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Le blog de Frédéric Delorca

La maladie mentale collective, et le problème de l'altérité

25 Juillet 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

Actualisation 2019 : Texte écrit avant mes découvertes sur le monde invisible au contact des médiums, largement renié depuis que je sais quelles forces sont à l'oeuvre dans tout cela.

Tous les commentateurs fonctionnalistes (sans le savoir) et totalitaires, qui, brodant à l'excès autour du cas du tueur norvégien admirateur de M. Finkielkraut, voudraient nous faire croire que toute opinion politique un peu atypique est une maladie mentale, devraient écouter ce petit extrait de conférence (quoique son auteur me paraisse plier un peu trop le bâton dans l'autre sens) :

 

http://www.youtube.com/watch?v=zQegsqYhuZE&feature=youtu.be

 

 

Oui, on peut être un amoureux de la solitude, et des interrogations non conformistes, ne pas avoir envie de se perdre dans la bêtise des polémiques parisiennes, sans avoir pour autant un "problème mental".

 

Il y a eu le tueur surréaliste, popularisé notamment par le Fantôme de la Liberté de Bunuel, qui tirait sur les pigeons et les gens du haut de la Tour Montparnasse, il y a aujourd'hui le pur facho islamophobe dans son délire. Evidemment je préférais le premier qui n'était qu'une construction littéraire, mais, pour en finir avec le second, ce n'est pas le discours normativiste, uniformisant et répressif qui nous fera avancer. Prenons les problèmes sociaux à la racine. Le rapport à l'autre, à ses propres peurs intérieures. En défendant les caricatures de Mahomet au Danemark, on suscite l'assassinat à Oslo. Parce que, dans les deux cas, on refuse l'altérité. L'autre n'existe pas, on ne l'entend pas, pas même l'autre en soi (et même les "anti-racistes" ne l'entendent pas non plus, aucun titulaire de discours dogmatiques). On ne négocie plus. On ne négocie pas avec Kadhafi, ni avec Gbagbo, ni avec les Talibans. On tue. 1 million de morts en Irak depuis 2003 aux dernières nouvelles. On tue, jusqu'à ce qu'on perde, jusqu'à ce qu'on doive s'enfuir en hélico comme à Saïgon et à Téhéran. On tue hors des frontières, et on pousse à tuer à l'intérieur des nôtres.

 

La maladie mentale si elle existe est dans cet ordre totalitaire qui nous met tous en porte à faux avec autrui et avec nous-mêmes. Le choix de la solitude et de l'opinion dissidente n'est pas le problème, mais bien souvent le début du remède. A condition juste de ne pas perdre le sens du cheminement ascensionnel. C'est le problème des fachos. Comme dirait Nietzsche : ils prennent le plus court chemin - qui n'est jamais le bon - ; celui qu'offre généreusement la civilisation étatsunienne aux désespérés : l'amour des flingues et de Jésus-Christ. Ce n'est pas la bonne voie. La bonne voie est dans la recherche de l'autre en soi (l'autre dynamique, et non l'autre régressif, égotiste et identiaire, l'autre anti-autre que beaucoup de gens deviennent dans le système actuel), même au prix de la solitude. Mais j'avoue que cela devient de plus en plus difficile, tant cet autre (toute forme d'altérité) est refoulé dans les mots et les comportements. Nous ne sommes plus chacun pour autrui et pour les institutions que des animaux à domestiquer (et même souvent moins que les animaux), du cheptel à discipliner, "pour sa propre conservation", un cheptel aussi paniqué, au fond, devant cet univers décidément si unheimlich, que des cochons à l'abattoir.

 

Mauvaises voies, mauvaises nouvelles...

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