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Le blog de Frédéric Delorca

Kali Malone dans une église bretonne

14 Mai 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik, #Christianisme

Trente-deux catholiques, membres et des proches du parti politique d’extrême droite intégriste Civitas, ont obtenu samedi 13 mai 2023 l’annulation du concert d’orgue de l’artiste américaine Kali Malone (dont le prénom évoque la déesse de la destruction, très prisée par Miley Cyrus et le CERN), qui a grandi à Denver, à l'aéroport très célèbre. Pendant plus d’une heure, le groupe avait bloqué l’entrée de l’église de Saint-Cornély, à Carnac (Morbihan). Ils jugeaient le concert « profanatoire » et interpelaient l'évêque Mgr Centène qui l'avait autorisé (en rappelant les règles canoniques en matière d'occupation des églises).

"L’événement, écrivent les Cerbères de Libération, rappelle l’annulation, en avril, du concert de Bilal Hassani dans une église désacralisée de Metz (Moselle). L’artiste, icône de la communauté LGBT + dérangeante pour certaines franges extrémistes (et homophobes) catholiques, avait pris cette décision après avoir reçu des menaces.

Eddy de Pretto, lui, avait été cyberharcelé après un concert en l’église Saint-Eustache à Paris, où il avait interprété son morceau A quoi bon, évoquant les difficultés à concilier son homosexualité et sa foi. La justice a condamné onze harceleurs du chanteur en décembre dernier."

Si vous ne voyez pas bien à quel univers cette "artiste" se rattache, voyez à quoi elle a participé du 15 février au 7 mai 2023 à l'église du Saint Esprit (Paris 12) : la bande son de l'exposition "Au-delà" : "une pièce immersive de la compositrice, accompagnée de Stephen O'Malley à la guitare électrique"...

Vous ne voyez pas bien d'où son camarade Stephen O'Malley tire son inspiration ?

Lisez ici la présentation de sa production musicale "Freemasonry" (franc-maçonnerie) sortie le 1er mai 2016 : 

"Cette fois, il s'agit d'une édition double vinyle de Wold's Freermasonry, la première fois sur cire pour une œuvre initialement publiée par Profound Lore Records sur CD en 2011. La troupe de la Saskatchewan, dirigée par un certain Fortress Crookedjaw, ne fait aucun prisonnier et bien sûr ne t vous rencontrer au milieu - ils déchargent plutôt un barrage de bruit putride, zéro-fidélité, totalement addictif au goût de black metal, ancré par des voix qui doivent compter parmi les plus effrayantes et carrément désagréables que nous ayons entendues sur disque ce année.

Mais ces hurlements de chien de l'enfer articulent en fait, selon Wold, "une série de poèmes et de discours" sur des sujets tels que les allusions à la Mère dans le Faust de Goethe, la présence de figures de déesses noires dans les écrits de Plutarque et le symbolisme maçonnique. Bien que complètement éteint et effacé pour baiser, le monde hermétique du bruit que Wold conjure est curieusement discipliné, curieusement sensuel et certainement très, très cathartique. Des invocations démoniaques à outrance comme « Libérez le bouc du Lévitique » contrastent avec des pièces plus rythmées et atmosphériques comme le superlatif « Working Tools For Praxis ». Votre goût pour cette chose dans son ensemble dépendra probablement de votre réceptivité aux voix qui ressemblent à des enregistrements sur le terrain d'une chambre de torture d'animaux prises et alimentées par une pédale d'effet à 5 £ au maximum;"

On sait quel intérêt suscitent les mégalithes de Carnac pour le néopaganisme...

Si vous ne voyez toujours pas de quoi il s'agit, je ne peux pas vous aider davantage...

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Retour à Montmartre

11 Mai 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #XIXe siècle - Auteurs et personnalités, #Christianisme, #Divers histoire

Je trouve ceci sous la plume de Richard Khaitzine (dont j'ai déjà parlé ici) dans le bulletin 62 de la Société d'histoire et d'archéologie Le Vieux Montmartre (1997) :

"Pourquoi élever une église nommée Sacré-Coeur ? Pour comprendre, il nous faut revenir à l'année 1672. A cette époque, une religieuse visitandine de Paray-le-Monial, Marguerite-Marie Alacoque répandit la dévotion au Sacré-Coeur du Christ, à la suite d'une apparition dont elle aurait bénéficié. Ce culte devint public sous l'impulsion de Marie Leclzinska, en 1765. La France fut consacrée au Sacré-Coeur par Louis XVI, en 1792. Le symbole, un coeur surmonté d'une croix, en fut porté, cousu sur leur veste, par les Chouans.

L'érection du Sacré-Coeur sur la Butte Montmartre se fit à l'instigation d'une organisation connue sous le nom de Hiéron du Val d'Or de Paray-le-Monial. Le fondateur de cette organisation fut un jésuite, le Père Drevon, lequel prêchait le retour du Christ et son règne social. A ce premier fondateur vint se joindre un Basque espagnol, le baron de Sarachaga (1840-1918). Alexis de Sarachaga fonda le Musée-Bibliothèque de Paray-leMonial avec l'aide du Baron Félix d'Alcantara, du Docteur Henri Favre et de sa fille Mme Bessonet-Favre. Ces deux dernières personnalités étaient membres des cercles ésotériques parisiens.

Sous la direction du Baron de Sarachaga, le Hiéron adopta une ligne philosophique empreinte de la pensée gnostique et cette orientation explique l'étrange symbolisme de la basilique montmartroise. Il faut croire que les autorités ecclésiastiques n'en furent pas dupes car le baron, persécuté, fut contraint de se retirer à Marseille.

La dévotion au Sacré-Coeur n'était pas neuve, et déjà, dans l'antiquité, un culte lui était rendu, ainsi qu'en témoigne une amulette égyptienne conservée au musée de Rennes. L'image du cœur rayonnant est également omniprésente chez les Templiers, elle est visible dans les commanderies d'Angleterre et sur les murs du donjon de Chinon. Il s'agit d'un culte très ancien, celui du Coeur du ciel, autrement dit le Soleil. Par conséquent, du moins à l'origine, le mouvement de Paray-le-Monial n'était nullement inféodé au Vatican. Il se rattachait à la Gnose, à une connaissance de nature métaphysique et ésotérique, un courant souterrain qui traversa toutes les époques, et dont nous verrons qu'il eut de singuliers prolongements, à la fin du XIXème siècle, à Montmartre."

Khaitzine attribue dans un numéro de l'année suivante tout simplement la construction de Montmartre à Fulcanelli, ce qu'il démontre à partir d'une symbolique du sein allaitant qu'il juge alchimique, mais laissons cela pour l'instant.

Je suis tombé sur ce passage parce qu'il parle du Hiéron du Val d'Or. Or un de mes correspondants a attiré il y a peu mon attention sur un livre, en forme de roman (mais dans les milieux ésotériques les romans font souvent "passer" des vérités) d'un certain Morris Leblanc (pseudonyme) dont les préfaciers font état d'un "groupe d'hermétistes sulpiciens rattaché au Hiéron du Val d'Or, ou disons à une société clandestine chrétienne entretenant - par voie de réminiscences polaires - un lien profond avec l'Ordre ésotérique fondé par le Baron de Sarachaga (1840-1918)". Un certain Jean Parvulesco (1928-2010), panthéiste roumain, aurait eu accès à certains savoirs secrets de ce groupe dont des éléments sur "la nature atlantéenne de l'Arche d'Alliance" (sic).

J'ai connu un médium très branché sur les aspects ésotériques de Montmartre... On y revient donc par des voies sinueuses... A noter que le médium Reynald Roussel explique dans une vidéo de 2021 que c'est la stigmatisée Edith Royer (1841-1924) qui a choisi l'emplacement du Sacré Coeur en voyant une grand croix bleue au dessus de sa calèche le soir où elle cherchait le lieu adéquat en communication avec Jésus (il dit le tenir de lectures et de prêtres).

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Cienfuegos, la ville française de Cuba

11 Mai 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

Petit avant-goût de mon prochain livre sur Cuba : un petit air de Cienfuegos. Cienfuegos fut la seule fondation française d'Amérique latine. Une dépêche de l'agence chinoise Xinhua le rappelait récemment. Des restes architecturaux de l'aventure française de Louis de Clouet ont permis à la ville d'être inscrite au patrimoine mondial de l'humanité en 2005. Même si le projet colonial initial n'était pas politiquement correct (il s'agissait de contrer l'influence de l'émancipation haïtienne), les habitants essaient de préserver les meilleurs aspects de cet héritage.

En 1910 , Charles Berchon, co-secrétaire de la Société de géographie et d’études coloniales de Marseille, écrivait :
« Cienfuegos porte le nom de son fondateur espagnol ; mais on ne peut oublier le Cubain Santa Cruz qui, sans profit, céda son emplacement, et le Français de Clouet qui, avec privilèges, créa et accrut une modeste colonie devenue grande agglomération augmentée des faubourgs : Marsillan et Punta-Arena. Cette cité a ses maisons et ses rue d'une parfaite régularité, un square central composé de longs parterres et d'allées touffues. On y admire une église, avec deux tours inégales aux petits dômes bulbeux, et avec une madone vêtue de costume brodé, un théâtre décoré richement dont la salle est ornée de guirlandes et de fins médaillons, grâce à la générosité d'un mécène vénézuélien, Thomas Terry. L'hôtel de ville est spacieux, peuplé de scribes ; les cercles sont luxueux, et leurs péristyles sont encombrés de membres. D'ailleurs, ici, on trouve bon nombre de fonctionnaires, d'avocats, de médecins, de professeurs, de commerçants, dont certaines enseignes arborent les mentions : Parfumerie de Paris, Nouveautés de France, Boulangerie de la jeunesse française, même un établissement dénommé Notre-Dame de Lourdes. Voici encore des devantures avec des drapeaux tricolores.
Deux habitants sont de curieux phénomènes : une Cubaine de 07 ans, naine de 75 centimètres ; et un Galicien de 20 ans, géant haut de 2 mètres. D'autres citoyens ont plus grande importance par leur trafic de charbon et surtout de sucre. Ce dernier article est logé dans des magasins qui contiennent jusqu'à 150,000 sacs. Une belle rue conduit au port le plus central du Sud cubain. »

 

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L'altérité abkhaze

11 Mai 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Abkhazie

Amusante cette scène d'un reportage d'Arte d'il y a trois mois où la guide touristique Zarina Vakhabova, 25 ans, qui fait visiter une datcha secrète de Staline en Abkhazie, montre les drapeaux des Etats, ou presqu'Etats qui ont reconnu son pays (min 7'30) : Russie, Ossétie du Sud, Venezuela, Nicaragua, Nauru, Vanuatu,Tuvalu, Syrie.

Pour le reste le reportage est mauvais. Il ânone l'idéologie dominante sur le thème "oh pôôôvre Abkhazie embarquée sous le parapluie russe du méchant Poutine qui fait cette guerre cruelle à l'Ukraine ! pôôôvre pays qui n'a pas son mot à dire !". Il aurait pu ajouter "pôôôvre pays qui supporte la vie des Russes en maillot de bain alors que le conseil municipal de Soukhoum veut les cantonner sur les plages".

Le journaliste n'envisage pas une seconde le problème existentiel qu'affronterait ce pays si la Géorgie (ce qui n'est heureusement pas à l'ordre du jour) basculait dans le camp occidental et ouvrait un front sud anti-russe en attaquant Soukhoumi comme cela avait été le cas en 2008 contre l'Ossétie avec le bouillant Saakachvili...

J'échangeais hier avec un correspondant qui a lu le livre de M. Ashuba, et s'est rendu en Abkhazie à deux reprises en 2016 et 2018. Il a visité les monastères abkhazes comme avant lui le photographe Guillaume Poli, et a connu une forte empathie avec les moines. Comme moi il est frappé par la présence de la mort dans ce pays, et les nombreuses spéculations ésotériques à son sujet : pays de Prométhée, de Médée, des Dioscures... Il rêve d'y retourner... Ce n'est pas vraiment mon cas, à vrai dire... l'altérite du monde caucasien n'est pas si facile à gérer ; je me satisfais mieux des charmes de l'Hexagone...

Ce matin je lisais une histoire d'un bateau turc d'esclaves africains à destination de la Crimée qui autour des années 1800 s'est échoué sur les côtes abkhazes où une garnison russe les a recueillis. Ces "afro-abkhazes" ont ensuite fait souche dans le pays. Et puis encore celle de cet interprète cubain qui s'est marié du côté de Gagra dans les années 2000 et s'y est enraciné... Qui dira après ça que l'Abkhazie est un pays replié sur lui-même ?

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Encore une abomination artistique

8 Mai 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik

Au début du printemps l'exposition au Palais de Tokyo d'une soi-disant oeuvre d'art à contenu clairement pédo-pornographique (cf à gauche) "Fuck abstraction" d'une certaine Miriam Cahn avait suscité la polémique, la ministre de la culture Rima Abdul Malak s'étant retranchée derrière la soi-disant intentio auctoris pour refuser de la faire décrocher (l'auteure en effet avait allégué avoir voulu représenter seulement des horreurs de la guerre).

Le Conseil d'Etat en référé avait emboîté le pas de la ministre dans une ordonnance de rejet des requêtes des associations Juristes pour l'Enfance, Pornostop, Innocence en danger, et Face à l'inceste (ordonnance du 14 avril 2023) en se calant sur la déclaration d'intention de l'artiste et en ajoutant que " si l’on peut regretter que le cahier pédagogique à destination des enseignants, fourni au titre de la mission statutaire de l’établissement de conception et mise « en œuvre des actions d’éducation artistique et culturelle, notamment en direction des jeunes », ne comporte aucune forme d’avertissement quant à l’impact possible de certaines œuvres sur des mineurs, notamment parmi les plus jeunes, il résulte de l’instruction qu’aucun mineur visitant seul l’exposition n’a été signalé et qu’aucun incident né de la présence d’un mineur devant le tableau en cause n’a été recensé."

L'intentio auctoris n'était pourtant pas si claire que le prétend la haute juridiction. Dans un article du 11 mai 2023 sur ArtsHabdoMédias, très favorable à Miriam Cahn, l'artiste maltaise Francesca Caruana décrivait ainsi "l'oeuvre" : "Il s’agit d’une scène de fellation nettement repérable entre un adulte et un enfant, traitée par contrastes, le corps de l’enfant est petit, mains menottées dans le dos, agenouillé devant un homme puissant, plus détaillé, dominateur, dont le visage est totalement absent, seulement souligné par un cercle blanc."

Un octogénaire a finalement décidé de faire justice lui-même le 7 mai Pierre Chassin, ancien chef du groupe Front national au conseil municipal des Mureaux (Yvelines). fils d'un ami de Saint-Exupéry et général putschiste d'Algérie Lionel Chassin, en l’aspergeant de peinture mauve. Le Rassemblement national s'est désolidarisé de cet acte. Le personnage est un aventurier, ancien mercenaire, amateur de traversées à la voile, et par ailleurs auteur de livre et diplômé de Sciences Po. A maints égards il incarne l'opposé du féminisme androgyne anti-colonialiste que défend l'artiste qu'il attaque. Une opposition bien commode pour nos médias, le modèle noir/blanc qu'ils adorent. Mais en fait Chassin communie au même athéisme que la peintre à laquelle il s'oppose : "Lorsque,  l'été 1962, l'Algérie perdue, j'ai voulu m'enfoncer dans le désert du Sud marocain, reniant le dieu qui nous avait trahis... je me suis juré de ne plus croire qu'en moi", a-t-il écrit dans Baroud pour une autre vie (p. 18).

Quand on lit un peu le "CV" de Miriam Cahn on découvre qu'en 1982, "alors âgée de 33 ans, elle participe à la Documenta 7 de Kassel". Le CV ne précise pas qu'elle y est présentée aux côtés de Marina Abramovic (dont il n'est pas nécessaire de rappeler l'investissement occultiste - voir ici), Mais cela commença plutôt mal pour son happening international, car à l'époque le curateur Rudi Fuchs exposa un autre artiste dans son espace d'exposition, ce qui la conduisit à retirer son tableau... L'anecdote revient souvent dans les articles. L'insistance sur son âge à l'époque (33 ans, chiffre maçonnique) peut conduire à se demander si cette opposition avec Fuchs n'est pas une sorte de mise en scène codée. La dame aurait investi dans l'art après le suicide de sa soeur. Elle est fascinée par la violence et la destruction, et, du coup, sous couvert de compassion avec les victimes, fait pleurer sur toutes les guerres globalistes de Sarajevo à Kiev, sans en dénoncer les vrais responsables.

Comme le dit encore Vigilant Citizen : "Les tableaux de Miriam Cahn dépeignent l'obsession de l'élite occulte pour le contrôle, la torture et l'abus systématique des enfants. Son style de peinture est étrangement similaire à celui d'artistes comme Kim Noble (une victime du programme de Mind Control Monarque) qui présentent également d'horribles abus dans un style distinctif à la fois enfantin et profondément dérangeant."

Ce pseudo-art sans envergure esthétique et au contenu moral nihiliste inscrit au programme "des actions d’éducation artistique et culturelle, notamment en direction des jeunes "est un poison typique de l'idéologie 666 qui a envahi sournoisement toutes les classes lettrées, et dont il sera difficile de guérir.

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