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Le blog de Frédéric Delorca

A front renversé

17 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Les Stazinis

Exquise situation actuelle où tout le monde joue à front renversé. Les américanolâtres français, comme M. BHL, affligés de découvrir que c'est par la justice étatsunienne que leur idole est punie. Les complotistes anti-américains, forcés de découvrir que l' "Empire" comme ils disent, n'est pas si homogène (je parie qu'ils vont bientôt inventer une histoire à dormir debout pour prouver que DSK allait trahir Obama, ou quelque chose dans ce genre, dans le but de sauver leur délire manichéen).

 

Pour ma part, certains côtés "protestants" de la démocratie étatsunienne (cf "La révolution des Saints" de Waltzer) m'ont souvent favorablement impressionné. Notamment la façon dont leur protestantisme s'incarne dans la radicalité politique dans le mouvement des droits civiques par exemple, ou dans le féminisme... Et là, quelque chose du bon côté du féminisme étatsunien est passé par la voix de la juge Melissa Jackson (une juge habituée à juger les célébrités). Celle-ci a peut-être eu la main lourde en incarcérant d'emblée DSK, mais cela compense toutes les fois où notre France, encore nostalgique d'un Louis XIV déflorant les vierges, a trop généreusement pardonné ses frasques à notre présidentiable préféré. (Pour répondre à mes petits camarades du blog la Lettre volée qui déplorent le caractère expéditif de l'audience, je précise que je ne suis pas sûr de toute façon qu'en France les choses se passent mieux quand on a affaire à des délinquants de banlieue qui ne peuvent se prévéloir d'aucun héritage "régalien" à la différence de nos politiques).

 

Quant aux défenseurs de la présomptions d'innocence, qu'ils s'occupent de la Libye : hier le procureur de la cour pénale internationale a lancé un mandat d'arrêt international à l'encontre de M. Kadhafi... dont le pays ne relève même pas (sauf erreur de ma part) de la compétence jurdictionnelle de ce tribunal.

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Le sexe est en trop

16 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Les rapports hommes-femmes

C'est pas Dsk qui me contredira ce soir, depuis sa cellule newyorkaise : le sexe est en trop. Il oblige à s'intéresser charnellement à des tas de créatures moralement et intellectuellement dépourvues de tout intérêt qu'on regrette après coup d'avoir connues "bibliquement" car elles vous ont tiré vers le bas, et révélé toute la nullité humaine - quand elles ne vont pas jusqu'à vous créer de très sérieux problèmes avec leur sale mentalité.

 

kim-jong-il

Le pire bien sûr c'est quand, comme dans le cas de DSK, le sexe devient incontrôlé, se muant en fringale de consommation, détruisant tout chez ses victimes (on ne pense pas assez à la pauvre femme de ménage de l'hôtel de New York en ce moment qui, si elle dit vrai, mérite bien plus de compassion que le leader social-libéral déchu).

 

Dans le Diplo ce mois-ci un article affirmait que la moitié des hommes apaisent leurs tensions nerveuses en regardant du X. Un chiffre énorme, mais pas si surprenant que cela à la réflexion. Dans le X le moment inévitable où le partenaire ou la partenaire vous dévoilera ses côtés agaçants, déprimants, grotesques, cet instant qui vous fera regretter d'être né humain n'arrivera jamais. Point de problème de confrontation avec l'altérité. Tout est lisse et fictif. Le X c'est du sexe domestiqué, enfin !

 

Je ne sais plus qui disait que les jeunes de nos jours avaient "la flemme" de séduire. Et comme je les comprends ! D'autant que chaque être humain ayant été soigneusement réduit par la société libérale actuelle au rang de mouton à tondre, prié de ne croire en rien et donc de ne rien vouloir créer, les chances pour qu'autrui dans la relation sexuelle ne vous renvoie plus en miroir que le néant social auquel tout le monde communie deviennent proches de 99%. Eviter la rencontre sexuelle revient ainsi à éluder une source de déprime supplémentaire (n'en jetez plus la cour est pleine !). Probable donc qu'à l'avenir l'enjeu majeur devienne tout simplement d'éradiquer la sexualité en nous, soit par des procédés chimiques, soit en la virtualisant complètement.

 

Je ne sais pas pourquoi, mais toutes ces considérations me font penser à ce qu'on dit en ce moment du livre de Peter Handke "La Nuit morave" que j'espère pouvoir lire prochainement, pour en dire un mot sur ce blog déserté...

 

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Dominique Strauss-Kahn en garde à vue pour agression sexuelle

15 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

strausskahn.jpgL'info est tombée dans le New-York Times cette nuit : M. DSK a été placé en garde à vue tout à l'heure  pour agression sexuelle (il aurait tenté d'abuser d'une femme de ménage dans un hôtel à la sortie de sa douche). L'article du New-York Times est ici.

 

Politiquement c'est plutôt une bonne nouvelle pour la gauche qui sera peut-être tentée de tenir un discours un peu moins social-libéral à l'élection présidentielle.

 

Je voudrais juste faire une remarque particulière sur la pathologie sexuelle dont était porteur le personnage et la façon dont les médias l'ont dissimulée pendant des années. Rue89 fait un dossier là-dessus. Ayantécrit récemment sur la conception qu'avaient les stoïciens de la liberté sexuelle, je crois que cette histoire me permet de préciser comment une réforme "néostoïcienne" des moeurs pourrait se définir par rapport à ce genre de comportement.

 

J'ai rappelé dans mon ouvrage combien les stoïciens se fondaient sur une conception du devoir comme structure profonde de tout être vivant, une structure immanente qui n'a rien à voir avec un impératif kantien. La jouissance sexuelle s'inscrit hamonieusement dans cette économie pour ouvrir la subjectivité au sentiment du devenir-commun de l'humanité.

 

Cela n'a strictement rien à voir avec un instinct de consommation et d'instrumentalisation d'autrui dont le directeur général du FMI avait fait sa spécialité, semble-t-il. C'est une très bonne chose que la justice étatsunienne se soit saisie de cette affaire car en France elle aurait été étouffée - voyez la mésaventure de Mme Tristane Banon  racontée par Rue89. L'américanophilie de M. Strauss-Kahn lui a joué un mauvais tour mais cette fois-ci - et cela arrive souvent dans divers domaines - les Etats-Unis donnent une leçon de civilisation à la France. Car autant le puritanisme étatsunien à juste titre peut déplaire, autant notre indulgence excessive pour l'instinct de conquête, annexé à tort au jeu de la séduction, doit être condamnée. La France doit cesser de considérer le harcèlement ou le viol comme des attributs "normaux" du pouvoir politique. C'est là un héritage de temps archaïques dont notre culture doit se débarrasser.

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Aristippe le Socratique

14 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Antiquité - Auteurs et personnalités

Lisons le livre XII des Deipnosophistes d'Athénée de Naucratis :

 

Disons-le, il y eut une floraison de sectes philosophiques qui firent de la volupté le principe de base de l'existence ; parmi ces sectes, citons celle appelée cyrénaïque dont le fondateur fut Aristippe le Socratique. Ce penseur enseignait qu'une vie tournée vers le plaisir était à l'origine du bonheur, et que ce plaisir était à saisir dans le moment présent ; de la même façon que les débauchés, il considérait que les jouissances passées n'avaient plus aucune pertinence, et que les espoirs des jouissances à venir n'en avaient pas plus, car il étaient bien aléatoires ; selon lui, le Bon par essence s'incarnait dans le seul présent. En fait, son raisonnement était en tous points semblable à celui des gens dépravés, qui estiment que le plaisir de l'instant importe plus qu'autre chose. D'ailleurs, sa vie fut conforme à sa doctrine, et il vécut dans un luxe outrancier, s'aspergeant de parfums coûteux, s'habillant de riches vêtements, et séduisant moult femmes. Il ne cacha pas le moins du monde sa liaison avec la courtisane Laïs, et l'on sait qu'il fut le complice des extravagances de Denys, bien que ce roi l'ait traité avec beaucoup de bassesse.

 

Hégésandros nous raconte qu'un jour, au cours d'un banquet, Denys le relégua dans un coin peu reluisant : néanmoins, Aristippe prit la chose avec philosophie ; et quand le prince lui demanda ce qu'il pensait de cette place, en comparaison avec celle qu'il avait eut le soir précédent, il eut cette répartie :

        « La place d'hier m'indiffère, vois-tu ! Elle est même tout à fait négligeable, puisque maintenant, elle est si loin de moi ; certes, elle était la plus honorable qui soit, puisque j'y étais installé alors ; mais celle d'aujourd'hui est la meilleure puisque je l'occupe ; en revanche, hier, ne l'occupant pas, elle était détestable. »

 

Aristippe aurait fondé l'école du Cyrénaïsme en 399 et sa fille Arété aurait pris sa succession.

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Roue libre

13 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien

Ah quel bonheur mes amis ! je suis dans la phase de fragmentation complète. Finis les grands récits censés expliquer les malaises dans notre civilisation (ces grands récits qui mènent si souvent aux paranoïas complotistes !). Fini même le grand récit de mise en cohérence de mon propre parcours, de ma pensée etc. Stop ! J'arrête tout ! Je fragmente.

 

Je prends les problèmes, par un autre bout. J'ouvre les livres par le milieu comme disait Deleuze.

 

Vous qui vous accrochez encore à ce blog laissez le ! Il ne vous sera plus utile, il ne vous apprendra rien. De toute façon si vous croyez encore que le savoir d'Internet vous est utile, c'est parce que vous n'avez pas compris dans quels abîmes de non-sens votre ordinateur vous aspire. Attendre un savoir de cette spirale est aussi naïf que ceux qui croyaient tirer un savoir de la Bible autrefois !

 

Fragmentons, fragmentons. Retour aux "petites choses", comme disait Nietzsche. Une impression. Comme ce mot de la Chanteuse célèbre cet après-midi sur son profil Facebook qui dit  que l'universalisme français devrait servir la cause de la paix. Elle a raison.

  P1020711.JPG

Pour les 30 ans du 10 mai 81  elle pose à Ephèse. Retour à Héraclite l'obscur. Ou au peintre Parrhasios.  D'Héraclite à Parrhasios il n'y a qu'un pas, comme du Capitole à la roche tarpéienne, comme dit le proverbe. C'est dans les rapprochements de micro-images que surgit la vérité. La Chanteuse au pied des temples, le Che et Héraclite. La Stoa.

 

Ah oui, au fait, il va de soi maintenant que je n'ai jamais écrit aucun livre. Ma main les a écrits, mais aujourd'hui elle les oublie.

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