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Le blog de Frédéric Delorca

Ras le bol

9 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien

autruche-copie-1.jpgComplètement dégoûté. La méfiance des jeunes de ma ville du "9-3" à l'égard de la municipalité, même quand elle se démène pour organiser un truc avec leurs assoces pour une cause noble (Haïti) et avec un discours anti-colonialiste ; la connerie de Mélenchon (il n'y a pas d'autre mot) qui se rend compte "en lisant Libé" qu'il tire sur une population diabolisée quand il attaque l'Islam (Jean-Luc, t'as besoin besoin de Libé pour comprendre ça ?) ; les petits bourgeois du NPA qui n'assument pas trop d'avoir une candidate voilée sur une de leurs listes et se défaussent sur leur fédération du Vaucluse ; Frèche qui triomphe dans les sondages de sa région malgré sa mentalité détestable ; Wallerstein et Rancière (Benbassa aussi, mais je m'y attendais plus) qui signent une pétition contre l'Iran sans dire un mot des menaces étatsuniennes contre ce pays (terrible faute politique) - et ils signent avec Jean Daniel, of course, il ne manque que BHL qui était sans doute trop occupé sur son blog à se justifier d'avoir cité un auteur inexistant dans une charge (débile) contre Kant. La chouette de Minerve ne s'envolera pas ce soir.
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Ethnies/lutte des classes

6 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Je disais cet après midi à un ami communiste : "Une responsable d'association issue de l'immigration postcoloniale l'an dernier elle m'a dit "la question de la race sera le clivage déterminant de la politique française dans les années à venir et ce civage traverse tous les partis". Mais je ne suis pas sûr que cette prophétie soit avérée. Beaucoup de partis sont traversés par des tas de clivages, sur des tas de questions, qui ne les font pas pour autant exploser. C'est nous qui intellectuellement pouvons contruire ou pas le clivage autour des différences culturelles comme structurant du rapport au monde, mais tout le monde ne le vit pas comme ça. J'ai même tendance à dire que la question de la race n'est pas forcément structurante chez les victimes du racisme elles mêmes, beaucoup d'Arabes par exemple s'interdisant de penser à des thèmes qui les coupent de la pensée dominante française comme la Palestine ou même à leur "identité".  Faut-il souhaiter que la question de la "race" devienne plus centrale, et plus "clivante" dans la vie politique française ? ne serait-ce que pour que les victimes du racisme se sentent libérées du déni de leur identité ? A réfléchir..." wall-copie-1.jpg

J'ai bien aimé sa réponse : "Il y a un exemple encore très clair. Celui de l'Afrique du sud. Là-bas, sous l'apartheid, le clivage de race était un fait objectif.  Pourtant le parti noir "racialiste" Congrès pan-africain (pro-chinois par ailleurs) a fait de la surenchère avec le slogan "one white, one bullet" tandis que l'ANC, malgré la situation objective a toujours considéré que c'était le clivage de classe qui était fondamental, même si des ouvriers blancs ne suivaient pas la lutte de classe mais qu'on décelait l'émergence d'une bourgeoisie noire clientélisée.  Et c'est finalement ce parti (avec le PC intégré dedans) qui a obtenu l'appui réel des masses. Et en France, nous ne sommes tout de même pas sous un régime d'apartheid.  L'idée raciale est une idée de petit-bourgeois qui veulent "monter", ce ne peut pas être une idée de masse. La race, comme la question du sexe, des générations, des régions, des religions, etc, doit être pris en compte, mais la base matérielle reste le socle sur lesquelles toutes ces contradictions se développent. C'est à la gauche blanche de parler plus de race et à la gauche bigarrée de parler plus de classe. Pour créer un climat de confiance."

Personnellement, vous le savez, je ne suis pas matérialiste à la manière dont le sont les marxistes, et donc je ne pense pas que la "base matérielle" soit un socle si fondamental, même si elle pèse très lourd dans la balance (parce qu'en fait je ne suis pas pour l'argument du "en dernière analyse" ). Mais je crois tout de même que dans l'action politique il faut d'une manière ou d'une autre que la question des classes sociales ne soit pas éclipsée par celle des identités culturelles. J'ai bien aimé la conclusion de mon ami : "C'est à la gauche blanche de parler plus de race et à la gauche bigarrée de parler plus de classe. Pour créer un climat de confiance."

Personnellement je ne lui donnerais pas le même sens (implicite) que lui peut lui attribuer, à savoir créer un climat de confiance "pour la lutte des classes" car je refuse le finalisme. Je pense qu'il faut effectivement que nous autres petits bourgeois blancs intégrions davantage la problématique du racisme (de l'intolérance culturelle, du néo-colonialisme etc) simplement par devoir moral, parce que c'est la seule façon d'être juste à l'égard de notre époque et d'y tenir une présence digne de ce nom.
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Une soirée-débat en banlieue

6 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Voici une note d'ambiance que je reçois d'un ami universitaire avec lequel je souhaite créer une association d'éducation populaire en banlieue, à propos d'un débat auquel il a assisté hier en Seine-Saint-Denis :

"Frédéric, Tu as dû voir ce débat stupide entre le NPA et le PG à propos de la candidate voilée des listes du NPA. Il en dit long sur l'état "régressif" de la gauche de la gauche française qui se voit dicter ses thèmes par Sarko and co.
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J'étais hier à XX mais Y a eu un problème familial et n'a pu venir. Beaucoup de jeunes (le groupe Frantz Fanon), des militants PCF et PG "issus de l'immigration"... Je ne sais pas comment ils se retrouvent dans ce contexte au PG. ...Et surtout pour combien de temps ?J'ai entendu aussi en attendant les conversations de militants PCF et PG et je vois bien que dans chaque section du PCF, la situation est totalement différente... Et Alima Boumedienne a de la tribune laissé entendre qu'il en allait de même pour son parti, les verts et qu'il fallait devoir regarder qui a pris quelle position sur Gaza et le hamas pour savoir pour qui voter...

Le MIR/PIR distribuait des tracts à l'entrée. le CBSP lié à l'UOIF avait un stand et son représentant, un Palestinien, est intervenu de la salle (eux sont divisés entre une direction qui ne veut faire que de l'humanitaire apolitique et une base qui veut faire de la solidarité avec les Palestiniens !). les militants PG et PCF n'avaient comme attitude que d'aborder leurs voisins, pour essayer de faire passer leurs messages, sans intervention publique ou distribution de tract. On sentait comme un clivage entre eux et les organisateurs des trois assoc dont Frantz Fanon qui avaient fait venir Nadine Rousso, Alima Boumedienne (sénatrice du parti Vert), le réalisateur du film Gazastrophe, le représentant de la commission des droits de l'homme auprès de l'ONU. Leurs interventions étaient assez radicales.

Le cercle Frantz Fanon a réussi à trouver un conseiller municipal qui va faire voter sur la résistance palestinienne et la suppression du Hamas de la liste des organisations terroristes et appelé à venir assister en masse au conseil municipal et noter qui vote en faveur et qui vote contre cette résolution pour ensuite aux régionales et plus tard à appeler au boycott de ceux qui auront voté contre la résolution. 

Bref, une nouvelle fracture semble apparaitre... à gauche. Triste... 

Donc partout on nage dans le flou et les intercourants d'un parti à l'autre. Et la question "raciale" traverse chaque parti. Ce qui rend l'américanisation de la société française de plus en plus plausible. La faute à qui ?Aucun parti n'a plus de cohérence. Combien de temps de telle machines peuvent elles survivre ? "

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NB : lexique pour comprendre ce texte

NPA = Nouveau parti anti-capitaliste
PG = Parti de gauche
PCF = Parti communsite français
Groupe/cercle Frantz Fanon = une association locale inspirée par le penseur anticolonialiste Frantz Fanon
MIR/PIR = Mouvement/parti des Indigènes de la République
UOIF = Union des organisations islamiques de France
CBSP = Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens
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"post-" female

4 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Les rapports hommes-femmes

Dans ma petite ville de la banlieue nord ce matin, je jouais les commissaires politiques, chargé d'évaluer le programme du service culturel pour la Journée de la femme (cette vieille invention bolchévique à laquelle la France n'a adhéré que tardivement, bien arès l'ONU). Comme on pouvait s'y attendre ce programme comportait beaucoup de films et livres subventionnés par la culture dominante sur le thème "les africaines voilées, excisées, violées, mariées de force et bafouées... mais heureusement libérées par l'homme blanc !" ("le schéma colonial classique, c'est un homme blanc qui enlève des femmes de couleur des griffes d'hommes de couleur" comme disent les sympathisants des post-colonial studies) .
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J'ai voulu tirer le programme vers quelques auteurs classiques anarchistes et marxistes, d'Emma Goldman (chère au défunt Zinn) à Alexandra Kollontai, mais ce sont des sources souvent épuisées sur Amazon. Et puis vers la queer theory. Judith Butler (qui a eu les honneurs d'Actuel Marx il y a peu, signe que cette revue est à l'affût des modes), Marie-Hélène Bourcier, Beatriz Preciado, toutes ces philosophies "post" (post féministes, post gender), très chic, à la fois subversives et derridiennes, comme les postcolonial studies, qui occupent des départements universitaires entiers aux USA - à mon avis ce sont des impasses théoriques mais je pense que les administrés de notre ville ont aussi le droit de savoir que cela existe,car ce sera peut-être à l'arriere plan de leur paysage culturel vulgarisé dans 10 ans. A vrai dire leurs expérimentations ne sont pas complètement dénuées d'intérêt. J'éprouve notamment une certaine sympathie pour Beatriz Preciado qui se gave de testostérone pour réaliser du "méta-générique" en acte, sur sa propre chair, là où Butler se borne à faire de la critique des structures mentales. En voilà au moins une qui ne se paie pas de mots.

 

Sur Facebook, on trouve de tout. En ce moment, dans l'univers lesbien, je croise des femmes qui sont aux antipodes de Preciado. Pas du tout des filles qui veulent dépasser les genres. Des filles bi- et fières de l'être, qui vivent en couple avec d'autres femmes, mais qui mobilisent tous les clichés (réputés machistes) afférents à la féminité de notre époque, notamment une esthétique porno chic (gros seins, lèvres pulpeuses, taille fine) pour draguer aussi bien les hommes que les femmes. Elles vivent surtout aux Etats-Unis. Pour en faire une sociologie à la hache on a le sentiment d'un capital scolaire faible (aucun livre n'est cité), et d'une localisation plus californienne que côte Est. Elles ont des profils de poupée Barbie, leur soin à cultiver une image de Vénus parfaites est extrêmement impressionnant et doit les occuper à temps plein. Qui sont-elles ? Sont-elles le cauchemar des queer studies ? leurs filles illégitimes, les batardes de la révolution conceptuelle, la honte de l'intelligentsia philosophique universitaire ?  Allez savoir...

Bon je m'éloigne peut-être un peu de la Journée de la femme avec tout ça... Mais peut-être pas tant que cela finalement.

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Contre la désindustrialisation de la France

3 Février 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche

Est-on capable de mener une grande opération de solidarité avec ces salariés pour qu'ils l'emportent face à la logique du Cac40 ? Peut-on lancer de grands mouvements nationaux autour de mouvements sociaux comme celui-ci ou les gens vont-ils se contenter (au mieux) de créer un groupe de soutien sur Facebook ?engrenage.jpg

FD

"Passé cette date, nous prendrons possession des lieux", peut-on lire dans le communiqué.


Total qui emploie sur le site 620 personnes dont 260 équivalents temps plein employés par des sous-traitants, n'a pas souhaité faire de commentaire.


Lundi, le groupe pétrolier a reporté à fin juin la décision définitive sur l'avenir de la raffinerie lors d'un Comité central d'entreprise extraordinaire.


L'annulation du grand arrêt quinquennal, obligatoire pour la bonne exploitation de l'usine, et la création d'un futur centre d'assistance technique et d'un centre de formation avaient également été annoncées lundi par Total.


Les syndicats ont vu dans ces annonces la fin de l'activité raffinage de Dunkerque.

Total doit publier ses résultats le 11 février. Les analystes anticipent en moyenne un bénéfice net de huit milliards d'euros au titre de 2009.


Une réunion intersyndicale nationale se réunira vendredi pour décider d'un éventuel appel à la grève dans les six raffineries exploitées en France par Total.


La CGT s'est déjà prononcée en faveur d'un arrêt de travail de 48 heures dans le courant de la semaine du 15 février.

L'an dernier, Total avait déjà provoqué la colère de ses salariés en raison du lancement d'un plan de restructuration de son raffinage, avec 555 suppressions de postes en France, quelques jours après avoir annoncé des bénéfices record de 14 milliards d'euros au titre de 2008.


Les raffineries européennes sont actuellement en difficulté en raison de la chute des marges de raffinage et du manque de débouchés pour l'essence."

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