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Le blog de Frédéric Delorca

Articles avec #peuples d'europe et ue tag

L'enjeu alimentaire autour de l'Ukraine

6 Juin 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Peuples d'Europe et UE, #Les Stazinis, #Le monde autour de nous

Le ministre des Affaires étrangères de la Russie Sergueï Lavrov devait se rendre à Belgrade le mardi 7 juin, mais cette arrivée a été retardée après que trois pays (la Bulgarie, la Macédoine du Nord et le Monténégro) eurent interdit le vol de l'avion dans lequel Lavrov devait se trouver. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que la visite était annulée. Cette initiative des 3 pays vassaux de Washington viole la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, essentielle à la conduite des relations extérieures, qui garantit aux diplomates qu'ils seront libres d'assumer leurs fonctions.

Il y a 4 jours Macky Sall , président du Sénégal (pays qui s'est abstenu de condamner à l'ONU l'invasion de l'Ukraine) et de l'Union africaine s'est envolé pour Moscou pour convaincre Vladimir Poutine de laisser l'Ukraine exporter ses stocks de produits alimentaires pour éviter une dangereuse pénurie qui en Afrique commence à frapper notamment les enfants. De leur côté les Nations Unies tentent de négocier un accord avec la Russie pour permettre à l'Ukraine de redémarrer les exportations de céréales via la mer Noire.  Vladimir Poutine et de responsables russes ont fait savoir qu'ils allégeraient le blocus des ports ukrainiens si, en échange, l'Occident lève ses sanctions économiques contre Moscou. Les Etats-Unis, peu sensibles au sort des affamés, rejettent par avance cette proposition qu'un responsable américain dans Politico décrit  comme une "diplomatie d'extorsion".

Par ailleurs il existe une controverse pour savoir si les sanctions occidentales couvrent effectivement les exportations alimentaires russes et leurs produits fertilisants (la Russie produit une bonne partie de ces engrais). L'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield,prétend que non. En fait le point n'est pas clair : " Les sanctions ont perturbé les ventes d'engrais et de cultures en provenance de Russie, écrivait CTVNews en mars. De nombreuses banques et commerçants occidentaux évitent les approvisionnements russes de peur de ne pas respecter les règles en évolution rapide". L'Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Trésor américain a publié une nouvelle licence générale datée du 24 mars, qui soustrait  les engrais minéraux russes à d'éventuelles sanctions mais les acteurs économiques par prudence évitent de passer des contrats.

L'Union européenne, réfléchit au moyen d' expédier le grain ukrainien sur des routes terrestres via le rail et le camion, mais cela s'avère techniquement difficile et coûteux. Aux Etats-Unis des va-t-en-guerre irresponsables comme  Jason Crow (D-Colo.), ancien garde forestier de l'armée qui a rencontré le président ukrainien Zélinsky en mai, plaident pour une action de armée contre le blocus par les Russes du port d'Odessa (le seul grand port maintenant contrôlé par l'Ukraine après la chute de Marioupol). Crow est un ami de George Soros. Jennifer Allan Soros, la belle-fille du milliardaire avait symboliquement versé 2 800 dollars pour sa campagne en 2020 - le reste de ses comptes peut être épluché ici.

Les militaires américains résistent. Le chef d'état-major interarmées, le général Mark Milley, a déclaré mardi aux journalistes que le déminage des ports ukrainiens et la navigation dans le blocus naval russe "seraient une opération militaire à haut risque qui nécessiterait des efforts considérables". En outre la Turquie continue sagement de refuser l'accès des bateaux de guerre à la Mer noire.

Sur le front énergétique l’Union européenne a banni, vendredi 3 juin, la majeure partie des importations de pétrole russe par bateau avec un embargo dans les six mois, dans son 6e paquet de sanctions contre Moscou. Le premier ministre hongrois a en revanche obtenu que l’approvisionnement par oléoduc puisse continuer « temporairement » mais sans fixation de date limite pour alimenter la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque (ainsi accessoirement que l'exclusion du patriarche de l'église orthodoxe de la liste des sanctions au nom de la liberté religieuse).

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Les trahisons de la gauche de la gauche sur l'Ukraine

20 Mai 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche, #Peuples d'Europe et UE, #Colonialisme-impérialisme

Après notre inventaire des trahisons de la gauche de la gauche dans la lutte contre Big Pharma, voici quelques extraits celles concernant le combat pour la paix en Ukraine : trahisons délibérées ou simples naïvetés, on ne sait plus.

En France, le Tweet guerrier de Mélenchon du 18 mai (après une expulsion de diplomates qui pourtant ne faisait que répondre très normalement à la même expulsion préalable de diplomates russes) :  "En expulsant 34 diplomates français, 24 italiens et 27 espagnols, le gouvernement #Poutine provoque les nations de l'Europe du Sud. Il achève de s'exclure des nations qui cherchent la stabilité et la sécurité sur notre continent."

Le 7 avril sur BFM TV Fabien Roussel (PCF) estimait qu'il n'y a "pas assez" de sanctions contre la Russie.

Aux Etats-Unis, Bernie Sanders, Alexandria Ocasio Cortez, Ilhan Omar, et Rashida Tlaib (aile gauche du Parti démocrate) ont voté l'aide de 40 milliards à l'Ukraine  (dont une grande partie de missiles Stingers et Javelin qui vont encore prolonger inutilement cette guerre et dont une partie seront probablement revendus ou donnés par des mafias locales à des groupes extrémistes) - alors qu'au Yémen l'ONU n'obtient qu'un peu plus d'un quart des 4,3 millliards qu'elle demande pour sauver les enfants de l afamine. Dans la même logique, en Espagne Yolanda Diaz ministre communiste du travail approuve les livraisons d'armes de son pays (dirigé par la gauche) à Zelinsky.

Pour le reste, comme pendant la guerre en Irak ou la guerre au Kosovo, les prises de positions de la gauche de la gauche européenne vont souvent dans le sens d'une vague déclaration de principe en faveur de la paix (voir la photo de l'association parlementaire pacifiste à la chambre des députés italienne ManifestA ci-dessous) sans guère relayer les informations occultées par les grands médias qui permettraient aux gens d'avoir une vision plus équilibrée du conflit ukrainien.

 

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Caucase : Pas de deuxième front en vue

14 Mai 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Abkhazie, #Peuples d'Europe et UE

Les lignes bougent, et pas vraiment dans le bon sens à la frontière nord de la Russie la Suède et la Finlande demandent à rejoindre l'OTAN (Moscou va du coup couper ses livraisons d'électricité à Helsinki, mais Erdogan a le non goût, pour l'instant, de s'opposer à ces adhésions, ce qui va lui valoir beaucoup de pressions de ses alliés). Cependant sur le front du Caucase, le choses paraissent plus stables, bien que  le nouveau président d'Ossétie du Sud, Alan Gagloiev, élu le weekend dernier, ait confirmé son intention qui était aussi celle de son prédécesseur d'organiser un référendum sur l'adhésion de son pays à la Russie (tout en signalant qu'il ne le fera qu'avec le feu vert de Vladimir Poutine).

On a déjà parlé ici des laboratoires militaires américains en Géorgie tandis que Moscou soumettait au Conseil de sécurité hier celle des laboratoires en Ukraine (la Chine a jugé inquiétantes les dernières preuves d'activité biologique publiées par la Russie). Depuis le début de la guerre d'Ukraine la Georgie a manifesté sa réticence à se joindre à la politique américaine de sanctions contre la Russie, ce qui lui a été amèrement reproché par le régime de Zelinsky. Tbilissi a demandé à rejoindre l'Union européenne mais pas l'OTAN, et seul le parti de l'ex-président Saakachvili, le Mouvement national uni (qui avait quand même vendu les infrastructures énergétiques géorgiennes à la Russie après la guerre de 2008), aujourd'hui dans l'opposition, demande d'ouvrir un "deuxième front" anti-russe en Géorgie en attaquant l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie. Le politologue Ghia Abashidze accuse ce parti de faire le jeu de Moscou car cela perturberait la voie d'approvisionnement énergétique alternative de l'Ukraine par le Caucase. "Notre peuple a déjà combattu trois fois contre la Fédération de Russie, nous avons enduré des milliers de problèmes - nous garantissons à la population qu'il n'y aura pas de guerre dans le pays", a déclaré hier le Premier ministre géorgien, Irakli Gharibashvili .

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Alerte en Transnistrie

27 Avril 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Transnistrie, #Peuples d'Europe et UE, #Le monde autour de nous

Le 25 avril dernier à 17h45, des inconnus, se trouvant à l'intersection des rues Manoilova et Karl Marx, ont tiré 3 fois sur le bâtiment du ministère de la Sécurité d'État à Tiraspol avec un lance-grenades antichar. Puis dans la nuit du 26 avril, un groupe de personnes non identifiées sont entrées dans le village de Mayak, district de Grigoriopol pour y déposer des mines, deux ont explosé à proximité des antennes régionales de radio, dix ont été neutralisées par les forces de l'ordre. Le 27 (aujourd'hui) des tirs sont signalés dans la zone des entrepôts de Kolbasna principal stock d'armes (20 tonnes) de la 14e armée interarmes (russe) stationnée sur les bords du Dniestr. Les autorités transnistriennes font aussi état d'une attaque aérienne par drone contre une unité militaire à Tiraspol. Des drones en provenance d'Ukraine auraient aussi été vus au dessus de Kobalsana.

Des analystes russes estiment que les forces armées ukrainiennes qui ont perdu le plus grand entrepôt de Balakliya (région de Kharkiv/Kharkov), pourraient être tentées de vouloir compenser leurs pertes par la conquête de Kobalsana voire de la totalité de la Transnistrie, pour peu que le gouvernement moldave leur accorde son feu vert.

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Moldavie-Transnistrie : les rapports se tendent

19 Avril 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Transnistrie, #Peuples d'Europe et UE

Bien qu'elle ait proclamé sa neutralité entre l'OTAN et la Russie (neutralité inscrite dans sa constitution), la Moldavie (qui dépend entièrement de Moscou pour son énergie), à mesure que le conflit ukrainien s'éternise, durcit sa position çà l'égard de la Russie (interdiction de la lettre Z, du ruban de Saint-Georges, symbole de la victoire soviétique sur le nazisme, des fêtes du 9 mai) impose des contraintes économiques croissantes à l'entité sécessionniste transnistrienne (Pridnestrovie).

La direction de l'usine métallurgique moldave (Uzina Metalurgică Moldovenească SA), la plus grande entreprise de Transnistrie (redevenue rentable en 2017 seulement grâce à la fourniture de gaz russe à prix cassés), a demandé à l'UE d'influencer Chisinau, qui a interdit l'exportation et l'importation de ses produits.  L'usine est l'une des principales sources de revenus de la Pridnestrovie, ses recettes en devises représentent environ la moitié du budget de la république (dans un commerce structurellement déficitaire).

Tiraspol (qui a accueilli 30 500 réfugiés ukrainiens, ce qui représente un dixième de la population de l'entité, même proportion qu'en Moldavie où il y en a 360 000) a également fait appel à l'OMS pour se plaindre du manque de médicaments, car Chisinau "refuse de délivrer des permis pour l'importation de nouveaux lots de médicaments et retarde les marchandises qui ont déjà atteint la frontière".

Les observateurs et les experts notent que le changement de position des responsables moldaves a suivi immédiatement la visite à Chisinau de la représentante américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield , qui a promis que les États-Unis fourniraient une aide supplémentaire à la Moldavie d'un montant de 50 millions de dollars.

Le ministre des Affaires étrangères et de l'Intégration européenne moldave Niku Popescu a cependant eu la sagesse de préciser que son pays ne demandait pas d'armes à l'OTAN pour ne pas augmenter les tensions dans la zone. Le président de Moldovagaz affirme que la Russie en représailles contre le nouveau positionnement de Chisinau a doublé le tarif de son gaz en avril, de sorte que la Roumanie (qui livre des armes à l'Ukraine) tente en ce moment de compenser le manque à gagner pour ce pays, en complément d'une assistance financière internationale déjà significative obtenue début avril à Berlin.

Par ailleurs, pour mémoire, conformément à l'hystérie anti-russe ambiante, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, l'APCE, a adopté le 15 mars une résolution dont un des amendements désigne  la région séparatiste moldave de Transnistrie comme territoire occupé par la Russie (qu'elle a expulsée de son organisation), alors qu'elle avait toujours manifesté plus de réalisme sur la complexité du sécessionnisme transnistrien. Un élu centriste alsacien a participé à la présentation de cet amendement lamentable. Aucun élu de cette assemblée ne s'y est opposé. Dans cette enceinte aussi la bêtise est très contagieuse.

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