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Le blog de Frédéric Delorca

Articles avec #colonialisme-imperialisme tag

Xinjiang : le journalisme aux ordres

6 Avril 2021 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Revue de presse, #Le monde autour de nous

Toujours la désinformation sur le Xinjiang pour pousser les Occidentaux à la confrontation avec la Chine.

Le site chinois CGTN publie le témoignage de "Laurène Beaumond" qui a vécu 7 ans en Chine et a de la famille dans cette province raconte : "Je suis restée principalement à Urumqi, mais je me suis aussi rendue à Kashgar, Aksu et dans cette splendide région dont les vallons verdoyants rappellent les Alpes suisses : Kanas. Et cela m'a fait la même impression que lorsque je suis allée en Mongolie Intérieure ou dans la région autonome coréenne dans le Jilin : un sentiment d'harmonie totale, de respect des uns et des autres, et surtout un attachement à la nature et à ses merveilles. Effacement culturel ? Dans le Xinjiang, tous les panneaux de signalisation et les enseignes des magasins sont en mandarin et en langue turcophone parlée par les Ouïghours. Les documents administratifs sont également dans les deux langues. Ayant été victime d'un pépin de santé qui m'a obligée à rester hospitalisée une semaine à Urumqi en 2016, j'ai été soignée par une équipe de médecins ouïghours dans un établissement situé juste à côté d'une des plus grandes mosquées de la ville. Chaque matin, j'étais réveillée par le chant du muezzin qui appelait les fidèles à la prière et la cantine de l'hôpital était 100 % halal. D'où ma surprise en lisant sur la page Wikipédia francophone consacrée au Xinjiang : « Dans les années 2010, des centaines de milliers de musulmans pratiquants ouïghours (…) passent par des camps de rééducation chinois. L'idéologie communiste est inculquée aux détenus qui subissent des tortures et sont forcés à manger du porc et à boire de l'alcool ». Vu la manière dont c'est écrit, on sent la source fiable... J'ai dîné avec un policier kazakh, un membre des forces spéciales d'intervention ouïghour (qui heureusement parlaient anglais tous les deux !) et je me rappelle leur avoir demandé si ils avaient rencontré des obstacles pour intégrer la police chinoise. « Aucuns ! » M'ont-ils répondu. « On raconte tellement d'âneries sur le Xinjiang, on y fait même plus attention... » C'était en 2015 et je ne pense pas que leur sentiment a changé depuis. J'ai vu des Han manger dans des restaurants ouïghours et vice-versa. Les mosquées, le Grand Bazar, l'artisanat traditionnel musulman, tout est préservé et mis en valeur."

Une caporal journaliste de l'Im-Monde Nathalie Guibert se croit en mesure de "debunker" la "fake news"et  accuse CGTN d'avoir "inventé" "Laurène Beaumond"  qui n'existerait pas. Pas de chance. Le Figaro le 2 avril dément et dit avoir interviewé "Laurène Beaumond" qui est un pseudonyme. Je pourrais lister les journalistes pitoyables de l'ex-journal de référence qui au cours de 30 dernières années n'ont jamais su prendre la plume que pour inciter toujours plus nos armées à attaquer les pays faibles, nos banquiers à imposer des embargos. Mais ces gens ne méritent pas que l'on retienne leur nom, et ils ont de toute façon une place en enfer, où leur sens de la justice et de la vérité sera correctement rémunéré.

A l'heure où la dégradation de la situation dans le Donbass ukrainien conduit à une montée des tensions russo-ukrainiennes, où Washington finance des paramilitaires à la frontière vénézolo-colombienne, où le secrétaire général de l'OTAN (qui veut créer une base de lancement de missiles comme l'y autorise la dénonciation du traité INF) déclare dans Deutsche Welle que "La fonte des glaces dans l'Arctique pourrait conduire à un réchauffement des tensions géopolitiques entre les différentes puissances", on peut faire confiance à ces "chiens de garde" pour continuer à nous faire applaudir les bombardier, et entretenir nos haines.

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Vincent Bolloré prend le contrôle du plus grand port du Ghana

30 Mars 2021 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Le monde autour de nous

Le conglomérat français Bolloré Africa Logistics (qui contrôle Europe 1, Cnews, Canal+ etc), en partenariat avec lebras portuaire du géant danois Maersk, APM Terminals, a ouvert un terminal à conteneurs ultramoderne extrêmement rentable à Tema au Ghana port en juillet 2019.

C'est le dernier maillon d'une chaîne de 18 terminaux à conteneurs ouest-africains gérés par le milliardaire français et ses partenaires. Ainsi le milliardaire français Vincent Bolloré a ajouté Tema aux 15 ports ouest-africains qu'il contrôlait déjà. Les concessions que Bolloré a obtenues du Ghana sont similaires à celles qu'il a obtenues pour ses opérations au port de Lomé, au Togo , en échange du financement d'un cabinet de conseil politique de premier plan pour aider le président du pays à être réélu. Africa Confidential détaille les trucages des chiffres, les modalités de la négociation biaisée etc.

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Elon Musk et la dévastation de la société papoue

23 Mars 2021 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Le monde autour de nous

Revenons d'un mot au martyre de la Papouasie occidentale qu'on a déjà évoqué il y a quatre ans. En décembre 2020, le gouvernement indonésien a offert Elon Musk, PDG de SpaceX, une portion d'une île, l'île de Biak, dans cette province pour qu'il y installe un site de lancement de fusées. Ce projet commençant à susciter des polémiques, deux chercheurs, Daniel Raventós et Julie Wark, sur Couterpunch se penchent sur l'envers du décor qui permet au pouvoir de Djakarta de se procurer si facilement des terres en Papouasie. Et l'envers du décor, c'est un véritable génocide organisé par l'Indonésie dans cette zone depuis la fin des années 1960, par la surexploitation minière et forestière entre les mains des militaires, le démembrement de l'espace par la construction d'autoroute, le tout dans une ambiance répressive terrible qui interdit aux Papous expropriés d'entreprendre des actions en justice pour faire valoir leurs droits. Les auteurs détaillent cette tragédie sous un angle original mais souvent controversé (qui d'ailleurs fait beaucoup écho aux thématiques féministes couplées au culte de la terre mère à l'égard desquelles il faut rester méfiant) : l'armée indonésienne selon eux se livre à des viols systématiques des femmes pour priver la société papoue de tout "ressort" moral qui leur permettrait de résister aux expropriations, car leur lignage est corrompu - d'où le titre de leur article "Papouasie occidentale: violer les femmes pour violer la terre". Ils en veulent pour preuve le fait que dans les zones minières le taux de SIDA est très supérieur à ce qu'il est dans le reste de la province, et ils citent des cas de jeunes filles violées à chaque relève de l'armée, avec à chaque étape un enfant qui naît. Il faut être prudent car par exemple dans les années 1990, Sara Flounders de l'International Action Center avait utilement critiqué les excès de Catharine A. MacKinnon sur l'utilisation soi-disant systématique par les Serbes de l'arme du viol en Bosnie. Mais qu'il y ait des approximations ici ou là n'invalide pas le fait que le viol a effectivement été utilisé comme une arme au Kivu, au Libéria etc.

Le drame papou est donc bien réel, mais il ne fera jamais la "une" de nos journaux.

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Le Mozambique victime de la malédiction du gaz

22 Mars 2021 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Le monde autour de nous, #Débats chez les "résistants"

Comme toujours là où sont découverts des gisements d'hydrocarbures apparait une guérilla (islamiste s'il y a des musulmans dans les environs, ou d'une autre idéologie si la religion dominante est différente).

Cette semaine la presse conservatrice pro-israélienne se mobilise autour de la situation du Mozambique à grand renfort de titres sensationnalistes. "Décapitation d'enfants au Mozambique" écrit aujourd'hui Judith Bergman sur le site du Gatestone Institute, un think tank fondé par Nina Rosenwald, héritière des magasins Sears, Rosebuck & Company (un article notamment relayé sur Tweeter par la juriste pro-Trump Elizabeth Yore) - le Telegraph à Londres avait choisi à peu près le même le 16 mars ("11 enfants et jeunes décapités au Mozambique").

L'article dénonce les exactions du groupe islamiste Al Ansar al-Sunna qui opère au Mozambique dans la région de Cabo Delgado (la 9ème réserve gazière du monde), ce qui a occasionné le déplacement de 500 000 personnes  (et le groupe a aussi attaqué la Tanzanie en octobre dernier), et chiffre le nombre de victimes dues à ses attaques à 1 300 civils tués. Il est publié onze jours seulement après que (le 11 mars) Washington a introduit Al Ansar al-Sunna dans sa liste d'organisations terroristes.

Comment interpréter cette mobilisation ?

La firme française Total s'est engagée l'an dernier à investir dans un projet d'exploitation off shore avec liquéfaction du gaz de 14,9 milliards de dollars, son plus gros investissement en Afrique de tous les temps malgré la prise par Al Ansar al-Sunna de la ville portuaire de Mocimboa da Praia en juin et en août 2020, alors qu'Exxon a dit retarder ses propres projets dans la zone pour cause de Covid.

Un article publié le 31 août dernier par le journal turc Daily Sabah, laissait entendre que la compagnie de mercenaires Wagner employée par le gouvernement mozambicain avait damé le pion à l'américain Blackwater (très actif en Afghanistan, Irak etc) dont le patron, Erik Prince, était un conseiller de Trump, Wagner ayant ensuite laissé la place à des sud-africains. Prince, qui cependant continue à fournir des hélicoptères et des navires, pourrait-il être derrière cette montée au créneau du Gatestone Institute sur le thème de la recrudescence de la violence au Mozambique pour pouvoir décrocher de nouveaux contrats ? Un article du spécialiste des compagnies de sécurité privée David Isenberg rappelait il y a trois ans qu'il était lié à Cambridge Analytica, la société accusée d'avoir piraté en 2018 50 millions comptes Facebook pour en exploiter les données, et qu'il avait un certain don pour jouer les influenceurs d'opinion.

Evidemment le Gatestone Institute qui aime insister sur le péril islamiste, se garde de détailler l'arrière plan sociologique de l'essor de ce terrorisme et le rôle des forces répressives et de l'exploitation gazière dans son développement.

Concernant la réalité sociale du Mozambique, rappelons que l'Islam représente 19 % de la population. Présent depuis le VIIIe siècle, il est à prédominante soufie. L'envoi de jeunes musulmans mozambicains dans des écoles coraniques d'autres pays d'Afrique de l'Est et du Proche-Orient a abouti dans les années 2000 au développement de groupes salafistes parmi lesquels est né Al Ansar al-Sunna qui est passé à l'action armée en 2017. Certains analystes estiment que la brutalité des attaques de ce groupe, maintenant affilié à Daech, est lié à la faiblesse de son implantation locale qui le voue à la surenchère. Les déplacements de population sont aussi liés à la répression gouvernementale largement déléguée à des mercenaires comme le groupe russe Wagner. L'institut gouvernemental américain IDA souligne que la plupart des militants du groupe islamiste sont des chômeurs attirés seulement pas l'appât du gain. La région, qui parle en majorité le swahili, est en effet très pauvre tandis que les ressources pétrolières et gazières vont largement au pouvoir central contrôlé par le FRELIMO qui a fait du Mozambique un des  25 pays les  plus  corrompus au monde.

L'organisation écologiste "Les amis de la terre" dans un rapport de juin 2020 expliquait : "Pour  construire  les  installations  on shore,  plusieurs  villages  entiers,  dont  les  populations  sont  dépendantes  de  la  pêche  et  l’agriculture,  ont  été  déplacés  par  Anadarko (une société américaine), puis Total. Même si leurs uniformes ont changé, ce  sont  les  mêmes  personnes  qui  sont  en  charge  du  lien  avec  les  communautés  sur  le  terrain.  556  familles  ont  dû  quitter  leur  village.  Les  habitant·es  de  Milamba  ont par exemple été déplacé·es à l’intérieur des terres vers le mini-village de Quitunda construit au beau milieu de Senga, où uniquement les maisons du maire et des enseignant·es étaient meublées. Beaucoup d’habitants de Milamba étaient à la fois pêcheurs et agriculteurs. Ils ont  en  compensation  reçu  des  terres  agricoles  totale-ment inaccessibles, à plus de vingt kilomètres du village. Il en va de même pour leur accès à la mer, quand les bus mis à disposition pour y accéder ne correspondent pas aux horaires de pêche. Cet éloignement géographique devient  un  obstacle  infranchissable  lorsque  règne  la  peur d’être pris pour des insurgés par l’armée et donc de se faire tirer dessus. Aujourd’hui, cette communauté se  retrouve  donc  privée  de  tout  accès  à  la  mer  pour  pêcher,  et  aux  machambas109  pour  cultiver,  autrement  dit,  de  tout  moyen  de  subsistance.  À  cela  s’ajoute  un  accès  détérioré  à  l’éducation,  quand  suite  à  un  vol  de  fournitures,  l’école  construite  dans  le  village  d’accueil  reste totalement vide. Anadarko avait prévu de prendre des terres au village de Senga pour les donner aux communautés de Milamba et Quitupo, ce qui a causé beaucoup de mécontentement. Aujourd’hui,  Total  se  rendant  compte  que  les  terres  prévues  par  Anadarko  ne  permettent  pas  de  répondre  aux  promesses  faites  à  la  communauté  de  Milamba,  il  empiète  encore  plus  sur  Senga  et  commence  également  à  le  faire  sur  le  village  de  Macala.  L’entreprise  cherche même à négocier des terres situées en dehors de l’autorisation délivrée par le gouvernement mozambicain. La population de Senga se retrouve donc privée de  beaucoup  de  terres,  entre  celles  requises  pour  les  communautés  déplacées,  celles  attribuées  à  d’autres  entreprises  (contractuels  et  prestataires  de  services),  et  celles  occupées  par  l’armée  mozambicaine,  qui  y  a  installé  au  moins  21  camps  militaires  autour  du  parc  d’Afungi.  Ces  relocalisations  hasardeuses  de  populations  en  majorité  musulmanes  vivant  initialement  sur  la  côte  (Milamba),  dans  un  village  majoritairement  catholique  (Senga)  sont  particulièrement  malvenues  dans le contexte actuel de déstabilisation de la région. D’autant  plus  que  les  compensations  sont  inférieures  pour les habitants de Senga qui ont dû abandonner des terres,  par  rapport  à  celles  octroyées  à  ceux  de  Milamba. Cela ne peut qu’exacerber les tensions ethniques déjà existantes. Les attaques des insurgés et les difficultés de transport entre Pemba et Palma rendent par ailleurs difficile l’obtention de produits de première nécessité à Palma."

Parmi ces populations spoliées et précarisées livrées aux exactions des mercenaires, il est facile aux islamistes de recruter des hommes de main volontaires pour le djihad... Mais cela, le Gatestone Institute dont les dirigeants sont proches du "Big Business" et de Blackwater ne vous le dira pas.

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Pas de masques aux funérailles du président tanzanien anti-Bill Gates

21 Mars 2021 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #coronavirus-vaccination-big pharma, #Bill Gates, #Colonialisme-impérialisme, #Le monde autour de nous

Des milliers de personnes (sans masques) au stade Uhuru, à Dar es Salaam, le deuxième jour d'adieu au corps de feu le président tanzanien John Magufuli avant son transport à Dodoma pour une célébration nationale demain avant son inhumation dans son village natal le 26 mars

Du monde aussi, sans masques, le long de la route au passage du cortège funèbre (cf ci-dessous).

News Punch hier relevait qu'il y a un mois (le 8 février) le quotidien britannique The Guardian avait publié une tribune intitulée «Il est temps pour l'Afrique de freiner le président tanzanien anti-vaxxer» et reprochait au défunt président d'avoir dit que "Dieu avait débarrassé la Tanzanie du Covid". La tribune était signée par Vava Tampa un publiciste de Global Development, une ONG financée par la Bill and Melinda Gates Foundation investie dans la diffusion des vaccins ...

 

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