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Le blog de Frédéric Delorca

"Mr Peabody and Sherman"

23 Février 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Cinéma

Vous pourriez être tenté d'amener vos enfants voir ce film pour les initier à l'histoire du monde....

 

Mais non n'y allez pas... Vocabulaire incompréhensible, esbroufe toutes les deux minutes, et surtout horrible impérialisme dans la logique : "le passé c'étaient des barbares sauf Léonard de Vinci, les valeurs de notre époque sont les seules intéressantes, surtout celles de la Côte Est des Etats-Unis". Ce n'est pas avec ce film que vos enfants apprendront à aimer la diversité humaine, ni à respecter le monde d'avant.

 

 

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Philhellène

23 Février 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Philosophie et philosophes

Les livres ne sont rien de plus que des lettres écrites à des amis, c'est à dire quelque chose, mais au fond pas grand chose, juste des étapes. Que ceux qui veulent les faire circuler le fassent, mais il ne faut pas s'en soucier. Aller vers les Grecs, la terre féconde, le travail rigoureux. Porter son père sur son dos. Athènes au dessus du Proche-Orient antique, Zénon le phénicien qui se fait stoïcien grec. En Grèce presque tout est pythagoricien, puisque presque tout vient de Platon, tout est pythique, apollinien, tout a à voir avec les déesses mères. Mais on ne gaspille pas sa semence. Aussi l'importance de la bonne musique. Pas celle des empuses ni de Néron. Apollonios de Tyane au préfet de police de Néron : "J'ai plus d'estime que vous pour votre empereur : vous l'estimez quand il chante, moi je l'estime quand il ne chante pas."

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Amour et écriture

22 Février 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik

"L'homme est la somme de ses actes" disait Hegel. Hegel est très loin d'avoir eu raison sur tout, et on peut se demander s'il a même entièrement raison sur cette phrase. Néanmoins on sent bien que sans actes, l'humain est vide, pure chimère.


saint jeromeQuand je regarde en arrière je vois bien ce que j'ai fait et ce que je n'ai pas fait. Il y a mon ascension sociale, mes diplomes, il y a les causes au service desquelles  tout cela a été mis, l'ouverture au monde, le combat contre les guerres etc. Je pense qu'on peut me créditer d'avoir plutôt bien servi la cause de la Vérité, y compris en prenant des distances à l'égard des "élites" et quelques risques comme celui de me rendre dans des pays "qui n'existent pas" ou si peu, ainsi que d'avoir défendu l'idée même de vérité avec toute une analyse philosophique, ancrée sur des données scientifiques récentes, qui, à défaut d'être complètement aboutie, constitue une ébauche épistémologique qui va au delà de la simple opinion personnelle.

 

Je ne suis pas toujours à 100 % dans la vérité - qui pourrait prétendre l'être ? - mais on peut me créditer de quelques actes "atypiques", et d'une oeuvre (quoi qu'elle vaille) au service de celle-ci.

 

J'ai toujours pensé qu'il n'y avait point de vérité sans un certain amour, et qui n'est pas seulement l'amour de soi-même, ni l'amour pur d'une vérité abstraite (même si ces deux amours-là sont des composantes nécessaires de la vérité). Vous ne pouvez pas écrire sur une personne, morte ou vivante, ou sur un peuple etc, sans une sincère volonté de le ou la faire connaître, de promouvoir ses possibilités d'exister socialement, ni sans une certaine empathie qui vous fait comprendre comment ces gens percevaient et ressentaient les choses, sans aimer, ne serait-ce qu'à titre provisoire (en prenant ensuite le recu intellectuel nécessaire pour critiquer et resituer dans un ensemble global cohérent) leur univers, leur imaginaire, leurs affects, leurs aspirations, leur sensibilité etc.

 

Cette prise en compte de l'amour m'a conduit à écrire des textes comme mon livre "Eloge de la liberté". J'y conserve au concept d'amour un sens très vague, sans préciser s'il est charnel ou pas, passionnel ou plus posé, amical, sacerdotal ou autre, car de toutes façon les frontières entre les affects sont poreuses. Et je continuerai toujours de penser que la problématique de la vérité doit toujours être entretenue en parallèle avec celle de l'amour.

 

Cependant je souhaiterais préciser ce soir que l'amour que l'on mobilise dans l'écriture et dans le travail intellectuel, même si je prends ces activités dans leur sens le plus exigeant, n'est toutefois pas aussi fort, ni aussi sincère que celui que déploient des tas de gens "non intellectuels" dans la vie quotidienne. Essentiellement à cause d'un rapport à la temporalité.

 

L'amour dans les relations réelles avec les personnes suppose une patience dont je suis admiratif (songez par exemple aux gens qui se dévouent chaque semaine dans des actions caritatives au sein d'associations) et dont je suis personnellement incapable : je suis l'impatience incarnée, encore aujourd'hui malgré mon grand âge, même si j'arrive encore à dompter à peu près cette impatience dans le travail de lecture ou dans l'écriture des ouvrages.

 

Aussi, si je continue à souligner l'importance de l'amour, le plus dévoué, et le plus honnête possible, dans le travail intellectuel pour éviter que celui-ci ne dérive vers l'imposture (c'est à dire, vers ce que nous servent 90 % des figures de proue du système médiatique), je le ferai toujours avec une infinie prudence et modestie, en soulignant que les habitués de l'écriture de ma sorte doivent rester conscients du fait qu'ils sont, la plupart du temps, beaucoup moins capables d'un amour réel concret, c'est à dire notamment d'un amour patient comme tout amour doit l'être ou devrait l'être, que ne le sont beaucoup de personnes étrangères à l'écriture. Et cela se comprend : le choix de l'écriture résulte souvent de la prise de conscience, dès l'enfance, d'une difficulté à être aussi "aimant" dans le réel qu'on ne l'aurait voulu...

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Un peu de musique pour détendre l'ambiance

21 Février 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Programme pour une gauche décomplexée

 

 

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César-Auguste, la force des lieux et de la terre

20 Février 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik

Merci aux 21 personnes qui ont "liké" sur mon précédent billet. Mes lecteurs sont mon terreau. Et pas seulement les lecteurs d'Internet. J'ai besoin de leur réalité humaine, comme de la réalité de la terre, du ciel. Le réel est ma passion !

 

Vous souvenez vous de mon témoignage sur mon dîner en 2000 chez la journaliste qui avait intitulé un article "Le réel ne passera pas" ? C'est dans mon dernier livre.

 

C'est pourquoi je déteste le story telling par exemple, le côté "oh je vais vous raconter, il m'est arrivé ceci cela". La vie n'est pas une histoire qu'on raconte. Il faut que ce soit un cheminement dont on témoigne, c'est TRES DIFFERENT ! Et il y a plusieurs façons de témoigner sans raconter. Par exemple vous qui commentez mes articles ou les envoyez à des amis, vous témoignez du fait que mon cheminement a de la valeur, sans avoir besoin de "raconter" ce cheminement. Veritas index sui ! comme disait Spinoza, la vérité se montre d'elle même pour ceux qui savent la voir !

 

J'ai désactivé tous mes profils sur Facebook, sauf ceux de l'Atlas alternatif qui sont collectifs. Parce que je déteste le côté story telling qu'il encourage, et aussi le côté "geek" "Bouvard et Pécuchet" de gens qui sont "super contents" d'avoir trouvé un article, le montrer à leurs potes, alors que la connaissance avance en silence, dans la lecture solitaire de LIVRES et pas d'articles ponctuels sur le Net !

 

Le réel, ce sont les rencontres autour d'un verre comme celle que j'ai décrite avant hier, c'est le dialogue avec les morts comme je le fais, à travers les livres, avec Châteaubriand, avec Montaigne, Marguerite de Navarre, César Auguste (je relisais très sérieusement Suétone hier sur le premier empereur de Rome, des pages que j'ai lues pour la première fois à 17 ans et que j'ai dû parcourir à nouveau à 27 ou 30, à chaque fois elles m'apprennent quelque chose à quoi je n'avais pas prêté attention).

 

auguste.jpgSavez-vous qu'il y a quelques années sous la crypte de Notre Dame à Paris, il y avait une stèle qui représente la gigantomachie, le combat des dieux (mais en réalité de l'homme) contre les géants ? C'est une image de la propagande de César Auguste qui disait avoir dompté les démons de la guerre civile et de la discorde ! César Auguste le pacificateur. Si votre fiancée après un baiser aux portes des Catacombes se rapprochait de la stèle de César-Auguste, il fallait la laisser y aller. César Auguste, vainqueur des cauchemars, et ami des Vestales. Je vous fais un dessin ? La Lutèce romaine s'est développée sur l'île de la Cité et la Rive gauche sous César-Auguste.

 

Dans "Le Père Goriot" Balzac dresse un portrait sinistre de la rue Neuve-Sainte-Geneviève (aujourd'hui rue Tournefort) à mi-chemin entre le Panthéon et l'église Saint-Médard. (Au fait, si vous passez devant l'église Saint Médard, regardez l'inscription au dessus de la porte : "Cognoscestis veritatem, et veritas liberabit vos" - "Vous avez connu la vérité, et la vérité vous a libérés !"). J'adore ce quartier qui était le mien à l'âge de 18 ans, et dont le souvenir évoque des promenades dominicales solitaires extrêmement sinistres. Mais il faut aussi du sinistre pour avancer !

 

vall-e-d-ossau.jpgJ'ai l'intention de visiter quelques lieux parisiens qui comptent beaucoup pour moi, avec mon ami Rémy le médium dont je vous parlais avant hier. Non parce que j'adhèrerais à l'ésotérisme, mais presque à titre expérimental, juste pour voir s'il y ressent quelque chose ou pas. Allez savoir. On gagne toujours beaucoup à approfondir son rapport réel ou imaginaire aux lieux, à se réenraciner en eux. Il y a beaucoup de thèses sur les énergies de la terre, thèses indémontrables. Mais ceux qui y croient construisent des visions poétiques là dessus qui peuvent parfois nourrir des émotions utiles pour avancer, qui sait ? Les Géants sont des forces telluriques (liées à la terre). César-Auguste les a domptées... César Auguste était l'homme du rapport au lieu, c'est lui qui a fixé les limites de l'Empire, le limes, là où Jules César avant lui, Jules César l'instable, n'avait d'autre obsession que de conquérir, partir, partir, partir - même à la veille de son assassinat, il préparait une guerre, comme Henri IV aussi (le petit fils de Marguerite de Navarre, qui, elle, restait fidèle aux lieux : Angoulême, Paris, Nérac, Pau). Les frontières n'enferment pas...

 

loups.jpg

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