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Le blog de Frédéric Delorca

Articles avec #colonialisme-imperialisme tag

Décès de Me Roland Weyl

7 Mai 2021 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Souvenirs d'enfance et de jeunesse, #La gauche, #Colonialisme-impérialisme

Quand je travaillais à Versailles, il y a 14 ans, une magistrate de droite m'avait dit "J'apprécie beaucoup maître Weyl, même si je ne partage pas ses idées, et puis il a ce style de la vieille génération, il me rappelle mes aïeux". Elle appréciait la douceur de sa voix alliée, dans ses plaidoiries, à une concision et grande précision du style (et de mémoire sans lire aucune note). Même quand il plaidait à Versailles en terre royaliste cet avocat communiste ancien résistant faisait bonne impression. Moi je me souviens qu'il avait signé l'appel de Bruxelles que nous diffusions en 2000 contre l'ingérence de l'OTAN en Serbie - voyez mon livre sur le sujet (L'Obs signale son nom dans la liste des signataires avec une faute d'orthographe). Comme le rappellent ses biographies il s'est opposé à toutes les guerres d'ingérence, au Proche-Orient, en Afghanistan etc, l'embargo sur Cuba et sur le Venezuela, ainsi que l'occupation de la Palestine.

Il s'est éteint à l'âge de 102 ans le 20 avril dernier.

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Coopération avec la Russie : le Soudan fait marche arrière

7 Mai 2021 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Le monde autour de nous

Nouvelle étape  dans la confrontation russo-américaine (voir aussi la livraison de missiles Patriot à l'Ukraine), le Soudan qui avait signé en 2017 (avant la révolution soudanaise) un traité de 25 ans avec Moscou en décembre dernier pour la construction d'une base navale russe sur la Mer Rouge (première base militaire russe en Afrique) a annoncé le 29 avril la suspension du projet sous la pression américaine.

Le 26 janvier, le chef du Conseil de souveraineté soudanaise, Abdel Fattah Al-Burhan, a discuté avec Andrew Young le commandant adjoint de l' « AFRICOM » (Commandement militaire américain en Afrique), des moyens de renforcer la coopération militaire entre Khartoum et Washington, après l'annulation des sanctions américaines contre son pays. Khartoum choisit Biden contre Poutine.

Pour l'instant la Russie n'a qu'une base navale hors de ses frontières (Tartous en Syrie), de même que la Chine (Djibouti en Afrique). Les Américains en ont 800...

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Cloudwalk, Nikuv, Smartmatic : le stockage biométrique en Afrique et ailleurs...

12 Avril 2021 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous, #Colonialisme-impérialisme

En mai 2018, Lynsey Chutel, correspondante d'Associated Press en Afrique du Sud, expliquait que  :"en mars dernier, le gouvernement zimbabwéen a signé un partenariat stratégique  avec la start-up CloudWalk Technology basée à Guangzhou (Canton) - et blacklistée par Washington - pour lancer un programme de reconnaissance faciale à grande échelle dans tout le pays. L'accord, soutenu par l' initiative Belt and Road (la route de la Soie) du gouvernement chinois , utilisera cette technologie principalement  dans la sécurité et l'application de la loi et sera probablement étendu à d'autres programmes publics."

Une de ses conséquences fut que les électeurs en juillet 2018 durent voter avec leur photo et non en enduisant leur doigt d'encre comme d'ordinaire. Le but était de lutter contre les les électeurs fantômes explique Kudzai Chimhangwa (ce que ne disent pas les médias, c'est que c'est l'opposition qui a demandé cela). «J'ai regardé avec envie les Chinois être capables de payer leurs repas avec leur joli visage», déclarait au Global Times Shingi Magada, une consultant zimbabwéen, «J'ai hâte que cela arrive au beau peuple du Zimbabwe.»

Lynsey Chutel accuse Pékin de "roder" ainsi ses logiciels de reconnaissance faciale sur la population africaine. Elle souligne aussi, bien sûr le risque de favoriser la fraude au profit du pouvoir en place.

L'expert en cybersécurité Arthur Gwagwa a mis en évidence, nous dit-elle, deux cas d'ingérence présumée dans les données électorales en masse - l'un avec des données sur les serveurs de la commission électorale, et l'autre concernant la «mise en boîte noire» des éléments de sécurité du bulletin de vote.  Dans l'article de Global Voices auquel elle renvoie Adolf Mavheneke mettait en doute l'honnêteté du partenariat du gouvernement zimbabwéen avec CloudWalk. Il rappelait que cinq ans plus tôt,  c'était une société israélienne appelée Nikuv qui avait manipulé la liste électorale. CloudWalk  prolongerait les manigances de Nikuv.

Il conviendrait de dire un mot de Nikuv, dans rejeton de la nation phare de l'intelligence artificielle qu'est en ce moment Israël. On renverra à ce sujet à l'enquête de la journaliste israélo américaine de gauche Yael Even Or en 2017 dans laquelle  Ron Asher, directeur Afrique de Nikuv, reconnaît que le fondateur Emmanuel Antebi et Robert Mugabe se seraient rencontrés en 2004 pour le lancement de nouvelles cartes d'identité. Antebi, explique Even Or, a fondé Nikuv en 1994  comme une des filiales du Formula Group, un grand groupe de logiciels en Israël. Nikuv est actif dans d'autres pays de la région, tels que le Botswana, Madagascar, la Zambie et le Lesotho. L'enquête ne permet pas de trancher sur la rumeur selon laquelle les bulletins de vote étaient faussés avec une sorte d'encre invisible. Elle met en revanche en cause la falsification des listes électorales.

Les malversations de Nikuv ont été repérées en février 2014 par l'avocat Z Allan Ntata , et d'autres, au Malawi où elles auraient été associées à celles du responsable d'une société israélo-sud-africaine (Paramount Group) Eric Ichikowitz , et l'Open Society de Soros... A l'époque, les oligarques avaient propulsé au pouvoir Joyce Hilda Mtila Banda (une amie de la Clinton Foundation) après la mort du président panafricaniste (et sulfureux pour l'Occident, vu ses sympathies pro-iraniennes et pro-Laurent Gbagbo) Bingu Wa Mutharika  en avril 2012 (ils viennent de faire la même chose en Tanzanie et feront peut-être de même avec Biden-Harris). Mais les casseroles de l'ex-présidente Banda avaient été trop volumineuses pour lui permettre d'être réélue.

En raison des doutes qui entouraient leur fiabilité, les dispositifs de Nikuv avaient été rejetés en 2012.

Aujourd'hui l'Open Society de Soros publie une étude contre CloudWalk, qui explique que la Banque Mondiale a financé en 2019 un projet pour que le gouvernement zimbabwéen utilise l'identification numérique afin de supprimer les travailleurs fantômes de la fonction publique, élargissant ainsi l'utilisation de l'identification numérique. L'étude dénonce l'absence d'implication de la population qui ne connaît pas l'intérêt des nouvelles cartes d'identités numériques, les erreurs de l'état civil qui ont été transposées,l'absence de protection des données qui fait que tout peut être communiqué à la police. On sent que c'est un peu l'arbre qui cache la forêt - rien sur l'utilisation par le big business mondial... derrière lequel se trouvent Soros et ses amis.

De la même manière le rapport de la commission d'enquête du congrès américain sur les enjeux économiques et sécuritaires des rapports sino-américains de 2020 exploite largement la coopération sino-zimbabwéenne pour dénoncer une volonté de Pékin de stocker des données sur les populations africaines. Mais si l'on veut bien citer Nikuv et CloudWalk pour les entreprises de numérisation des visages, on ne cite pas Smartmatic (qui est en procès avec Fox News qui l'accusa d'avoir orchestrée la vraie-fausse défaite de Trump), la société de Maloch-Brown, le pion de Soros auprès du cabinet de la reine d'Angleterre et de la City, qui numérise les empreintes digitales et stocke les données biométriques pour le vote en Ouganda, et en Albanie... Depuis cinq ans déjà la firme se fait l'avocat de la reconnaissance faciale dans les bureaux de vote. En Ouganda la reconnaissance biométrique a lamentablement planté en janvier dernier pour des raisons technologiques, mais elle est sur les starting blocks dans bien d'autres pays, et rien n'indique que Smartmatic offre plus e garanties que son rival chinois CloudWalk pour la protection des données et éviter que celles-ci ne soient transmises à des grandes multinationales... ou n'atterrissent entre les mains de hackers.

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Xinjiang : le journalisme aux ordres

6 Avril 2021 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Revue de presse, #Le monde autour de nous

Toujours la désinformation sur le Xinjiang pour pousser les Occidentaux à la confrontation avec la Chine.

Le site chinois CGTN publie le témoignage de "Laurène Beaumond" qui a vécu 7 ans en Chine et a de la famille dans cette province raconte : "Je suis restée principalement à Urumqi, mais je me suis aussi rendue à Kashgar, Aksu et dans cette splendide région dont les vallons verdoyants rappellent les Alpes suisses : Kanas. Et cela m'a fait la même impression que lorsque je suis allée en Mongolie Intérieure ou dans la région autonome coréenne dans le Jilin : un sentiment d'harmonie totale, de respect des uns et des autres, et surtout un attachement à la nature et à ses merveilles. Effacement culturel ? Dans le Xinjiang, tous les panneaux de signalisation et les enseignes des magasins sont en mandarin et en langue turcophone parlée par les Ouïghours. Les documents administratifs sont également dans les deux langues. Ayant été victime d'un pépin de santé qui m'a obligée à rester hospitalisée une semaine à Urumqi en 2016, j'ai été soignée par une équipe de médecins ouïghours dans un établissement situé juste à côté d'une des plus grandes mosquées de la ville. Chaque matin, j'étais réveillée par le chant du muezzin qui appelait les fidèles à la prière et la cantine de l'hôpital était 100 % halal. D'où ma surprise en lisant sur la page Wikipédia francophone consacrée au Xinjiang : « Dans les années 2010, des centaines de milliers de musulmans pratiquants ouïghours (…) passent par des camps de rééducation chinois. L'idéologie communiste est inculquée aux détenus qui subissent des tortures et sont forcés à manger du porc et à boire de l'alcool ». Vu la manière dont c'est écrit, on sent la source fiable... J'ai dîné avec un policier kazakh, un membre des forces spéciales d'intervention ouïghour (qui heureusement parlaient anglais tous les deux !) et je me rappelle leur avoir demandé si ils avaient rencontré des obstacles pour intégrer la police chinoise. « Aucuns ! » M'ont-ils répondu. « On raconte tellement d'âneries sur le Xinjiang, on y fait même plus attention... » C'était en 2015 et je ne pense pas que leur sentiment a changé depuis. J'ai vu des Han manger dans des restaurants ouïghours et vice-versa. Les mosquées, le Grand Bazar, l'artisanat traditionnel musulman, tout est préservé et mis en valeur."

Une caporal journaliste de l'Im-Monde Nathalie Guibert se croit en mesure de "debunker" la "fake news"et  accuse CGTN d'avoir "inventé" "Laurène Beaumond"  qui n'existerait pas. Pas de chance. Le Figaro le 2 avril dément et dit avoir interviewé "Laurène Beaumond" qui est un pseudonyme. Je pourrais lister les journalistes pitoyables de l'ex-journal de référence qui au cours de 30 dernières années n'ont jamais su prendre la plume que pour inciter toujours plus nos armées à attaquer les pays faibles, nos banquiers à imposer des embargos. Mais ces gens ne méritent pas que l'on retienne leur nom, et ils ont de toute façon une place en enfer, où leur sens de la justice et de la vérité sera correctement rémunéré.

A l'heure où la dégradation de la situation dans le Donbass ukrainien conduit à une montée des tensions russo-ukrainiennes, où Washington finance des paramilitaires à la frontière vénézolo-colombienne, où le secrétaire général de l'OTAN (qui veut créer une base de lancement de missiles comme l'y autorise la dénonciation du traité INF) déclare dans Deutsche Welle que "La fonte des glaces dans l'Arctique pourrait conduire à un réchauffement des tensions géopolitiques entre les différentes puissances", on peut faire confiance à ces "chiens de garde" pour continuer à nous faire applaudir les bombardier, et entretenir nos haines.

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Vincent Bolloré prend le contrôle du plus grand port du Ghana

30 Mars 2021 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Le monde autour de nous

Le conglomérat français Bolloré Africa Logistics (qui contrôle Europe 1, Cnews, Canal+ etc), en partenariat avec lebras portuaire du géant danois Maersk, APM Terminals, a ouvert un terminal à conteneurs ultramoderne extrêmement rentable à Tema au Ghana port en juillet 2019.

C'est le dernier maillon d'une chaîne de 18 terminaux à conteneurs ouest-africains gérés par le milliardaire français et ses partenaires. Ainsi le milliardaire français Vincent Bolloré a ajouté Tema aux 15 ports ouest-africains qu'il contrôlait déjà. Les concessions que Bolloré a obtenues du Ghana sont similaires à celles qu'il a obtenues pour ses opérations au port de Lomé, au Togo , en échange du financement d'un cabinet de conseil politique de premier plan pour aider le président du pays à être réélu. Africa Confidential détaille les trucages des chiffres, les modalités de la négociation biaisée etc.

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