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Le blog de Frédéric Delorca

Les anges de la mort

10 Juillet 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

Flingué en décembre dernier par la Colère des Dieux qui a décrèté urbi et orbi que sa part d'ombre ne justifiait plus qu'il vécût sur notre terre, irrémédiablement amputé depuis lors de sa naïveté, Delorca continue de remplir son rôle sur un mode essentiellement "fonctionnel", marionnette des anges qui s'évertuent à le faire encore "exister" un peu (et au milieu de tout ça de courageux anonymes m'envoient par la pose des DVD d'épouvante, quelle idée ! allez comprendre...).

 

Dans le cadre de ce rôle purement "fonctionnel" qui m'est donc désormais imparti, il me faut continuer à dénoncer une ou deux réalités qui n'intéressent pas nos institutions impériales (notamment les institutions médiatiques) et donc les citoyens ordinaires de nos contrées qui, faute de temps et d'énergie, leur sont entrèrement soumis.

 

Par exemple ces escadrons de la mort qui sévissent à Slaviansk en ce moment. Combien sont-ils ? Combien de gens tuent-ils ?


DSCN2714

Tout le monde s'en fout parce qu'au même moment beaucoup plus de gens encore sont tués en Syrie et en Irak, parce que notre époque est écoeurée par tous ces massacres comme par la nullité de François Hollande et les magouilles de l'UMP, fatiguée par Monsato, par les banques, par le cynisme. D'accord. Mais restons un peu sur Slaviansk quand même. Poutine les a lâchés, comme tous ces petits chefs du tiers-monde condamnés à défendre un pré-carré avant d'aider les autres. "Sébastopol first". Et l'Occident se fout de ces pauvres diables "prorusses" comme ils disent desquels le soi-disant parlement de Kiev aujourd"hui prétend confisquer les terres.

 

Slaviansk relève toi. Ils sont devenus fous. Oui, j'ai plus de sympathie pour ces romantiques "bruts de pomme" comme disait une amie journaliste de la "République populaire de Donesk" que pour les néo-nazis de Kiev qui ont le vocabulaire de la "sélection naturelle" aux lèvres en permanence. Non je n'aime pas Porochenko et son double discours qui a cyniquement rompu le cessez-le-feu samedi sous les applaudissements d'Obama, ni cette Union européenne vermoulue qui joue ses hymnes comme des marches funèbres.

 

Toutes ces technostuctures nous enterrent vivants. Et dire que les "intermittents du spectacle" viennent réclamer le droit de chanter leur louange avecde jolis contrats à durée indéterminée dans la poche. Fantasme de bureaucratisation généralisée "pour que je puisse payer mon forfait Bouygues, mon forfait Free, et préparer ma retraite sans faire tâche dans les fichiers de ma banque et de la sécurité sociale". Bah voui. En voilà un bel idéal de vie.

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Un petit zeste de structuralisme quand même

8 Juillet 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

Depuis l'adolescence j'ai toujours été du côté des philosophes et anthropologues qui refusent de surestimer le changement.

P1020711Bourdieu par exemple disait toujours que dans les années 60, alors que Touraine et les technocrates tenaient un discours de  la "modernisation", du changement perpétuel, lui, à l'écoute des structuralistes,  était plus sensible à ce qui dans les agencements des relations humaines ne changeait pas. Je suis comme lui. Je pense que l'humanité n'a pas vraiment enregistré de progrès moraux depuis Chrysippe de Soles ou Caton d'Utique, et l'idéologie du "développement personnel" dont sont porteurs par exemple les thérapeutes énergéticiens (mais aussi le système libéral dans son ensemble) m'horripile.

 

De même je ne surestime pas les progrès que les technologies apportent à nos vies. Par exemple Internet, les SMS, les portables : ils nous égarent dans toutes sortes de leurres et maintiennent nos cerveaux en attente. Ce faisant certes ils nous libèrent de l'ennui, du vide, mais aussi de toutes les distractions gratuites, saines et créatives que les cerveaux "d'avant" trouvaient pour meubler le vide : le dessin, la chanson, la lecture des livres, le jardinage. Ils nous ôtent aussi cette disponibilité oisive qui soustendait notre temps libre et nous rendait ouverts à tout et n'importe quoi. L'avantage de ces nouvelles technologies (sans même parler de leur coût écologique considérable, en termes de consommation électrique notamment) reste largement à démontrer.

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"Let the music play"

4 Juillet 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Pendant ma petite descente aux enfers hivernale (je dis "petite" car elle aurait pu être bien pire et plus dangereuse), je suis tombé, au hasard des synchronicités, sur ce morceau de musique dont j'ai fait par ailleurs l'éloge sur Internet et qui évoque mes 13 ans. J'ai été surpris par le texte que je n'avais pas écouté sérieusement à 13 ans, et par la grâce très sobre des gestes de la chanteuse.

 

Vous savez, il y a ce philosophe australien, Stove, qui se plaint qu'avec le surréalisme, Bergson, Heidegger etc on soit entré dans "l'âge du jazz de la philosophie" qui a déglingué les valeurs de la rationalité et de l'intellect. Tous les réacs se sont plaints de ça dans tous les domaines de la culture.

 

La victoire de la musique noire américaine, du jazz jusqu'au funk, dans la culture occidentale est une victoire juste (qui annonce la victoire ultérieure du mouvement des droits civiques, laquelle n'en est qu'un sous-produit).

 

Un jour, en 2012 je crois, j'ai rencontré un black de mon âge à Pau. Un type improbable qui avait été l'agent commercial de grands interprètes de ma génération comme Deniece Williams, Earth Wind and Fire, que sais-je encore. Toute sa famille (ses oncles, ses aïeux) avait un rapport très intime à la musique. Ce type s'appelait Kevin Polk. Polk est le nom du onzième président des Etats-Unis. Je suppose qu'on a donné ce nom à l'un de ses ancêtres quand il a été libéré des plantations au XIXème siècle. Les noirs américains n'ont pas de nom, sauf celui que leur maître a bien voulu leur donner après avoir volé celui de leurs ancêtres. Je n'ai rien demandé sur la généalogie de sa famille. Je ne suispas un intello lourdingue qui "cuisine" les gens sur leur passé. Mais son amour pour la musique parlait pour son histoire. C'était l'amour de ce qui, pendant des siècles de servitude, avait maintenu en vie ses ancêtres.

 

J'ai retrouvé le même amour dans les gestes de la chanteuse Shannon pendant ma longue déchéance. Elle raconte comment, sur la piste de danse, une magie amoureuse s'est nouée entre un homme et une femme. Comment l'homme s'est éloigné soudain pour danser avec une autre, d'une manière inexplicable. La femme alors se tourne vers l'Amour, son Dieu, et lui demande ce qu'elle doit faire, et l'Amour dit "Let the music play, he won't get away, this groove he can't ignore, he won't leave you any more". Et le deuxième couplet décrit le miracle : "he's dancing his way back to me" (phrase répétée deux fois avec beaucoup d'inspiration). Pour les ancêtres de Shannon comme pour ceux de M. Polk, la musique, le "groove", fut l'intermédiaire avec les dieux de leurs ancêtres perdus et vaincus. Peut-être même un remplaçant de leurs dieux. Le "groove" est devenu leur "maat" comme disaient les égyptiens, leur ordre des choses, et ils savaient que ce maat ne les trahirait pas. Que tout reviendrait vers eux en temps utile.

 

Cette chanson, comme les films que me conseilla le lecteur de ce blog Jeff, m'aidèrent à tenir, me firent entendre que tout reviendrait en temps utile, qu'une justice serait rétablie. Ainsi, ce qui aida certains peuples à résister, aide d'autres peuples et d'autres individus à survivre. Je peux ressentir en écoutant "Let the music play" la même chose qu'en entendant le vieil hymne serbe "Ajde Jano" dont je peux imaginer qu'il aida ce peuple à tenir le choc de la tyrannie ottomane. Les résistances des uns sont le salut des autres.

 

 

 

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Les démagogues, les sociaux-dem', les terres d'Hadès

4 Juillet 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

Il y avait à ma table hier un quadra juriste turc "libéral" (au sens américain du terme, c'est-à-dire "de gauche"), de ceux qui mangent du porc et boivent de l'alcool. "J'étais opposé aux kémalistes autrefois, disait-il, mais aujourd'hui comme beaucoup je suis obligé de dire 'Entre deux fascistes, je préfère celui qui boit du vin' ". Pour cette raison il aime mieux vivre à Antalya (où l'AKP n'est pas majoritaire) qu'à Istanbul. Favorable à l'autonomie des Kurdes, il a signé eu des problèmes un jour pour avoir signé une pétition en faveur d'une demande de pardon des autorités turques aux Arméniens.

 

"Le discours sur le complot que sort Sarkozy depuis sa garde à vue est le même que celui d'Erdogan, notait-il, encore qu'Erdogan fasse bien pire avec la Justice que Sarkozy". Tout ces démagogues me font peur. Je hais la France sarkozyste autant que cet aimable Turc déteste la Turquie erdoganiste...

 

sarko.jpgFace à cela, les sociaux-dem' sont toujours aussi inconsistants : François Hollande annonçant une Enième réforme des administrations, un Grand Paris qui coûtera plus cher que les intercommunalités en terme de masse salariale, une réforme des régions qui ne fera qu'éloigner le contrôle des citoyens sur elles, travail minutieux de dynamitage de la République encore et toujours. Emmanuel Valls va-t-il nous ressortir un timbre à l'effigie des Femen pour nous remonter le moral ? Celles-ci ont du plomb dans l'aile, après avoir foutu le feu au théâtre qui avait eu l'immense générosité de les héberger (un incendie accidentel... leur chef a dû laisser trainer une clope mal éteinte), puis squatté un local administratif insalubre à Clichy, menacé d'aller s'installer dans une église ou à l'Hotel de ville de Paris chez leur copine Anne Hildago (sic). Il n'y a plus que Brigitte Lahaie pour les accueillir sur RMC.

 

Pas plus enthousiasmante la gauche de la gauche, qui, quand elle sort de son entre-soi  bien pensant appelle à voter Juncker à la présidence de la commission européenne.

 

cerbyPour me changer les idées, je parcours cette nuit le papier que Babette Babich a posté sur Academia.edu à propos d'un texte de Nietzsche sur la mort d'Empédocle. Elle travaille ses marottes (comme tous les universitaires) autour de Lucien de Samosate et contre les transhumanistes. Elle note comme en passant l'importance des descentes aux Enfers en philosophie, chez Pythagore, chez Parménide etc. Et je lui donne raison ! Toutes les descentes aux Enfers comptent depuis celle d'Inanna chez les summériens. C'est un sujet à méditer sans cesse. Il n'y a pas de retour vers la lumière (d'anabase si l'on veut) sans une plongée profonde dans les ténèbres.

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Le contribuable solidaire des peuples des "Etats voyous"

1 Juillet 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Le groupe BNP Paribas est condamné à une amende égale au montant de ses bénéfices annuels par la justice américaine pour avoir effectué des opérations avec des Etats sous embargo juridique étatsunien comme le Soudan ou Cuba. Cette condamnation devrait avoir pour conséquences de priver l'Etat de 2 milliards d'impôts s'il applique (comme cela est annoncé) la déductibilité du montant de l'amende des prochains bénéfices imposables de la banque. Autrement dit, les contribuables français paieront à hauteur de 2 milliards d'euros pour le choix (à mobile lucratif et non idéologique, il va sans dire) fait par ce groupe il y a quelques années de braver les interdits étatsuniens. Cas intéressant de "solidarité forcée". 2 milliards, cela fait quand même 33 euros par personnes, que, chers amis lecteurs, vous auriez pu tout aussi bien décider vous-mêmes (par exemple par le biais d'associations que vous auriez créées, vous qui êtes si créatifs) de donner à des Cubains, des Abkhazes, des Zimbabwéens, etc.

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