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Le blog de Frédéric Delorca

Articles avec #abkhazie tag

Recension de mon livre "Abkhazie" dans Le Monde diplomatique

1 Mars 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Abkhazie

Ci-dessous la recension de mon livre "Abkhazie" sous la plume d'Evelyne Pieiller dans Le Monde Diplomatique de mars 2011 :

 

CR Abkhazie Diplo 2

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Un mail abkhaze

20 Janvier 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Abkhazie

Bon, reconnaissez qu'il peut être sympathique le matin après s'être entassé dans un RER pour aller retrouver l'ambiance tristounette du boulot de trouver dans sa boîte mail, comme cela m'est arrivé aujourd'hui, le message suivant :

 

P1020569

"Bonjour,
Je suis une traductrice Turque qui vit en Abkhazie. Mon mari est un Abkhaze rapatrié. J’avais vu la présentation de votre livre « Abkhazie » sur votre blogue, j’ai réussi enfin à le procurer et je l’ai lu avec intérêt. Je voudrais savoir quel sont les commentaires des lecteurs du livre en France.
A vrai dire, j’ai pensé un moment de le traduire vers le Turc mais le diaspora Abkhaze est aussi « fier » que le peuple d’ici :) Il est possible que certains parties du livre leur déplaisent. Et il y a un proverbe turque qui dit « Çerkes Abaza allah muhafaza », si on le traduit mot-à-mot : « Le circassien, l’Abkhaze, que dieu vous en garde ! » :)
Cordialement"

 

Voilà, c'est le genre de mail agréable, plein d'humour, de fraîcheur, et en même temps complètement improbable : un mail turc d'Abkhazie écrit dans un français presque parfait, sur un livre qui n'est pas encore vraiment connu en France, près d'un an après sa publication. Je n'ai pas seulement aimé ce mail parce qu'il vient d'un univers très éloigné de la culture française (la France ne connaît rien au Caucase), ni seulement parce qu'il était improbable, mais parce que c'est un regard turc sur un livre qui a approché Soukhoumi par le côté russe et que ça fait longtemps que j'essaie de deviner ce que peut-être l'Abkhazie du point de vue de la Turquie. Je dois dire que, de ce point de vue là, le proverbe cité sur un ton plaisant comble en grande partie ma curiosité à ce sujet !

 

Bref je trouve tout cela délicieux. Et ce genre de mail donne plus de raisons d'être à l'écriture de mes livres que mille recensions académiques aussi médiocres que prétentieuses, et aussi prétentieuses qu'ennuyeuses ! Mes amis Français vous avez tort de choisir des destinations banales comme Agadir, New York, Rome ou les Maldives pour vos vacances ! C'est à Soukhoumi qu'il faut aller !

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La journée, Gbagbo, Aphsny or not Aphsny

30 Décembre 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Abkhazie

Le Dissident internationaliste m'écrit aujourd'hui, sur ce que lui ont dit des gens de l'ARAC, et des jeunes de banlieue qu'il a rencontrés après qu'ils aient vu M. Tonneau. Chacun de ses mails est un projet d'action en puissance, une incitation à construire des stratégies, mais il faut toujours rester conscient du peu de gens que cela concerne, et de l'ampleur des obstacles qui attendent chacun de ces projets.

 

Je suis content d'avoir reçu les commentaires de Dustyboy et de ce M. Pedja qui semble être un nouveau lecteur du blog.

 

Et je suis effrayé de voir se mettre en branle la machine impérialiste contre la Côte d'Ivoire. Diabolisation, gros titres de l'Immonde sur le "génocide" à venir etc.

 

Que peut-on opposer à cela ? Une déclaration du Parti communiste ouvrier français - "Non à l'ingérence impérialiste en Côte d'Ivoire, Non à la guerre civile réactionnaire" (http://www.pcof.net/fr/) ? Une déclaration du Parti communiste algérien  sur Bellaciao ?

 

J'ai des envies de retour en Abkhazie (Aphsny), ou du moins d'y reprendre quelques contacts. Je ne sais pas trop pourquoi. La médiocrité française qui m'étouffe. Les mystères que j'ai laissés là bas. Tant de choses que je n'ai pas comprises sur ce minuscule pays. J'ai en tête cette fin de l'appel d'un site abkhaze du Vénézuela à recréer la solidarité entre Cuba "et la vieille terre soviétique d'Abkhazie". Ca sonne bizarre. Et pourtant il y a du vrai. Ils ont vraiment un côté soviétique. Soviétique postmoderne, qui mélange la popmusic et les chants traditionnels mais quand même... En ce moment tous les sondages montrent que les peuples d'Europe de l'Est ont une nostalgie du communisme. Les Abkhazes, eux, ont conservé le collectivisme et ne sont pas pressés de le liquider. Dimanche dernier, une journaliste idiote qui bossait pour Schneidermann autrefois et a trouvé un planque sur la chaîne parlementaire expliquait à la TV qu'en Lettonie on ferme les hôpitaux, qu'on fait des quotas de gens qui ont le droit de passer des scanners, que les autres sont refusés, alors que des cliniques privés se remplissent les poches à faire des liftings à la clientèle suédoise. Une correpondante abkhaze m'avait dit sur son pays "Ici jamais aucun hôpital ne refusera de te soigner, ce n'est pas comme aux Etats Unis où on jette les gens dehors s'ils n'ont pas d'assurance maladie".Pourtant les hôpitaux y sont complètement démunis.

  abkhazie

Songez combien d'anthropologues et  de linguistes de Dumézil à Ginzburg ont été fascinés par les Abkhazes, comme s'ils étaient pour nous des espèces de papous blancs, un conservatoire de pratiques et de croyances biscornues. Alors, un retour à Soukhoumi prochainement avant que l'Abkhazie n'ait été avalée par le grand ogre russe ? Si la France continue de m'exaspérer comme elle le fait aujourd'hui, ce n'est pas à exclure.

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Abkhazie, A la découverte d'une "République" de survivants

2 Avril 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Abkhazie

Le dernier livre de Frédéric Delorca, Abkhazie, A la découverte d'une "République" de survivants, paraîtra aux éditions du Cygne dans 15 jours. Vous pouvez dès maintenant le commander sur http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-abkhazie-decouverte-republique.html.

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abkhazie.jpgImaginez un territoire sous les palmiers et les eucalyptus, en partie montagneux, autrefois inclus dans la Géorgie, qui fut le théâtre d’une guerre féroce en 1992-93, et où partout les maisons détruites, les fenêtres cassées, les toits défoncés seraient restés dans le même état depuis presque dix-huit ans, faute d’argent, à cause d’un boycott international et aussi parce que 200 000 Géorgiens ont abandonné leurs maisons dans cette guerre civile. Les murs des écoles sont tapissés de dessins d’enfants qui évoquent la guerre, les terres encore collectivisées. Les Abkhazes, un petit peuple hanté par la crainte de disparaître, se sont récemment rendus aux urnes pour élire le président de leur République autoproclamée que seuls quatre pays reconnaissent.

Pour saisir les réalités de ce microcosme au carrefour des luttes entre Russes, Occidentaux, Géorgiens, Turcs et Arméniens, Frédéric Delorca propose ici trois angles d’approche : un carnet de voyage à l’occasion des élections, des interviews d’habitants d’Abkhazie et une analyse géopolitique. Il lève ainsi un coin de voile sur une zone de conflit méconnue, où se jouent pourtant le sort des voies d’acheminement du pétrole de la Mer caspienne, et l’avenir des marches orientales de la sphère d’influence de l’OTAN.

 

 
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La folie (suite)

12 Mars 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Abkhazie

La folie avait bonne presse dans les années 60-70. Artaud et son théâtre de la cruauté reu par Derrida. Foucault prenant la folie (au sens péjoratif du terme) pour une invention d'un ordre encore plus fou, celui du classicism moderne. Piaget s'emportant contre l'irrationnalité de la philosophie de Sartre. La folie des écrits de Lacan.

Aujourd'hui plus personne ne juge utile de côtoyer la folie dans son travail d'écriture. C'est pourquoi tout le monde accepte le style d'analyse des pseudo-spécialistes médiatico-universitaires à la Frédéric Ancel. Moi je refuse absolument ce fonctionnement-là.
 

Cet après-midi j'ai à peu près terminé d'écrire mon bouquin sur l'Abkhazie (même s'il y aura un gros travail de relecture). Il y a plusieurs originalités dans le livre. D'abord parce que je produis dans l'espace de l'écriture ce qui caractérise l'organisation des soirées d'Arte (ou des Dossiers de l'écran d'Antenne 2 autrefois) : d'abord un film, ensuite une analyse. Le film, c'est le récit de voyage, augmenté des "voix" des gens interviewés. Puis une analyse crypto-universitaire. J'avais déjà un peu procédé comme ça dans "Transnistrie".

Ca permet de faire entendre non seulement la première personne de l'auteur, mais aussi celle de tout le monde, c'est à dire de chaque sujet aux prises avec le risque de sa propre folie (même si c'est une folie douce). C'est une refus de la mise à plat pure et simple, de l'objectivation docte qui prétend aligner des faits, mais qui n'aligne en fait que des énoncés dogmatiques, parce que les faits ne sont jamais mis en rapport avec leur propre limite.

Quelqu'un m'a raconté une blague abkhaze cet après-midi : "Dieu envoie des anges pour voir ce qu’il se passe en Abkhazie et en Géorgie.  Quand les anges reviennent, Il demande en premier ce qu’ils ont vu en Géorgie. Les anges disent : « Les Géorgiens sont entraînés par les Américains, ils ont des armes, de l’argent, ils préparent leurs plans ». Puis Dieu leur demande ce qu’ils ont vu en Abkhazie. Les anges répondent : « Hé bien, ils font la fête, ils boivent, ils portent des toasts comme toujours, ils profitent de la vie ».  Alors Dieu dit: « Je m’en doutais. Ils comptent sur Moi une fois de plus »." Je la mettrai en exergue de mon livre. C'est une très bonne introduction, parce qu'elle révèle la manière dont un peuple interroge sa propre folie : sa folie spécifique, en tant que nation de SURVIVANTS de se polariser sur l'instant, au risque de ne plus survivre du tout (car la pire des menaces le guête). C'est l'irrationnalité de Médée, évidemment. Mais chut ! Gardons cela pour le livre !

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