Articles avec #billets divers de delorca tag
Fin de semaine
Cet après-midi, en surfant sur le net, je tombe sur ce titre dans B92 : "Fiat urges Serbia to follow European path". En Europe ce sont les stars du showbiz qui appellent à voter pour l'Europe. En Europe de l'Est ce sont directement les patrons des grands groupes. Le pouvoir de l'argent s'y dit plus directement. Il est vrai que les stars du showbiz y sont moins politiquement correctes que chez nous. Marija Serifovic qui a remporté le concours de l'Eurovision l'an dernier avec Molitva a donné un concert pour le candidat du parti radical à la présidentielle. Je crois me souvenir aussi qu'en 2003 un chanteuse à succès avait été arrêtée après l'assassinat du premier ministre. D'ailleurs l'Eurovision ce soir est diffusée depuis Belgrade. Voilà qui doit coûter bien cher à ce pays.
Cette histoire d'Eurovision est toujours amusante. Dans les pays de l'Est elle fait toujours ressortir des aspects auquel l'Ouest ne s'attendrait pas. L'an dernier, les votes s'étaient prêtés à une véritable analyse géopolitique, les Turcs votant pour les Bosniaques, les Serbes pour les Russes, les votes des diverses diasporas basées en Autriche faisant des arbitrage. Et la nomination de Marija Serifovic avait fait ressurgir des propos homophobes en Serbie (car on l'accusait, car dans les Balkans c'est une accusation, de lesbianisme - peut être d'ailleurs est-ce la raison pour laquelle elle a soutenu le Parti radical, allez savoir). A propos de lesbianisme, la presse transnistrienne fait ses choux gras de la répression d'une gay pride à Chisinau (Moldavie). On pourrait faire un inventaire des gay pride réprimées en Europe de l'Est.
En feuilletant la presse alternative, j'observe aussi qu'Europalestine donne la parole à Georges Corm sur la situation libanaise - les médias occidentaux ayant annoncé un premier pas vers le compromis institutionnel dans ce pays. J'entends toujours dire du bien des analyses de Corm et je veux bien croire qu'elles sont plus fiables que celles de Thierry Meyssan. en parlant du Proche-orient, je vais m'atteler bientôt pour Parutions. com au CR d'un entretien donné par le résistant Georges Habbache avant sa mort.
D'un continent l'autre : une petite vidéo sur l'Amérique latine - pardon, Suramerica...
Les obsessions de l'Immonde
Chavez, lui, malgré ses maladresses folkloriques, a toujours des mots forts. La semaine dernière encore contre Merkel dont il a rappelé qu'elle était l'héritière d'une droite allemande qui a porté Hitler au pouvoir. Une évidence simple, mais que tout le monde oublie après des années passées à entendre décrire le "totalitarisme" nazi comme un Mal métaphysique qui serait tombé du ciel. Je dois écrire demain un article sur le sommet ALC-UE de Lima pour BRN. J'y dirai quelques mots de la voyoucratie des multinationales en Amérique latine, que couvrent les ridicules fanfaronnades pro-Lula de M. Le Boucher, et les imprécations anti-Chavez des technostructures de nos "démocraties occidentales".
Cuando sali de Cuba
Ce matin j'ai retrouvé sur un blog une vidéo d'une vieille chanson qui passait sur les ondes de la radio espagnole dans les années 1970 : "Cuando sali de Cuba". J'avais 7 ou 8 ans quand je l'ai entendue pour la première fois, au cours des vacances que je passais à l'occasion en Espagne où vivait une partie de la famille de mon père (la partie qui n'avait pas fui en 1939). Cette chanson m'avait marqué. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que j'en comprenais facilement le refrain : "Quand je suis parti de Cuba j'ai laissé ma vie et mon amour". J'ai entendu à nouveau cette chanson, par hasard, sur une radio madrilène en 1995. Je travaillais alors à l'ambassade de France. J'avais assisté à un congrès d'Izquierda unida sous passeport diplomatique. J'avais vu tout un amphithéatre, et notamment toutes les délégations des gouvernements du Tiers Monde (y compris les alliés de l'Occident) applaudir à tout rompre le nom du Parti communiste de Cuba, à l'heure où le Parti communiste français, lui, ne voulait plus entendre parler de Castro - au fait avez vous vu ce documentaire consacré à Marchais sur Arte qui montre le vieux lion cubain rendant visite à son alter égo de Champigny abandonné de tous, cette même année 1995 ?
"Cuba hurts" me disait mon correspondant anarchiste serbe en 2002 quand une campagne de signature fut lancée contre la répression des dissidents. Cuba a toujours fait mal, pour des tas de raisons. Tous les espoirs placés en ce pays. Cette résistance héroïque, sans pétrole, sans électricité, aux pires heures de la "globalisation libérale", et qui inspira tant d'admiration dans le Tiers-Monde. Elle peine les anarchistes et les trotskistes qui regrettent l'enfermement bureaucratique et répressif. Pourtant même Chomsky y va. Personne ne sait comment ce pays aurait résisté au rouleau compresseur américain sans la bureaucratie et sans la répression. Cuba a sauvé la révolution de Chavez, comme elle a contribué au renversement de l'apartheid en Afrique. Tout cela est à mettre à son crédit. Rémy Herrera a écrit de belles choses sur tous ces descendants d'esclaves attachés à l'égalité, et qui ne veulent pas voir revenir chez eux le lobby mafieux du rhum Baccardi.
Donc en Espagne, il y avait "Cuando sali de Cuba", qui, semble-t-il, était une chanson cubaine à l'origine. Reprise avec les paillettes des plateaux TV, elle avait presque des relents de colonialisme... Car pour l'Espagne Cuba ce n'est pas seulement Castro. "Cuba hurts" pas seulement à cause des problèmes de la révolution. Mon arrière grand père fit la guerre à Cuba en 1898 et fut prisonnier de guerre de l'armée états-unienne pendant des années. Le joyau de la couronne espagnole. "Mas vale barcos sin honra que honra sin barcos". Dans les années 1920, les villages espagnols étaient remplis de cercles d'anciens combattants de Cuba, les "habaneros". Des gens souvent très à gauche, pacifistes, future base de la République dans les années 1930. Dans les années 1950, les barbudos autour de Castro ont reçu leur formation militaire d'un ancien commandant républicain espagnol, Bayo. La boucle était bouclée. Mais Cuba hurts quand même.
La virtualisation du politique
Ne militer qu'avec des écrits qui ne dépassent pas les limites d'un village, voire un canton, même physiquement, n'a pas de réelle importance, alors que le net peut toucher un vaste public.
Le parcours, les actes sont louables mais la méthode est simpliste, voire enfantine, amateuriste et non productive pour éclairer et faire changer les mentalités de ce monde, faire ouvrir les yeux. L'internet c'est les yeux du monde qui touche beaucoup plus de cortex...
Bon courage, isolé...
Voilà bien à quoi mène la virtualisation de la politique par la blogosphère : plutôt que de tenter de convaincre leurs voisins de pallier, beaucoup de gens préfèrent se lancer à l'assaut de la nuée "Internet, les ordinateur, le monde à nos pieds". Théatre d'ombres, théatre des égos.
A la soirée de l'Appel franco-arabe avant hier, il y avait aussi des bloggeurs... qui à la sortie n'ont parlé qu'aux deux ou trois personnes qu'ils connaissaient... puis se sont hâtés de retrouver leur ordinateur, chez eux. Avec Internet la politique n'est plus dans la Cité. Elle est logée dans l'irréel. Elle n'est plus nulle part.
Pétition de principe
D'abord il y faut une preuve : que dire de l' "islamisme" chiite (Hezbollah) au Liban où le pluri-partisme politique existe ? Quid du Maroc et de la Jordanie où plusieurs partis se présentent aux élections, quoique d'une manière encadrée (mais n'y a t il pas aussi un fort encadrement de la "démocratie" en France), sans que cela empêche la présence de partis islamistes forts ?
Le point de vue dominant se nourrit de ces pétitions de principe : la "démocratie " (sous-entendu : le système politique occidental) prémunit de l'islamisme, de l'intégrisme, la "démocratie" (occidentale) permet une meilleure redistribution des richesses dans les pays concernés. Au nom de ce genre de pétition de principe on provoque des guerres, on met des peuples sous embargo, on sabote la Charte des Nations-Unies. Que l'on nous donne des preuves, pays par pays.