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Le blog de Frédéric Delorca

Ugetsu monogatari

13 Mai 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca

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Mail d'une amie russe sur l'Ukraine

13 Mai 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Une amie russe presque quadra, m'écrit ce matin : "J'ai du mal à comprendre ce qui se passe sur un plan général ... Je suis de la dernière génération soviétique, la théorie est une chose et une autre chose la façon dont on encaisse quand les émotions arrivent. Mon grand-père est de Nikolaev. Pendant la Seconde Guerre mondiale s'est battu en Iran et de la Turquie contre les nazis. Il faisait partie des groupes qui ont rendu possible le sommet de Téhéran en 1943. Mon autre grand-père a été honoré de la médaille de « La prise de Berlin » et deux médailles du courage entre autres . Ma grand-mère a quitté la fac de médecine pour rejoindre l'armée et sauver les soldats blessés sur ​​la ligne de front. Ils sont tous morts , mais je les connaissais, ainsi que leurs histoires. J'ai passé la plupart des étés de mon enfance en Crimée. J'ai des souvenirs de beaucoup de voyages avec mes parents et l'école à Odessa, à Kiev ... C'est ce que nous appelons les bases de notre identité et de notre mentalité, je pense . Beaucoup de citoyens russes ne peuvent toujours pas comprendre pourquoi des citoyens ukrainiens, qui sont slaves comme eux, ont commencé à les haïr.
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Seule la connaissance me permet de comprendre la raison de tous ces événements et des décisions prises.
Les technologies modernes de la manipulation de masse des médias occidentaux ont maintenant atteint ma mère patrie..."
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Sombres alliés

11 Mai 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

Les Occidentaux ont toujours aimé les nazis quand ils les aidaient à tenir en respect les Russes. On le voit en Ukraine aujourd'hui. Quelque part dans son journal de 1969 Paul Morand rappelle que l'ingénieur nazi qui a inventé les V3 pendant la seconde guerre mondiale a reçu les félicitations... de l'ancien président du tribunal de Nüremberg qui l'avait condamné ! Cet ingénieur a joué un rôle actif dans le programme spatial de la NASA (la bien nommée) qui lui doit d'avoir réussi à surclasser les Soviétiques dans la conquête des étoiles.

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"Servitude humaine" de Somerset Maugham

8 Mai 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #1910 à 1935 - Auteurs et personnalités

Peut-être vous souvenez-vous de la chanson de Souchon qui disait « Comme dans ces nouvelles pour dames, de Somerset Maugham ».

J’ai acheté de Somerset Maugham « La Servitude humaine » (Of human bondage – le titre est meilleur en anglais, il fait moins « énième plagiat » d’un titre Vigny, le grand Vigny, si drôle quand il parle de Napoléon en Egypte, Vigny marié à Pau…). Pas à cause de Souchon, mais parce que le Docteur Deepak Chopra, fils du médecin personnel (indien) de Lord Mountbatten, dit quelque part que cet ouvrage qui lui fut offert par son père fut parmi les trois qui le décidèrent à devenir médecin plutôt qu’écrivain.

Je vous vois venir, fieffés rationalistes. Vous écumez, vous sautez sur votre chaise : « Bougre de Delorca, oser mentionner ce fumiste de Docteur Chopra dans les nobles colonnes de ce blog ! » Mais non vous ne dites même pas cela, parce qu’en bons rationalistes vous ignorez jusqu’au nom de Deepak Chopra, comme de Doreen Virtue, et de tous ces obscurs spéculateurs qui travaillent le cœur des distinguées trentenaires internautiques qui prient nuitamment la lune croissante (Artémis, nous y sommes en ce moment, après la sombre Hécate en Saturne du 29 au soir). Et je ne vous donnerai ni raison ni tort, à la manière d’Apollonios de Tyane (« Néron creusera et ne creusera pas le canal de Corinthe », au fait j’aurais plein de choses intéressantes à vous dire sur les murailles de Thèbes, et sur l’Apollon de César-Auguste, mais ne nous dispersons pas trop, n’est-ce pas ? je ne suis pas un véritable écrivain et donc je n’ai ni le temps ni la légitimité pour écrire des livres ou des billets sur ces sujets importants et graves).

maughamRevenons à nos moutons. Somerset Maugham fut un auteur à succès de l’entre deux guerres. Le mieux payé du monde a-t-on dit. Vous allez me dire : s’il avait pour public les jeunes bourgeois indiens de l’époque cela fait déjà du monde, « mais pas que » comme disent les jeunes journalistes qui veulent être à la mode. « La servitude humaine » n’est pas son titre le plus connu. D’ailleurs il n’est plus réédité. Je l’ai commandé à un petit bouquiniste de province qui se vend sur Amazon. Ces gens me touchent toujours. Ils vous envoient toujours leurs livres bien empaquetés, avec de jolis timbres, parfois un gentil mot. Ils aiment leur métier, ils vous sont reconnaissants de ne pas avoir acheté Marc Lévy ou Jacques Attali.

L’édition que j’ai en main, plutôt bien conservée, a été publiée en livre de poche en 1966, à partir d’une édition chez Hachette de 1960. Les livres étaient moins prétentieux à l’époque. Pas de texte racoleur en quatrième de couv, pas de présentation de l’auteur. La traductrice est très discrète, elle ne mentionne même pas son prénom « Texte français de Mme E.R. Blanchet » est-il écrit, rien à voir avec certaines connasses des milieux antiguerre que j’ai connues dans les années 2000 qui indiquaient leur nom comme traductrices des articles sur Internet en plus gros encore que le nom des auteurs… Pardon pour cette nouvelle digression…

Le livre est dédié à Léon Barthou… Voilà qui m’interpelle… Nous autres béarnais, qui savons que Barthou est un nom bien de chez nous, avons tous été formés dans des écoles ou des lycées Louis Barthou. Barthou, natif d’Oloron-Sainte-Marie, président du conseil et ministre des affaires étrangères, périt en 1932 ou 1934 (ma mémoire défaille, mais je dirais plutôt 34) sous les balles d’un fasciste croate pour avoir trop aimé les Russes et les Serbes. C’est en partie à cause de cela qu’il n’y eut point d’alliance franco-russe contre Hitler (au grand dam du Malraux des Carnets du Front Populaire et de Mme Lacroix-Riz), comme il n’y a pas d’alliance franco-russe contre les néonazis ukrainiens aujourd’hui. Les Béarnais sont parfois géniaux, mais dans ce cas il arrive qu’on les assassine… Pensez à Henri IV…

Léon Barthou était-il de la famille de Louis ? Les sites trouvés sur Google ne disent rien sur lui (la mémoire internautique est ingrate), sauf qu’il fut « aéronaute », et vice-président d’un club français spécialisé dans ce domaine. Les gens du Sud-Ouest se prenaient parfois pour Icare. Les Messier, Latécoère, Daher. Ce n’est pas un hasard, si Airbus est à Toulouse. Quelle divinité les poussait-elle à vouloir voler ?

Je regarde Wikipedia sur Somersert Maugham. Né à Paris dans une famille de diplomates anglais, il passe, comme beaucoup de bourgeois de son temps, les vacances de sa petite enfance avec sa mère l’été à Deauville et l’hiver… à Pau…

Il a donc mis ses pas dans ceux de Vigny sur le boulevard des Pyrénées (le choix du titre « Servitude humaine » par le traducteur français n’est donc pas si débile, pas si hasardeux en tout cas, « il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous »). Sa mère est morte en couche (avec un cinquième fils mort-né) quand il avait huit ans (en 1883). Wikipedia ne dit pas s’il continua à se rendre à Pau après cela. En tout cas, s’il a connu Léon Barthou à Paris à l’âge adulte, ils ont pu évoquer ensemble le Béarn.

Poursuivons. Le héros de « La servitude humaine », Philip, voit sa mère mourir en couche en 1885. La scène est belle. Elle lui caresse délicatement les flancs huit jours avant d’expirer. Je l’ai lue avant de parcourir la fiche Wikipedia, donc sans savoir que c’était autobiographique. Evidemment en songeant que tout cela relève du témoignage oculaire, du vécu, on le perçoit différemment.

L’auteur a de fait grandi comme un enfant unique car ses frères et sœurs étaient bien plus âgés que lui. Il en va de même du héros Philip. J'aime la géographie de Paris de ce Philip, entre la Gaîté Montparnasse et le boulevard Raspail à Paris. Le voyage de Philip dans la vie, est celui auquel nous convie Maugham. A la fin du chapitre 53 on a carrément droit à un rapide cours de philo entre Hobbes, Spinoza et Hume, et même de philo politique sur le rapport entre l'individu et l'Etat.

 

Les portraits de la fac de médecine de Londres ne sont pas mal non plus. Et toujours ses rêves obsédants autour de l'Andalousie. A son héros aussi on a dit que les plus belles femmes du monde s'y trouvaient. Moi c'est un vieux monsieur qui me l'avait dit, dans le TGV espagnol DSCN5767en 1994 quand nous traversions l'austère Castille. Le monsieur n'avait pas vraiment le physique de l'éphèbe bien placé pour vanter les beautés sévillanes, c'est pourtant ce qu'il fit, et sur un ton si convaincant que vingt ans plus tard je m'en souviens encore. Pourtant allez savoir pourquoi, quand je suis allé sur les bords du Guadalquivir, je n'ai pas vu de femmes, seulement des monuments. "Je vous ai attendus sur les bords du Guadalquivir et vous n'y étiez pas", phrase absurde que Malraux lança, selon Chirac, dans un meeting en banlieue rouge pour faire taire les gars de la CGT venus l'empêcher de parler... Oued-el-Kabir, le grand fleuve, le Rio Grande... Mais ne dérivons pas trop...

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Les gaullistes étaient-ils des fascistes ?

7 Mai 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Divers histoire

Au milieu de tant de traits profondément antipathiques dans le journal de Morand, quelques saillies vraiment drôles, comme celle-ci, le 15 septembre 1969 :
de-gaulle-copie-1.jpg
"Le syndicalisme a pris, samedi, l'offensive. Le Parti communiste est le seul parti : il va essayer de faire sauter le gouvernement. Mais chez les gaullistes, les durs (style "Debré") vont prendre la tête de la résistance (à cet égard, très dangereux d'avoir confié l'armée à Debré). Ce sont des fous ; ils sont très capables de se démasquer fascistes et de casser le Parti communiste syndicaliste avec leurs groupes d'action civique, troupes d'Allemagne, etc. Retour de de Gaulle, Malraux compris, etc. Bref, je pense qu'on est fort près de l'affrontement."

L'amateur d'histoire fiction (de "what if history") que je suis est comblé.

Morand n'aimait pas Debré qu'il trouvait idiot. J'aime aussi quand il se moque de la bouche "en cul de poule" de De Gaulle, de ses airs bonnasses, de sa manière de récupérer les idées à la mode, de flatter la vanité des Français tout en détruisant le pays tout autant qu'il le construit (comme Louis XIV, Napoléon et Clemenceau dit-il). Morand comme Céline fut un vichyssois anti-patriote, une curiosité pour entomologiste.
Epaminondas.png
Pour ma part plus j'y pense plus je crois que la grandeur de Bonaparte tint à son côté Epaminondas, et seulement à cela : c'est à dire que comme Auguste il tenait sa puissance d'ailleurs, d'un prodige. Chateaubriand l'a très bien senti.

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