Dans ses Profil perdus Soupault rappelle que Baudelaire était obsédé par Théophile Gautier dont il ne s'affranchit que tardivement. Et Théophie Gautier était obsédé par Victor Hugo... Ainsi va la vie des artistes
Je parcours les souvenirs de Bergerat sur ses conversations avec Gautier.
"J'ai usé ma vie à poursuivre, pour le dépeindre, le Beau sous toutes ses formes de Protée et je ne l'ai trouvé que dans le nature et dans les arts. L'homme est laid, partout et toujours, et il me gâte la création" lui dit le grand homme ( p. 128)
Une tirade que n'eut pas reniée Flaubert que Gautier appelle "ce vaisseau du désert avec ses yeux bleus bordés de longs cils blonds" et dont il admire l'érudition.
Gautier parcourt des thèmes de son époque. La presse, qu'il déteste autant que Balzac : "Je n'ai jamais connu à personne une pareille épouvante de la presse, écrit sur lui Bergerat... cette police secrète de la littérature qui ne respecte aucune intimité, aucun abandon, aucune douleur même, qui viole les portes et les serrures". (C'était avant que la presse ne fût plus qu'une machine à recopier les communiqués des ministères et des firmes multinationales).
Il cite l'exemple de Mirecourt, journaliste qui avait d'ailleurs aussi bien abimé le socialiste Leroux et quelques autres.
Gautier parle des cafés qui "flattent le goût de l'avilissement", qui éloignent les gens de leur vie de famille et fomentent les révolutions; Il regrette les estaminets "comme lieu de rendez vous pour la paresse, la littérature et l'envie" ""Je plains celui qui a goûté par curiosité au verre d'absinthe de son ami, et l'imprudent qui a touché à la carte grasse ou à la queue de billard que dans un café lui a tendus son frère. Celui là a déjà perdu sa liberté , l'amour du travail et la fierté".
Quelques remarques délicieuses sur les femmes dont le commerce "par sa douceur même, excite à l'improduction" (p. 179). Gautier estime que le roman a poussé la femme qui, autrefois n'aimait pas, à trop aimer, d'où la fuite des hommes dans les cafés. Propos inintelligibles pour le XXIe sièce qui a inventé cet OVNI la femme en baskets, inculte, non-genrée, admiratrice d'Alice Coffin, mais moi qui, il y a vingt cinq ans, ait connu des filles vraiment féminines qui ne juraient que par la littérature, je soupçonne Gautier de viser juste sur cette invention de la femme amoureuse par le roman. Je ne sais pas ce que l'humanité a gagné de la voir apparaître au XIXe siècle, et disparaître au XXIe.
J'apprends avec plaisir qu'après avoir enthousiasmé ses lecteurs avec un livre "Spirite", Gautier sur ses derniers jours avait abjuré cette pratique qu'il qualifiait de religion parmi d'autres.
Incontinent j'ouvre un autre livre : "Quatre ans de captivité" de Bloy, Tome 2
On y découvre là encore une époque plus intelligente que la nôtre. Cela se voit dans le fait que le pape ordonne la tenue de messes de minuit pour accueillir le XXe siècle... le 31 décembre 1900 et pas 1899, car en ce temps là, on savait qu'un siècle commençait en son année 1 et pas en son année zéro, à la différence des crétins qui nous firent célébrer l'entrée dans le nouveau siècle et le nouveau millénaire fin 1999, au lieu de fin 2000...
Je ne suis pas l'auteur dans ses crises de mélancolie et de peur qu'on pourrait juger démoniaques, mais je le rejoins quand il écrit à un certain Randon en février 1900 que le nom de Marie-Madeleine le fait "frissonner", ou quand il observe quelques jours plus tôt : " Certaines guérisons de Lourdes ressemblent à des manœuvres diaboliques. Les pèlerins sont des chrétiens (!) préoccupés surtout de leur viande, qui ne sont guéris que pour être mis en état de se damner mieux. A l'incendie du Bazar de Charité, il a dû y avoir des miraculées. En réalité, ce qui brûlait là c'était le triple extrait, la quintessence de la superfine canaille du Monde." J'ai eu souvent cette impression aussi. Récemment un plumitif a expliqué que Lourdes était devenu un grand sanctuaire hindouiste, notamment grâce aux Tamouls de la région parisienne. L'approche de la fin des temps oblige peut-être ce lieu à révéler son vrai visage...
Enfin Bloy m'amuse quand il s'exclame à la mort de la reine d'Angleterre et impératrice de Indes : "Crevaison de l'antique salope Victoria". Pas très catholique comme franc-parler mais certains saints étaient faits de ce bois-là... Je sais, on me dira que le plaisant Pierrecourt dit de lui que c'est un possédé. Mais il y a des saints possédés comme Marie de Vallées...
La propagande pour l'humusation
J'ai signalé en 2021 que l'Etat de Washington où Bill Gates possède beaucoup de terres fut le premier à légaliser l'utilisation des corps humains pour en faire du compost agricole naturel. Il s'agit d'une marque évidente de mépris pour l'enveloppe charnelle humaine que le christianisme a toujours condamné (comme il a condamné pendant longtemps la crémation).
Il y a deux mois France-Info, avec l'argent de nos impôts, se faisait à son tour le chantre de cette pratique, sous le titre cynique : "Comment rester vert après avoir touché la tombe". En Belgique, l'association Métamorphose milite pour l'autorisation de l' "humusation" (néologisme pour le compostage humain). La propagande en faveur de cette option se développe aussi en Suisse. En France une députée LR a posé une question à ce sujet en 2016, et un éco-paysagiste s'en fait le chantre du côté de Saint-Brieuc dans le cadre du "Défi zéro déchets", car bien sûr le corps humain pour ces gens ne peut être qu'un déchet.
On tombe de plus en plus bas...
L'alchimiste Pierre Dujols
Dans mon dernier billet sur Gen Paul et Montmartre, je renvoyais à un article de l'écrivain alchimiste Richard Khaitzine. Dans cet article, il est question de Pierre Dujols (1862-1926), présenté comme le "dernier descendant des Valois" et un ami de l'alchimiste Fulcanelli.
Khaitzine ajoute en note de bas de page : "Les historiens n'ont pas relevé que le Duc d'Anjou, quatrième fils de Catherine de Médicis, se maria et qu'il eut un descendant mâle, lequel ne put faire valoir ses droits au trône. L'épouse du Duc était née Medina Coeli. Cette famille espagnole était de la lignée des Infants de la Cerda, les descendants d'Alphonse X de Castille, dit Le Sage, auteur des tables alphonsines et d'un traité d'hermétisme. Cette branche fut spoliée du trône d'Espagne par la branche collatérale. Au XVIIe siècle, l'Amirante de Castille, Henriquez Cabrera, issu de la branche spoliatrice, épousa successivement deux demoiselles nées Medina Coeli. De l'une de ces unions naquit... le comte de Saint-Germain, ainsi que l'atteste son blason, une fois lu selon les règles de l'héraldique. Comprend- on mieux pourquoi Pierre Dujols s'intéressa de très près à l'alchimie ?"
On trouvera ici un récapitulatif de l'engagement de Dujols dans l'hermétisme. Il y est précisé que "parmi les connaissances de Pierre Dujols (après son installation à Paris) se trouvent la cantatrice Emma Calvé, amie de Natalie Clifford Barney, l'Amazone du Paris lesbien, l'abbé Mugnier, artisan de la conversion de Joris-Karl Huysmans. Pierre Dujols reçoit à sa table l'alchimiste L. Faugeron. Viennent également au domicile parisien Julien Champagne et René Guénon."
Le blog "Toysondor.blog" précise, dans le même sens que Khaitzine, qu'Antoine Dujols (le frère aîné de Pierre) "présentait des preuves visant à établir que le dernier des Valois, le quatrième fils de Catherine de Médicis et de Henri II, contrairement à ce qu’indiquent les historiens, ne mourut pas sans héritier. François de Valois, Duc d’Anjou et d’Alençon, épousa le 12 avril 1575, Jeanne Adélaide, Duchesse de Médina Coeli. De ce mariage fut issue une lignée d’enfants mâles qui aboutit à Antoine Dujols, facteur de profession. Sous le règne de Louis XV, la descendance du mariage de François de Valois se manifesta en France en la personne de Charles-Louis de Valois. Ce dernier fut emprisonné à la Bastille et sa femme devint folle. Leur fils(*) fut alors adopté par un ouvrier nommé Guillaume Dujols. Et Eric Muraise dans son livre Du Roy perdu à Louis XVII psychanalyse historique d’un mythe national (Julliard, 1967), citant l’opuscule de Antoine Dujols, ajoutait : « En 1885, on voit alors un Dujol adresser au tribunal d’Aurillac une demande de rectification d’état civil, aux fins d’être reconnu pour Henri-Charles-Louis d’Usson, d’Auvergne, d’Alençon, prince de Valois. Il ne semble pas que le tribunal ait fait droit à cette requête insolite, mais il existe toujours des Dujols. On trouvait encore, avant la dernière guerre, dans le Lyonnais et l’Auvergne, une ligue royale dévouée à la cause de Mgr Henri de Valois, laquelle se confondait avec celle d’un Henri Dujol. "
Il ajoute qu'Antoine Dujols, mort à 46 ans était magnétiseur et guérisseur, selon le journal l'Avant garde de Provence de juillet 1892. Concernant Pierre Dujols, alchimiste opératif et éditeur, un de ses textes est en ligne ici.
Vous savez que ce blog n'est pas complètement indifférent aux questions dynastiques, dès lors qu'elles peuvent engager le statut métaphysique de la France si l'on en croit tout un courant prophétique dans la lignée de l'apparition de La Salette : voyez notre billet sur la probable opération maçonnique du "roi des Gilets jaunes"...
Cette histoire de descendance masculine cachée de Charles-Louis de Valois apparaît très douteuse : les documents du XIXe siècle facilement accessible ne parlent que d'une fille.
J'ai jeté un oeil sur le chapitre "Les Valois et les Bourbons" dans ses "Nobles Ecrits" récemment réédités par le Mercure Dauphinois, chapitre qui fut déjà vertement critiqué dans le journal "La Légitimité" du 21 juin 1885, sous la signature d'Albert Faure. Je reviendrai ultérieurement sur ce livre.
On trouve probablement un écho de la rivalité Valois-Bourbon dans le roman Jérôme Manierski, L'héritage des rois, , paru en 2017, qui met en scène un "ordre du cordon noir" maçonnique fondé par les Bourbon, chargé d'entraver les recherches du héros autour de Chambord et de Feigneux.
La lignée de Dujols n'est pas éteinte. Mais elle passe par ses deux filles (il n'y a pas eu d'héritier mâle) dont une épousa l'éditeur des Belles Lettres, dont les ouvrages sont consacrés à la Grèce antique.
La variole du singe
Beaucoup d'exégètes des signes de la matrice hollywoodienne ont remarqué que les sociétés secrètes avaient beaucoup relié la dictature sanitaire aux singes. Ainsi cela fait deux ans qu'EnterTheStars recherche de la programmation prédictive du Covid19 dans la Planète des Singes, d'autres ont évoqué la série télévisée 12 Monkeys (sans même parler des "prédictions" de Bill Gates à son sujet en novembre dernier) Certains en viennent à se demander : et si cette thématique du singe annonçait, non pas l'épidémie de fin 2019, mais celle qu'on commence à évoquer aujourd'hui, celle de la variole du singe. Car, après tout, nous sommes encore bien loin de l'instauration complète du Nouvel Ordre Mondial par la panique sanitaire que pronostiquait (sur des bases sans doute divinatoires) un célèbre conseiller des princes dès 1998...
Il est vrai que la répression sanitaire dans ce domaine vient de commencer en Belgique, qui est le premier pays à introduire une quarantaine obligatoire de 21 jours contre les personnes atteintes de cette maladie.
Toutefois ce virus que les gens attrapent habituellement dans les régions tropicales d'Afrique occidentale et centrale est un "mauvais candidat" pour provoquer une véritable panique. Il est généralement bénin, et ne peut être transmis que par un contact très étroit avec une personne infectée, c'est à dire le plus souvent par voie sexuelle. L'idéologie des Sixties ayant échoué à instaurer le communisme sexuel en Europe, il y a donc peu de chances que ce vecteur soit assez dynamique pour susciter l'angoisse recherchée. Il ne servira sans doute qu'à renforcer pour une part modeste l'obsession hygiéniste ambiante (et éventuelle relancer les profits de la production de vaccins contre la variole qui avait été éradiquée en 1980). Ce ne sera sans doute qu'un facteur parmi d'autres.
Des nouvelles du mouvement populaire au Soudan
Un bon résumé (en anglais) de l'activisme populaire au Soudan pour l'instauration d'un régime démocratique, ainsi que des efforts des Etats-Unis pour réintroduire les forces liberticides dans le processus politique. Fathi el-Fadl secrétaire de l'information du Parti communiste soudanais (une force importante qui était membre du gouvernement d'entente nationale en 2020) y rappelle, au micro d'Eugene Puryear, que le Soudan fait partie de l'Africom (commandement américain en Afrique) et que les appétits des pays riches contre son pays, y compris la France, sont féroces.
Nancy Pelosi interdite de communion par l'archevêque de San Francisco
Dans un communiqué publié le 20 mai dernier, Mgr Salvatore Cordileone a déclaré que la présidente démocrate de la Chambre basse Nancy Pelosi (qui s'affiche comme catholique pratiquante) ne serait pas admise à la communion dans le diocèse de San Francisco (Californie) tant qu'elle n'aurait pas retiré son soutien actif aux législations de plus en plus agressives en faveur de l'avortement en vigueur en Californie et en Nouvelle Angleterre. Mme Pelosi avait pourtant été reçue en grande pompe au Vatican en octobre 2021 où elle avait échangé des gestes étranges avec le pape François...
Gen Paul, Montmartre et Marguerite
Puisque beaucoup d'abonnés de ce blog annulent leur inscription ces derniers temps (sans que je sois en mesure deviner pourquoi), je puis, en un sens, maintenant, me sentir plus libre d'y écrire un peu ce qui me passe par la tête sans me demander ce qu'on attend de moi. C'est un peu d'ailleurs ce que j'y faisais il y a dix ou quinze ans, à une époque où je n'avais pas moins de lecteurs - même si c'étaient des lecteurs au profil sans doute différent.
Tenez, savez-vous qu'en ce mois de mai, un de mes billets les plus lus est celui que je consacrai à la tombe de Marguerite d'Angoulême en 2012 (en un temps où j'utilisais un langage dans lequel je ne me reconnais plus) ? Je suppose que c'est là le fruit des hasards des référencements sur Google et des recherches des collégiens pour quelque rédaction que leur commande un prof de français. Mine de rien la Marguerite des Marguerites aura rapporté plus de lecteurs à ce blog que tout mon militantisme dans les milieux anti-guerre, car elle m'a aussi fait écrire sur le quintinisme, au moment où j'étais sur la pente escarpée de l'athéisme, et comme j'étais un des rares internautes français à écrire sur Quintin, divers esprits curieux de la Renaissance sont venus à mon blog par ce biais, y compris d'ailleurs un historien distingué. Je ne regrette pas tous ces charmants billets, dont un m'avais aussi conduit vers les oeuvres de Brantôme... L'univers de la Renaissance est étrange et pose diverses questions sur les avantages ou les dangers de l'ésotérisme chrétien. C'est un sujet des plus complexes. La dette que l'on doit avoir ou pas à l'égard du néo-platonisme et de ses vapeurs souvent malsaines (je ne sais pas pourquoi mais cela me renvoie à E Michael Jones, le seul auteur à ma connaissance qui pointe ce qui cloche le plus dans le règne de Julien l'Apostat : ses liens avec l'occultisme, qu'il relie à bon droit avec la problématique du néo-platonisme en général).
Mais laissons là la Renaissance. Hier je me penchais plutôt sur Montmartre et sur le peintre Gen Paul. Là encore l'occultisme n'est pas loin. Pensez au cabaret le Chat Noir qui en était le siège, à l'inventeur Charles Cros. Gen Paul faisait sans doute partie de ces âmes perdues. Son interview chez Chancel l'année de ma naissance, respire l'impasse existentielle de tous ces créateurs sans dieu qui se consolent dans un amour illusoire de la nature. Mais, que voulez-vous, j'ai toujours une grande tendresse pour la mémoire du Paris populaire. Vous savez que j'ai aidé une vieille dame parisienne à publier ses souvenirs quelques années avant son trépas (une école fut inaugurée à son nom il y a 7 ans, dans la ville où je l'avais interviewée, Sevran, je n'en ai même pas été informé - les gens ne sont vraiment pas corrects). Elle n'avait pas vraiment des origines populaires, mais elle avait la gouaille et l'argot de ce milieu-là. Son militantisme communiste en banlieue (alors qu'elle était parisienne), l'avait conduite à cultiver cela.
Tout béarnais que je suis, j'ai été très entouré par l'argot parisien dans mon enfance. Je ne sais pas trop par quels canaux cela passait : peut-être par les chansons à la radio (la "TSF"), le cinéma, ou peut-être par l'influence très indirecte d'oncles engagés dans l'armée. Qui sait ? Je ne vais pas tenter de remonter le fil sociologique de ce genre de transmission de cultures très localisées à des centaines de kilomètres de leur "terroir" (ou de leur macadam...).
On sait les lettres de noblesse académique que Céline donna à cette langue, et quelles lettres d'abjection il donna à l'anarchisme qu'elle véhiculait. Gen Paul était de cet anarchisme-là. D'ailleurs il aurait déclaré que ces Céline qui lui a appris l'argot (voir ici)... Bizarre... Ce n'était donc pas naturel sur la butte ?
En parcourant quelques textes sur Internet pour boucler cette petite promenade vispérale à travers le Montmartre d'il y a cent ans (rien à voir avec l'artefact actuel pour touristes piégés par Amélie Poulain), je tombe sur cet article de Richard Khaitzine intitulé "Les Mystères de Montmartre" du numéro de la revue "Le Vieux Montmartre" du 1er janvier 2002 (il y a 20 ans).
L'auteur y écrit ceci (p. 32) à propos du roman "Le Roi Mystère" de Gaston Leroux (habitué du Chat Noir, son arrière petite-fille tient encore un bistrot à son nom à Montmartre) : "Le Roi Mystère recèle d'autres énigmes qui, toutes, confirment nos hypothèses de travail. Ainsi, que penser de ces concierges de Montmartre veillant sur la sécurité du Roi Mystère et de ses amis ? Que penser, en particulier, de cette concierge qui possède un perroquet souffrant d'une curieuse monomanie lui faisant débiter toujours la même phrase : " Tu es la Marguerite des marguerites, la perle des Valois... ". Si Gaston Leroux semble avoir voulu évoquer l'érudite sœur de François 1er, pour des raisons qu'il serait trop long d'exposer ici, nous pouvons être certains qu'il souhaitait aussi orienter son lecteur en direction de Maxime Lisbonne. Cet ancien Communard, déporté au bagne de Toulon, lors de son retour, fonda différents établissements qui, tous, eurent le même insuccès : La Taverne du Bagne (Gaston Leroux, dans les Aventures de Chéri-Bibi, ex-bagnard poursuivi par la Fatalité, évoqua fréquemment les cabarets montmartrois)".
Je puis jurer que lorsque j'ai commencé à écrire ce billet en parlant de Marguerite de Valois, j'étais à des lieues de penser que je retomberais sur elle à propos de Montmartre ! De même que je ne pouvais supposer il y a 15 jours en jetant un oeil rapide sur un extrait de "Chéri-Bibi" sur une vidéo de YouTube que je citerais le nom de cette série de mon enfance dans ce blog aujourd'hui... Décidément la façon dont les choses se recoupent devient des plus troublantes. Si seulement ce Richard Khaitzine, écrivain alchimiste, avait bien voulu nous dire justement pourquoi Leroux citait Marguerite à propos de Montmartre plutôt que d'estimer que ce serait "trop long à exposer"... Et je ne puis le lui demander par mail : il est décédé le 9 décembre 2013...