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Le blog de Frédéric Delorca

11 novembre 2013, en France et à Belgrade

11 Novembre 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Après que j'aie assisté à une commémoration (pour l'éducation de mon fils), pitoyable commémoration du 11 novembre, dans une capitale régionale française (le plus pitoyable y était peut-être l'éloge des déserteurs fait par les enfants des écoles sur instruction de leurs pédagogues), l'homme de gauche "vertueux", pacifiste, d'origine immigrée, aussi antifasciste que ma famille de républicains espagnols, et exempt de tout rouge-brunisme que je suis, mais attaché à l'existence de la nation française comme facteur de résistance à l'hégémonie américaine et à la logique de la lutte des blocs Occident/Chine, ne peut s'empêcher de faire un clin d'oeil ici à un pays allié des Occidentaux en 14-18 et qui y perdit un sixième de sa population : la Serbie, qui commémorait aujourd'hui aussi son 11 novembre (cf dépêche de Tanjug ci-dessous). Le drapeau serbe flottait sur la Maison blanche en 1918 et ce pays passait pour un pays martyr aux yeux de tous.

 

Comme le rappelle JP Chevènement dans son dernier livre, la guerre de 14-18 ne fut pas une simple "folie" de dirigeants européens. C'est le résultat d'une agression du reste de l'Europe par l'impérialisme allemand qui a pris la décision de déclarer la guerre à la Russie après que les sociaux-démocrates allemands aient trahi l'idéal pacifiste de l'internationale socialiste (voir le billet ici). Et  même un pacifiste internationaliste endurant comme Romain Rolland, dans "Au dessus de la mêlée" que je lisais récemment, ne cherche nullement à minimiser la responsabilité allemande dans le déclenchement de la guerre, ni les actes de piraterie internationale impardonnables qu'ont été aux yeux de leurs contemporains le viol de la neutralité de la Belgique et le bombardement de la cathédrale de Reims. Rappelons aussi que la France était à cette époque la seule République du continent et qu'elle a résisté à l'attaque impériale allemande au nom de l'idéal de Valmy.

 

Qu'il y ait eu des absurdités de l'état-major (encore que toutes les offensives ne furent pas absurdes car elles devaient rendre service aux Russes pour soulager l'autre front, les Russes 3,3 millions de morts, premier pays pour le nombre de victimes, vous les auriez oubliés ?), que les Africains mobilisés sous notre drapeau aient été trop mal récompensés de leur sacrifice,qu'après 1918 la France ait traité sottement son ennemi vaincu (les Allemands), c'est certain. Mais cela ne justifie pas que l'on dissolve ce passé dans une nuit où toutes les vaches sont grises. Les raisons et les torts ne sont pas également répartis.

 

Aujourd'hui des factions d'extrême-droite s'en sont pris à M. Hollande, oubliant quel terreau d'unité nationale était le 11 novembre. Sans doute M. Hollande serait-il plus fondé à invoquer cette unité s'il s'était montré moins autiste dans l'exercice du pouvoir au cours des derniers mois (sur l'amnistie des syndicaliste, comme sur le mariage "pour tous") et si (entre autre) il ne pliait pas honteusement le genou devant l'Arabie saoudite et M. Netanyahou aujourd'hui, comme il le faisait devant le Qatar naguèreau détriment de la paix au Proche-Orient. Mais il est regrettable que cet esprit d'insurrection parfaitement dépourvu de repères et potentiellement très dangereux pour notre vivre-ensemble se nourrisse du fourvoiement moral de nos institutions. Il faut vraiment que tout un chacun individuellement et collectivement se mobilise, pour réapprendre l'histoire de notre continent, et refonder une République au service de valeurs de résistance éhique dans l'intérêt général de l'humanité. Des commémorations comme le 11 novembre devraient servir à cela.

 

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BELGRADE -- President Tomislav Nikolić on Monday took part in Armistice Day commemorations by placing a wreath at the Tomb to the Unknown Hero on Mt. Avala.

 Nikolić
Nikolić is seen at Mt. Avala on Monday (Tanjug)

After the ceremonial laying of the wreath, inscribed with the words, "To the heros of the Great War - proud descendants," Nikolić wrote in the memorial's guestbook:

"Many owe to Serbia, Serbia owes to you, without you this would be someone else's country, a foreign language would be spoken, foreign songs sung. On behalf of a grateful Serbia, which remembers and respects."

Nikolić was accompanied by Defense Minister Nebojša Rodić and Serbian Army chief Gen. Ljubiša Diković.

Serbia, along with other countries that emerged victorious from the First World War, is today marking Armistice Day.

The central gathering to mark the day was held at the Memorial to the Defenders of Belgrade, attended by Prime Minister Ivica Dačić, other government officials, and foreign diplomatic and military representatives.

Dačić noted in his address that Serbia "chose the right side" in both world wars, and that the country "believes that it needs to, in peace, strengthen its natural place, a place that it has in the family of equal and united European nations."

He said that it was necessary to, as we remember "our common ancestors" who were the innocent victims of war, make an effort and strengthen the awareness of the need to forgive, and a constant affirmation of life in peace.

The prime minister also stated that Serbia lost one third of its population in the First World War and suffered irreparable material destruction, and that it "did not completely recover from those consequences to this day."

Dačić reminded those gathered that the war started with "an attack on a kingdom in the Balkans, the Kingdom of Serbia," and according to reports, spoke with reverence about the Serbian victories in the battles of Cer and Kolubara, the country's heroic resistance in 1915, and the military's withdrawal through Albania - followed by the "resurrection" of the Serbian army, the breakthrough at the Macedonian Front, and finally the liberation in 1918.

He remarked that "history has been built up and enriched all these years with new findings, but also with stereotypes which put the spotlight on the numerous victories in the battlefield and the glorious heroic commanders, but also neglect the enormous losses and destruction."

According to the Serbian prime minister, it is courageous to fight for freedom, "that is an honor and a virtue," but, he said, "according to all yardsticks Serbia gave too much in the First World War."

Dačić said that it was the obligation of all, "regardless of ethnicity and religion" to "persevere" in the dignified memory of the war, but that it was also the obligation of everyone "to leave our descendants a better arranged, more stable, democratic and tolerant society, based on the principles of understanding, equality, cooperation, and non-violence."

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